PERPETUAL ESCAPE ne traine pas. Formé cette année autour de musiciens provenant de formations diverses, le groupe nous délivre déjà un premier E.P de 4 titres, enregistré au cours de l'été du côté de Nancy et au Kid Studio (Brouviller).

Nos frenchies ne font pas semblant : dès les premiers instants on est dans le vif du sujet. Quoi que... Un premier gros riff, légèrement étouffé puis les chevaux sont lâchés : "My Struggle" déboule avec un son Power Rock Metal accrocheur. Introduction faisant penser à un ANNIHILATOR période "Waking The Fury" ! Des harmoniques artificielles, du son, du vrai, du bon !
Mais c'est finalement un chant clair, très prog' qui fait son apparition.
J'avoue avoir tiqué à la première écoute ! Mais Laurent n'a pas qu'une simple corde à son arc et balance très vite un chant plus agressif, plus rauque qui colle parfaitement à l'ambiance du titre. Pas "juste méchant" mais pas de growl pour autant pour rassurer les allergiques au Death. Non, juste une prestation typée Metal lorgnant sur le versant Hardcore de la chose. Vous voyez, PERPETUAL ESCAPE est déjà assez complexe et influencé. Un pré-chorus burné donc et un refrain des plus efficaces pour un titre bien troussé.

"Feel I'm Real" nous propose ensuite un aspect plus posé du combo qui teinte ses harmonies de blues et d'un chant calme et posé qui sait ponctuellement se rendre plus virulent. Là c'est de toute évidence Greg qui se place le plus en avant avec un feeling marqué. Inutile de le nier, les zicos qui s'activent ici ne sont pas des manchots.
La preuve avec la section rythmique qui n'est pas en reste : la frappe de Flo est appliquée et puissante (écoutez la fin du titre), valorisant en compagnie de la basse de Julien par exemple, un solo de fort belle facture.
Vous allez voir que PERPETUAL ESCAPE sait faire des titres qui restent en tête et que l'on fredonne.

Côté influence, le groupe laisse peu à peu apparaître ses sources d'inspiration. Avec "Bloody Night", leur meilleur titre à mon sens, c'est METALLICA qui pointe son nez. Ou plutôt une sacrée partie de son corps. Si les harmoniques artificielles font quelque peu penser à un SYSTEM OF A DOWN, le break ici nous plonge chez les Four Horsemen période "St Anger" (une batterie largement meilleure que celle de Lars toutefois !!!). Le chant de Laurent est encore plus percutant et son refrain plus gras est juste parfait.
Je peux vous assurer qu'en live ce morceau doit valoir son pesant de cacahuètes ! Le solo de Greg, une fois encore, donne une dimension technique à cette petite bombe.

Le lien prog' est de nouveau de la partie pour le dernier effort de cet E.P : "Sick" est une fois encore ouvert par une voix claire avant que Laurent ne prenne le parti de durcir le son (il hurle presque sans toutefois lâcher les chevaux au cours de sa prestation, attention, c'est très bref !!). Reste que cette track, moins bandante que le reste avec ses refrains doublés par des chœurs lasse. Elle n'est sauvée que par une descente de manche toujours aussi plaisante de notre gratteux de service. Un "Sick" un poil trop facile qui illustre au final sans doute l'un des uniques reproches (mini) que l'on pourrait formuler à l'encontre de PERPETUAL ESCAPE : celui de nous laisser le cul entre deux chaises, tout comme eux.
En effet, ce qu'il ressort d'écoutes successives, c'est le sentiment que le groupe ne veut pas (volontairement ? Involontairement ?) ou n'ose pas durcir le ton et tout lâcher. Un sentiment frustrant tant on perçoit les instants où tout risque de basculer dans un brin de furie et de décibels, qui finalement n'arrive pas véritablement. Le genre de sentiment qui vous fait penser que le groupe reste sur ses gardes (attention je n'ai pas dit sur la réserve pour autant).

Allez, rien de bien méchant si ce n'est que pour le premier L.P on attendra une prise de position peut-être plus directe.
PERPETUAL ESCAPE nous balance donc un E.P qui mord, qui fait le boulot et qui le fait foutrement bien. Un véritable moment plaisant et sérieusement produit de Power Rock Metal qui viendra apaiser vos cages à miel en cette fin d'année.
Je reste à l'affut du premier album les gars, soyez-en sûrs !!


Verdict : 3,5/5.