Bordel, mais il faut croire qu'à une période de la fabuleuse histoire de notre bon vieux Metal, les artistes n'avaient aucun goût à la fin !
Après avoir chroniqué ici même les premiers albums glam de PANTERA ornés d'artwork aussi moches que possible, je dois dire que celui de ce tout premier E.P d'OBSESSION n'a rien à leur envier dans la laideur pathétique ! Non mais sans déconner ! Comme voulez-vous percer par la suite ! Aussi pourri que le "Metal Blade", aussi laid que "Projects In The Jungle", c'est peu dire !!

Il s'agit ici d'un quatre titres d'un groupe américain, qui, en 1983 nous délivrait donc ses premiers essais sur un support. Metal Blade aura eu la bonne idée de les rééditer en CD en 1998.

OBSESSION est célèbre pour avoir lancé la carrière de Michael Vescera, qui officiera par la suite avec des types comme Yngwie Malmsteen ou chez LOUDNESS, notamment.
Le groupe se compose, en plus de deux guitaristes lead, d'un bassiste et d'un batteur. Bref, la formation typique du genre en ce début des années 80.
4 titres certes mais 4 ambiances bien distinctes :

"Only The Strong Will Survive" : sans doute le titre le plus "connu" du groupe. On y retrouve tous les poncifs du genre. A savoir les sonorités d'un Heavy/Power Metal acéré et vif. Les musiciens s'en donnent à cœur joie, même si on peut noter une certaine forme de retenue dans le jeu. C'est propret et un poil trop prévisible.
Une remarque générale, le son est proche d'un "Kill'em All" (date oblige), donnant un côté très sec et sans fioritures à la prod'. Les descentes de manches s'en trouvent plus agressives et collent parfaitement à l'ambiance volontaire de ce titre. Bon moment !

"Hatred Unto Death", mid-tempo Heavy Rock. Ce morceau épique fait une nouvelle fois la place belle aux influences de la N.W.O.B.H.M. Il est à la fois réussi mais correspond à quelque chose de déjà terriblement formaté pour l'époque : prévisible mais appliqué, mélodiquement efficace mais foutrement mièvre, c'est la culture de la contradiction ici ! Je n'arrive pas à me faire une idée malgré un sacré nombre d'écoutes. C'est marqué au fer rouge "80's" et on ne peut pas le nier. A noter un solo franchement bien troussé.

"Execution" : le titre péchu et rentre-dedans de l'album. Riff acéré, quoi que très conventionnel avec le recul et le poids des années mais qui fait la part belle aux soli de guitares. Il est clair que Vescera assure sa partie avec conviction et que le groupe ne fait pas dans la dentelle pour soutenir son poulain. On remarque une basse claquante, ronronnante en fond, tellement proche de celle d'un Steve Harris chez IRON MAIDEN qu'on aime entendre ce final énergique et enjoué, genre "cavalcade".

"Marshall Law" lorgne tellement sur un JUDAS PRIEST que ne pas faire ensuite le lien systématiquement à chaque écoute avec nos Anglais semble être une hérésie. Même le timbre de Vescera apparaît très proche de Halford par moment.
Une fois encore, nos gratteux ne font pas semblant et nous délivrent une sacrée partie de six-cordes.

Un groupe de zicos proche d'un JUDAS PRIEST période "Defender Of The Faith", un chanteur faisant du DOKKEN, une batterie qui claque et des tagada de basse. Il n'en faut pas plus pour passer un bon moment.
Un premier E.P plaisant. Il faut passer la grande étape du L.P.

Note réelle : 3,5/5.