Peu connu en France, TERÄSBETONI ("béton armé") jouit d’une très grande popularité dans son pays d’origine, la Finlande. "Metallitotuus" ("la vérité de métal") est le premier album du groupe et aussi celui qui l’a fait connaître, lui valant au passage un disque de platine. Véritable phénomène de société, TERÄSBETONI a même représenté les couleurs de son pays lors de l’Eurovision 2008, toutefois sans obtenir le triomphe de son compatriote LORDI. Le chanteur, Jarkko Ahola, a également participé à NORTHERN KINGS, groupe de reprises où officient de grandes pointures du Metal finlandais comme Tony Kakko (SONATA ARCTICA) ou Marco Hietala (NIGHTWISH).

Une chose est certaine avec TERÄSBETONI, c’est qu’il s’agit d’un groupe très finlandais, dans tous les sens du terme : chansons accrocheuses, son léché et paroles uniquement en finnois. De cette marque de fabrique nordique, la formation garde les qualités, à savoir des titres entraînants et efficaces, mais aussi le défaut principal, un certain manque de profondeur et de recherche. Ajoutons à cela une image guerrière de cirque du niveau d’un MANOWAR, et nous obtenons un groupe qui peut au choix être adoré ou détesté, en fonction de ses préférences personnelles.

Très classique dans sa facture, l’album se compose de douze pistes, dont deux ballades, une au milieu et une à la fin. Difficile de faire moins surprenant ! Ces ballades sont d’ailleurs les chansons les plus longues de l’album, les autres durant en moyenne entre trois et cinq minutes. Un format simple, qui vaut au groupe un succès sur les ondes finlandaises et bien évidemment en concert.
La musique de TERÄSBETONI est relativement simple, sans fioriture, faite de guitares rapides et tranchantes, parfois presque Hard Rock, et peu gourmandes en clavier, des chœurs guerriers et un chant haut perché assurant le caractère épique de rigueur.
Cela ne vous surprendra guère, ce "Metallitotuus" est avant tout un pur divertissement, grandiloquent jusqu’à la boursouflure, vantant les qualités viriles du guerrier avide de Metal, l’album idéal pour se détendre tout en mettant son cerveau en veille. Les hymnes se suivent et se ressemblent un peu, mais qu’importe, la qualité est là. Chose surprenante, ils ne s’épuisent pas avec les écoutes : même si leurs aspérités ne sont guère profondes, ils livrent peu à peu de petites subtilités qui ne sautaient pas aux yeux à la première écoute, un détail salvateur tant l’offre en groupes de ce genre est saturée. Autre argument qui permet à TERÄSBETONI de tirer son épingle du jeu : la voix du chanteur, puissante et mélodieuse, vraiment agréable.

Parmi les réussites de Metallitotuus, on ne peut s’empêcher de citer "Taivas Lyö Tulta" ("le ciel frappe le feu"), single de l’album, ou encore "Orjatar" ("esclave"), hymne féministe au rythme plus lent, voire le très véloce "Tuonelaan" ("vers les Enfers"). Les ballades, souvent calamiteuses lorsqu’elles sont jouées par des guerriers bourrus, sont ici sympathiques, pour peu que l'on ferme les yeux sur leur aspect forcément très guimauve.

Bien rempli, très homogène et cohérent, ce premier essai des Finlandais ne renferme finalement aucune chanson plus faible que les autres. Si Metalitotuus n’a rien de révolutionnaire, il constitue un divertissement sympathique et bien exécuté, qui plus est doté d’un côté "second degré" fort appréciable.