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SETHERIAL - Ekpyrosis (2010)
Par MEFISTO le 25 Août 2010          Consultée 4167 fois

Bon, ok, SETHERIAL n'a rien inventé et peut sonner le réchauffé à cent lieues à la ronde. Ok, SETHERIAL est l'archétype du Black crado norvégien, version suédoise, avec le maquillage en prime et la grosse imagerie grotesque/vétuste/obsolète/alouette. Ok, SETHERIAL c'est « un autre » band de Black Metal. Ok, SETHERIAL n'avait pas expulsé le meilleur exemple de ce que peut être le true Black « à trémolo » avec "Death Triumphant" en 2006 et la critique le lui avait fait comprendre. On peut toujours faire mieux dans la vie et les Suédois, sentant la soupe chaude et voyant leur carrière péricliter, ont enfoncé le clou et sorti le grand jeu pour leur sixième offrande, "Ekpyrosis".

Le groupe a décidément fait fort, allant chercher des mélodies et ambiances abominables et des trémolos (sa spécialité ici) cauchemardesques, qui contribuent à faire passer "Ekpyrosis" comme une lettre à la poste dans les oreilles des fans les plus contrits. Ce que "Death Triumphant" n'avait pas réussi à accomplir, c'est-à-dire captiver l'auditeur tout simplement, "Ekpyrosis" y arrive sans trop d'efforts. Tel un DARK FUNERAL, un 1349 ou un ENDSTILLE au sommet de sa forme, SETHERIAL brasse la cage aux squelettes et ne laisse que des poussières d'os sur le sol vaseux de son Black belliqueux.

"Ekpyrosis" jouit d'une production correcte et un peu moins « in your face » qu'en 2006. Dans ce type de Black misant sur la vélocité et la qualité des grattes supersoniques/mélodiques, il est toujours mieux de sacrifier du gros son pour enterrer les musiciens dans un cocon terreux pour rappeler cette impression d'asphyxie et de distorsion d'outre-tombe, d'interférences. Le mix sur "Ekpyrosis" est ainsi parfaitement réalisé, le chant ne gobe pas l'espace, les guitares, la batterie et le clavier, tout en retrait mais agréablement présent pour supporter des morceaux déjà très ambiancés, ont tous leur place équitablement. Aucune agression provenant du studio, donc, un très bon point pour les Suédois.

Non, l'agression provient des instruments du quatuor rodé au quart de tour. Et, contrairement à "Death Triumphant", les Suédois contrôlent leurs armes et ne gaspillent pas de munition. Contrôle, précision, efficacité. C'est ça quand on est inspiré et qu'on a trouvé la bonne recette ; on peut continuer à marteler les fûts comme un diable, gueuler dans le micro comme un demeuré et gratter les cordes comme un forcené, mais on peut le faire avec fraîcheur. Et c'est exactement ce que SETHERIAL procure sur cet album, le goût de croire que le Black à défonce peut encore fournir son lot de frissons.

Tous les riffs d'"Ekpyrosis", sans exception, sont marquants. De l'accrocheur coup de canon de "A World In Hell" au riff boueux de la pièce-titre (que j'adore), en passant par les grattes aériennes de "The Mournful Sunset Of The Forsaken", on tient là un tiercé de départ d'une grande qualité. Un gros Black brumeux et guerrier nous attend au tournant. "The Devouring Eye" poursuit cette descente avec un des trémolos les plus entraînants de la galette, synthé orchestral et pompeux à la DIMMU en prime. Géant. La première moitié du skeud est donc aussi puissante que surprenante, jamais on n'aurait pu prévoir ce rendu sonore et une telle profondeur de composition. Jamais je n'aurais parié sur le cuir des Suédois, jamais. Dommage, je me serais fait un joli magot…

Ne leur restait plus qu'à capitaliser en deuxième moitié pour qu'un retour à un Black mangeable soit officialisé. Un album où l'homogénéité a passablement disparu pour laisser sa place à huit pavés aux teintes foncées, certes, mais d'une teneur unique en lambeaux de chair.

Bref, il aurait été très difficile d'égaler cette première demi-lune, mais disons qu'à part quelques riffs mous ici et là, la queue d'"Ekpyrosis" est assez épinée aussi. Peut-être pas aussi tranchante que les crocs de cette tête de molosse blasphématoire, mais la valeur du boulot aux manettes compense un brin pour un léger essoufflement du côté du papier et du crayon, surtout pour les pistes 5 et 6. Mais le groupe se reprend pour clore sa brique avec deux grosses claques bien assénées. Le jeu de guitare sur "Celestial Remains Of The Cosmic Creation" est particulièrement créatif. "Enemy Of Creation" a quant à elle tous les atouts d'une musclée et ultime piste avec ses breaks et bridges. La finale est assez impressionnante aussi !

Celles et ceux qui avaient abandonné le groupe dans une cabane en feu après "Death Triumphant" devraient éteindre le brasier et libérer les Suédois de leur prison pour leur offrir la liberté conditionnelle. Le temps d'écouter cet album et d'être convaincu que SETHERIAL a appris de ses erreurs et est prêt à jouer du Black de qualité à l'avenir. La forge a été rénovée, laissons donc les Suédois s'amuser un peu au coin du feu…

Allez, un gros 3,5/5 arrondi à 4 pour un effort colossal qui enverra se faire foutre bien des Blackeux désabusés. Mais foutre dans le bon terme, bien entendu…

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- Magnus 'infaustus' Ödling (chant)
- Kraath (guitare, basse)
- Thurz (guitare)
- Håkan 'alastor Mysteriis' Sjödin (batterie, synthé)


1. A World In Hell
2. Ekpyrosis
3. The Mournful Sunset Of The Forsaken
4. The Devouring Eye
5. Subsequent Emissions From A Frozen Galaxy
6. Thoughts Of Life They Wither
7. Celestial Remains Of The Cosmic Creation
8. Enemy Of Creation



             



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