Si vous avez lu ma précédente bafouille, vous devez savoir que pour sa première release (européenne, en tout cas), UNSRAW ne nous a pas à proprement parler livré un « album », du moins pas au sens strict du terme. Et bien vous risquez d'être déçu : ça n'a pas changé. Cette fois, nous avons droit à un mini-album. MAIS ! Mais il y a un petit changement notable : cette fois-ci, c'est pas une compil'. Ce qui signifie tout simplement que pour nous faire une offrande cohérente, UNSRAW à moins de chances de se foirer.

En effet, ce qui manquait à leur précédente offrande, c'était un fil conducteur, une certaine homogénéité entre les morceaux, et ce d'un point de vue qualitatif comme musical, puisque "Spiral Circle" restait quand même assez décousu sur ces deux aspects. Mais cette fois-ci, album original, durée relativement courte (une vingtaine de minutes), tout les ingrédients sont présents pour corriger les erreurs du passé, sans pour autant que cela ne devienne un défi insurmontable.

En parlant d'ingrédients, ils restent à peu de choses près les mêmes que sur "Spiral Circle - Complete", à savoir cette alternance growl/chant clair, ces petits arrangements, ces guitares lourdes, et cette volonté d'aboutissement sur les ambiances. Eh bien, on va dire que la recette est poussée un poil plus loin. Alors certes, "Introduction" n'est pas particulièrement géniale musicalement parlant, mais elle sait apporter ce qu'elle doit apporter : une atmosphère moite et suffocante, pour peu que la forêt amazonienne corresponde à cette définition (ceci dit, je m'y baladerais pas seul de nuit). De même pour la partie "ambiance" de "Last Quarter" : c'est une pas une mauvaise idée à la base, quand il y a ce petit regain d'énergie tant attendu au milieu du morceau, on jubile un peu. Mais de même, musicalement, c'est pas forcément la fête.

En dehors de l'aspect atmosphérique qui est davantage mis en avant, ajoutons également que l'aspect mélodique est lui aussi poussé à un autre niveau. Sans rire, écoutez "Enshoku No Yume", qui m'a tiré un paquet de frissons, "Under The Skin" ou encore "ALIVE" (très bon morceau conclusif) et vous comprendrez aisément de quoi je parle : mélodie qui reste en tête, refrains fédérateurs (bon, c'est en japonais, donc si vous vous surprenez à chanter en chœur, ça serait du yaourt, mais peu importe), chant poignant, ça reste bien sympatoche. D'ailleurs, on note un très net allègement des guitares, ainsi qu'une (légère) complexification au niveau de la composition (grattes comme arrangements).

Autre aspect essentiel : ils ont su garder l'énergie qui faisait leur force (je pense en particulier à "Dust To Dust", ou encore "-9-", petit bijou). Dynamisme que l'on retrouve sur tous les morceaux (on a quand même un minimum envie de remuer son popotin/sa tête, c'est déjà pas mal), et en particulier sur "BLACK OUT". Dites-vous que ces deux aspects sont indissociables d'UNSRAW, et ça se comprend : un petit groupe a besoin de titres accrocheurs et taillés pour le live (même si c'est moins flagrant sur cet album). Et pour ma part, je trouve le pari réussi.

Mais du coup, vous me demanderez probablement où sont les innovations ? Il est vrai qu'énergie et mélodie, c'est un peu une recette facile à appliquer, et que ça pourrait rapidement devenir chiant. Ce en quoi vous avez raison (sauf si vraiment c'est très bien fait). Mais UNSRAW fait quand même un petit effort : au rang des nouveautés, on peut compter la présence de Wah-wah sur "BLACK OUT", le morceau le plus bourrin de l'album ...Oui, je reconnais que ça peut paraître grotesque et déplacé, mais dans le cadre de ce morceau, je trouve ça plutôt bien amené. Certes, c'est pour ainsi dire le seul truc vraiment nouveau, mais il faut avouer que les bidouillages éléctro, le traitement de la voix, et les touches de piano et arrangements en tout genre sont vraiment plus poussés qu'avant, on va pas non plus les taxer de flemmard. Le japonais est travailleur de toute façon (vive les clichés).

Au final, on récupère un album plus cohérent, plus marqué que son prédécesseur dans sa démarche, sacrifiant une partie de sa brutalité au profit d'un aspect mélodique certain. Saluons le joli mariage entre ces magnifiques soli tout en finesse, cette voix, ces arrangements, ce… cet ensemble, finalement. Je ne peux déplorer que deux choses : l'album est trop court, et… il manque un petit quelque chose, peut-être de meilleures mélodies, plus d'énergie, plus de… difficile à déterminer. J'avoue aussi que ce n'est pas non plus mon genre favori en c'moment, mais croyez-moi, y a une très nette évolution depuis "Spiral Circle - Complete". Et vous vous devez d'écouter "Enshoku No Yume" ainsi qu'"ALIVE", qui viennent magnifiquement clore cet album !

Note : 3,5/5.