Voilà déjà pas mal d'années que les musiciens de SUICIDAL TENDENCIES vont voir chacun de leur côté pour ne plus être coincés dans leur pauvre petite vie de Metalleux !
En 2000, le passage vers le nouveau millénaire est très rude pour tout ce petit monde : ST est au fond du trou (mais alors vraiment !), CYCO MIKO n'est qu'un projet sans véritable lendemain... Et INFECTIOUS GROOVES n'a rien livré depuis plus de 6 ans.
Quand soudain, sorti de nulle part, "Mas Borracho" pointe le bout de son nez.
Artwork "à chier de chez pourri" signé Adam Siegel (guitare) pour une première approche inquiétante tout comme le titre qui signifie "Mais bourré" en espagnol mais également "plus bourré"... Enfin bref, rien de bien folichon.

Côté contenu, on note toujours l'absence depuis "Groove, Family, Cyco" d'Aladdin Sarsippius Sulemenagic Jackson the third, notre lover reptilien qui venait ponctuer chaque interlude de ses délires (sur les deux premiers opus seulement à mon grand désespoir).
On retrouve le même line-up et pourtant, il faut se rendre à l'évidence : la machine est grippée.
Le sentiment général qui demeure à l'écoute de cet opus, c'est le sentiment de vide. Une sorte de groupe sans âme qui joue pour jouer, mais qui ne semble pas croire à ce qu'il joue.
Officiellement 13 titres (sans compter la version enrichie du Peumonia LP regroupant des morceaux de ST, MY HEAD, NO MERCY FOOL!, CREEPER et CYCO MIKO) durant lesquels aucune énergie ne se dégage.
Pire, aucun feeling, peu ou pas de groove mais surtout aucun délire artistique : aucun solo de grattes de malades, de la wah-wah incroyablement mal utilisée, un Trujillo aux abonnés absents (à se demander si c'est bien lui qui joue ici) et une sacrée perte des références du groupe.
C'est bien simple, on ne sait plus si l'on écoute du mauvais ST, du CYCO MIKO bas de gamme, ou pire, un piètre album de INFECTIOUS GROOVES...
Les talents de compositeurs de Mike Muir ont foutu le camp et l'alchimie entre musiciens ne s'est pas faite prier pour se barrer également.
Que penser de titres à rallonge sans créativité comme "Borracho" ou "Leave Me Alone" (et ce final ridicule), de cette sous-fusion tendance RED HOT CHILI PEPPERS ("Good Times Are Out To Get You" en mode "tous en choeur") ou de ce clavier proche des orgues des églises, bonheur du funk old school ("Please Excuse This Funk Up") ?
On croit parfois sauver l'ensemble ("Just A Lil Bit" et ses réminiscences du passé avec un poil de basse inspirée ou "Wouldn't You Like To Know") mais malheureusement c'est beaucoup trop ponctuel et rarissime pour prendre ne serait-ce qu'un peu son pied comme au bon vieux temps... Pfff...

"Good For Nothing" nous chante Muir sur l'un des titres aux relents de ska (!!) teinté de ce côté punk à la CYCO MIKO (d'ailleurs ce titre n'aurait pas dénoté sur "Lost My Brain", tout comme "21st Century Surf Odyssey")... Merde, fin 2000, j'ai vraiment l'impression que le bug tant attendu a bien eu lieu finalement. Mais pas de chance, il s'est acharné sur les mecs de Venice Beach, qui auront bien du mal à se remettre de cette série de bouses intergalactiques...
Quand je pense à ce qu'était ce combo de tarés à ses débuts, quel sacré gâchis ! Et surtout, quelle déception, d'où ma note...

Verdict : 1,5/5, juste parce que ce sont eux... Et que depuis, reformés et sur scène, ils ont retrouvé un semblant de modjo pour nous annoncer une nouvelle galette, plus de 10 ans après !!