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MANILLA ROAD - Mark Of The Beast (2002)
Par MEGATHERION le 15 Octobre 2010          Consultée 5263 fois

Entre le premier album de MANILLA ROAD, "Invasion",  et le second, "Metal", Mark Shelton et son groupe avaient enregistré tout un ensemble de chansons qui devait figurer sur un opus intitulé "Dreams Of Eschaton", et qui aurait dû être le deuxième album du groupe.
Mais le trio, insatisfait par la tournure que prenait ce projet, décida de le laisser en plan et entreprit de repartir à zéro pour "Metal". Du coup, seul un petit nombre de personnes avait pu mettre la main sur cet album fantôme, copié et recopié sur des cassettes passées de mains en mains, elles-mêmes plus tard numérisées sur des CDs qui s'échangeaient sous le manteau. Un jour, en 1999, un magazine Metal grec, Metal Invader, proposa même comme supplément à ses lecteurs, un CD contenant sept des dix titres issus de ce désormais mystérieux album. Ce CD constituait le deuxième volume d'une collection intitulée « The Official Demo Series » et devint fort recherché, le groupe ayant cessé toute activité à ce moment-là.
Après la reformation, les aficionados ayant tanné Mark depuis un bon bout de temps pour une sortie officielle, le leader de MANILLA ROAD décida finalement d'autoriser la sortie de cet album après une restauration complète des bandes originales qui avaient subi les affres du temps. Ce travail fut réalisé par Monster Records, qui parvint à un résultat satisfaisant au niveau de la production, compte tenu des circonstances.

Ainsi, l'année 2002 vit deux nouveaux albums du ROAD. L'excellent "Spiral Castle" et "Mark Of The Beast". Ce dernier, mis à la lumière grâce à l'opiniâtreté des fans, n'intéressera probablement pas tout le monde. Il est destiné principalement aux inconditionnels du groupe qui apprécient le tout début de carrière de MANILLA ROAD. La musique est typée années 70, proche de groupes comme HAWKWIND et BLACK SABBATH, qui eurent une influence plus que notable sur le combo de Wichita. Il est vrai que nous sommes seulement en 1981, date de sortie du "Killers" d'IRON MAIDEN, du "For Those About To Rock" d'AC/DC ou encore de "Denim And Leather" de SAXON, pour resituer un peu. 

N'étant pas vraiment fan des tout débuts du ROAD, je ne m'attendais pas à un grand album. Seules la curiosité et mon addiction pour ce groupe me poussèrent à acquérir cette œuvre, tel un collectionneur souhaitant ajouter une pièce à sa bibliothèque, sans que la dernière trouvaille ne soit forcément la plus belle. La pochette au style de bande dessinée Heroic-Fantasy, fortement inspirée de Donjons & Dragons, et qui à l'époque exerçait encore chez moi un certain attrait, acheva de ma convaincre.

Malgré mes à priori négatifs, je dois dire que je fus assez vite conquis par ce mystérieux album. J'y ai découvert un MANILLA ROAD tout en sensibilité, qui dévoile tout un pan méconnu de son talent, à mille lieues du Heavy/Thrash épique que le trio développera plus tard. La raison de la mise au placard de cet album semble être que la musique ici proposée est plus une sorte de Rock, que l'on ne peut pas vraiment nommer "Hard Rock", ni "Heavy Metal". Je dirais que c'est simplement du Rock, mais avec déjà la patte si significative de MANILLA ROAD, qui le démarque de ce qui se faisait à ce moment-là. Époque oblige, il plane une atmosphère psychédélique et aussi très mélancolique sur bon nombre de titres, héritée des années 70. D'ailleurs, ceux qui me touchent le plus, sont ceux qui présentent ces aspects et qui constituent l'ossature de cet édifice. Ces titres comparables à de longues ballades sont les plus remarquables, et plantent immédiatement un décor propice à l'imagination et l'évasion.

En tant que clé de voûte, nous trouvons ici un Mark Shelton rayonnant qui, dès le premier titre, illumine par son chant si spécial, qui peut aussi bien crisper les uns que transporter les autres aux confins de la plénitude, le titre-éponyme de l'album. Pourtant, le rythme de "Mark Of The Beast" est lent, la distorsion est à peine esquissée, la batterie peu rapide. Mais ce n'est pas l'essentiel. Ce qui resplendit, c'est ce chant lancinant, très mélancolique, appuyé par une basse ronflante, et deux soli de guitare longs et déjà redoutables. Un titre vraiment étonnant, monumental même, qui procure 9:36 de pur bonheur et d'émotion.

"Court Of Avalon" n'est pas en reste et poursuit cette exploration d'ères nostalgiques, cette évocation de destins contrariés par la destinée, telle une complainte dédiée aux anciennes gloires d'un passé perdu. "Time Trap" présente les mêmes caractéristiques, grâce à une montée lente, progressive et séduisante, basée sur des arpèges acoustiques doucereux et un chant d'abord tout en émotion où Mark démontre son réel talent et qui s'achève au paroxysme de la tragédie. Encore un très beau moment, qui ne fait que préfigurer l'aspect épique qui sera plus tard la marque de fabrique du groupe. "Venusian Sea", répond lui aussi aux mêmes critères, une ballade excellente où l'émotion va crescendo et où Mark dévoile encore une fois sa sensibilité et ses capacités vocales brillantes. Peut-être le meilleur titre de ce "Mark Of The Beast" qui nous emmène vers des rivages lointains, aussi étranges que rutilants. Enfin, "Triumvirate", aussi remarquable, nous entraîne dans long un périple, ponctué d'un break étonnant et de quelques envolées à la six-cordes.

Je ne m'étendrai pas sur les autres chansons de l'album, qui sont pour la plupart plus rapides, certes sympathiques, mais à mon avis moins prenantes, plus rudimentaires et anecdotiques. Bien que dignes d'intérêt, elles soulèvent chez moi beaucoup moins d'enthousiasme. Ce qui ressort de cet opus, c'est que Mark Shelton se distingue particulièrement à la fois par son chant et par son jeu de guitare, tous les deux encore imparfaits, mais possédant déjà un bon nombre d'attraits évidents. Il montre ainsi des prédispositions intéressantes qui seront exploitées au mieux.
Quand on connait l'entière discographie du groupe, écouter cet album, ce n'est pas seulement un flashback dans le passé, c'est un peu comme visionner un vieil album photo. C'est ainsi s'émouvoir des progrès qu'a fait un enfant, c'est contempler avec un brin de fierté ce qu'il fut et ce qu'il est devenu, c'est mesurer l'immense chemin qui a été parcouru, et voir comment les dons dont il a hérité à la naissance ont été développés et cultivés. C'est contempler les imperfections qui étaient et qui ne sont plus, c'est voir comment elles ont été rectifiées et prendre conscience du temps qu'il faut pour qu'un être en devenir atteigne sa pleine maturité.

Voilà donc encore un album du ROAD, possédant ce quelque chose de si indéfinissable, mais qui n'appartient qu'à lui, et qui le rend unique. Voilà donc un album, tel un joyau depuis longtemps enfoui, enfin exhumé et rendu à la lumière du jour. Voilà donc un album qui possède une place à part dans la discographie des natifs du Middle West, un de plus... Voilà donc un album, imparfait, un peu brut, mais qui témoigne du potentiel d'une formation déjà très prometteuse.

Note réelle : 3,5/5.

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   MEGATHERION

 
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- Mark Shelton (chant principal, guitares à 6, 12 cordes)
- Scott Park (basse)
- Rick Fisher (batterie, chœurs)


1. Mark Of The Beast
2. Court Of Avalon
3. Avatar
4. Dream Sequence
5. Time Trap
6. Black Lotus
7. Teacher
8. Aftershock
9. Venusian Sea
10. Triumvirate



             



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