Ah, le Brésil ! Le carnaval de Rio, la plage de Copacabana et des culs, des culs, des culs… Oh, pardon, j’allais oublier ses groupes de Metal qui vous bottent le cul, justement. On ne va refaire la liste, vous les connaissez, il y en a pour tous les goûts. Eh bien, depuis quelques mois, un sérieux challenger est en lice pour prendre sa place parmi les dignes représentants métalliques de la scène brésilienne : j’ai nommé PAINSIDE.

Ce jeune groupe a été nourri au Heavy Metal anglais des 80’s, ça s’entend ! Mais ces jeunes amateurs de musique burnée ont eu la bonne idée d’y inclure une bonne dose de modernité, essentiellement au niveau du son. Ça fait donc penser tour à tour à MAIDEN (les intros à la basse de ″Collapse The Lies″ ou ″Redeemers In Blood″ ainsi que le refrain de ″The Deviant″) ou à PRIEST (les intonations de Guilherme Sevens renvoient régulièrement à Rob Halford et à Ripper Owens), mais on sent que ces influences ont forniqué dans l’arrière-cour avec du NEVERMORE, du BRAINSTORM ou du ICED EARTH. Bref, c’est couillu et ça joue sévère tout en gardant des mélodies bien marquées.

Ici, pas de démonstration inutile, pas de morceau à rallonge mais une sobriété et une efficacité à saluer, surtout pour un premier album. Attention, quand je dis sobriété, j’entends par là une certaine retenue dans la virtuosité car on sent que les gratteux – en particulier – en ont sous le poignet mais, même au cours des passages les plus « shreddeux » de l’album, les deux bretteurs se mettent au service de la chanson et non l’inverse.

Pour asseoir la légitimité du groupe (même si la qualité des compos suffisent à nous prouver qu’ils ont le ″droit″ de proposer un album), des pointures du Metal viennent même faire une apparition : Gus Monsanto (actuel chanteur de REVOLUTION RENAISSANCE et ex-ADAGIO entre autres) et Chris Boltendhal (vocaliste de GRAVE DIGGER) venant pousser la chansonnette respectivement sur ″The Edge″ et ″Redeemers In Blood″.

Autre bon point à noter : la production est brute, sans être brouillonne. Les jeunes loups de PAINSIDE peuvent donc remercier Renato Tribuzy à la production et Alex Macedo au mixage pour leur travail professionnel. D’ailleurs, cet album est encore un exemple de l’excellente santé de la scène Metal brésilienne et de sa capacité à proposer de jeunes artistes en révélant tout leur potentiel dès le premier album. Une très belle réussite de ce côté-là…

Mais, car il y a un mais, je modérerais mes propos en insistant sur le fait que l’album se veut trop monolithique dans son déroulement. Aucun titre ne se démarque réellement, ceci dit sans mauvaise arrière-pensée, car force est de constater que le tout se veut de qualité (″Ignite The Fire″, ″Collapse The Lies″, ″The Deviant″, ″Forsaken″ et sa mélodie orientale ou le thrashisant ″Redeemers In Blood″ sont de première bourre). Mais, mis à part peut-être ″Sand Messiah″ (avec un côté accrocheur certain mais avec des riffs et des vocalises très ″déjà-vu″), les autres morceaux s’écoutent sans grande aspérité, sans grande personnalité. Comme on pouvait l’observer plus haut, des références nous viennent souvent à l’esprit (oui, oui, je sais, les étiquettes, c’est pas bien, bouh, caca) et il serait judicieux dans l’avenir pour PAINSIDE de s’éloigner un peu plus de ses renvois un peu trop évidents. Quant aux rares passages calmes de ce ″Dark World Burden″, notamment le titre ″The Edge″ ou l’intro calme de ″This Dark World″, même s’ils apportent les seules bouffées d’oxygène de l’opus, on cherchera la petite bête en admettant qu’ils auraient sans doute gagné à mûrir davantage afin d’être plus efficaces.

Alors 43 minutes de Power Metal made in Brasil dans ta face, c’est bon ? Certes, c’est même très agréable et la courte durée de l’opus l’empêche justement de souffrir à outrance des petits défauts évoqués ici et là. On décèle donc dans PAINSIDE un groupe prometteur aux dents longues. Ainsi, ce premier album, certes marqué par quelques points mitigés, se révèle bon et sonne à nos oreilles comme un encouragement à voir ces jeunes loups progresser afin de proposer à l’avenir quelque chose de toujours aussi efficace mais de plus personnel.