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MANILLA ROAD - Out Of The Abyss (1988)
Par MEGATHERION le 23 Mai 2010          Consultée 6290 fois

Avant la sortie de ce septième album studio du trio originaire de Wichita, on pouvait presque considérer que MANILLA ROAD avait laissé passer définitivement sa chance de devenir un grand groupe populaire. Après un "The Deluge" pourtant monumental mais inexplicablement ignoré, et un "Mystification" bon mais pas non plus transcendantal, "Out Of The Abyss" pouvait-il remettre Mark Shelton et ses acolytes sur les rails du succès ?

MANILLA ROAD, sans doute influencé par la mode thrash alors en plein essor, avait déjà quelque peu laissé de côté les compositions épiques qui avaient pourtant fait sa réputation. En effet, le précédent album, "Mystification" avait souligné ce net changement d'orientation. Il a sans doute eu pour inconvénient de laisser sur le bord de la route un certain nombre de fans de la première heure qui ne trouvaient plus leur compte et qui n'appréciaient pas ce passage à un radicalisme thrash très marqué.

"Out Of The Abyss" ne fait que confirmer cette tendance en poussant cette expérimentation plus loin encore. Dès le premier titre, "Whitechapel", le chant de Shelton se révèle beaucoup plus agressif. A l'évidence, si sur le précédent opus ce chant ne pouvait être qualifié de thrash, il en est tout autrement ici. Mark n'hésite pas en effet à la malmener et à pousser des rugissements sauvages. Il émet même parfois de curieux cris haut perchés surprenants la première fois qu'on les entend comme sur "Midnight Meat Train", "Return Of The Old Ones" ou encore "War In Heaven" où il en use et abuse parfois. Les détracteurs du groupe, pourraient presque faire une analogie osée avec un célèbre chanteur d'un trio disco de la fin des années 70, qui remporta un franc succès avec des cris similaires. Je vous laisse deviner lequel...

A l'écoute de cet album, un constat s'impose: la musique du Road est particulièrement rapide et technique. Ainsi, la basse de Scott Park claque comme jamais, Randy "Thrasher" Foxe martèle ses fûts avec une maestria sans égal, Mark assène ses riffs et ses rythmiques originales, mais pourtant, quelque chose ne fonctionne pas. Même après de multiples écoutes, cette oeuvre reste particulièrement difficile d'accès et hermétique. De quoi éloigner tout néophyte qui commettrait l'imprudence de vouloir découvrir MANILLA ROAD avec cet opus.

En fait, pour être plus précis, ceux qui comme moi appréciaient avant tout le groupe pour ses morceaux épiques, la voix cristalline de Mark, les longues montées et descentes de manche inspirées du maître, ne pouvaient être que déçus. Ces éléments sont trop peu présents et disséminés de façon trop homéopathique pour nous satisfaire. Surtout, des titres comme "Out Of The Abyss", "Black Cauldron" ou encore "Midnight Meat Train", certes techniques et bien exécutés, m'apparaissent trop fades et trop faibles pour vraiment séduire. Le premier est insipide. Le second est rempli de furieux triolets, mais s'avère finalement ennuyeux. Le troisième est dans la même veine et tout aussi dénué de soli flamboyants qui eussent pu permettre de raviver nos espérances.

Au chapitre des choses qui fâchent, outre une une pochette particulièrement immonde, on peut rajouter un background textuel pas très original, s'inspirant de thèmes trop classiques. Les paroles de "Whitechapel", par exemple, évoquent le sempiternel Jack l'éventreur, qui ne fait plus peur à personne depuis bien longtemps, tant cette thématique a été exploitée et usée jusqu'à la corde par l'industrie anglo-saxonne. Ceci dit le morceau est plutôt pas mal, mais pas impérissable non plus. Il en va de même pour "Slaughterhouse", dont la présence me fait penser qu'il aurait eu plus sa place sur "Mystification", tant il sonne de façon identique aux titres de cet album. Le groupe a-t-il voulu faire du remplissage en comblant un manque ?
Les autres textes, marqués du sceau de la terreur et de l'hémoglobine, s'inspirent pour la plupart des grands anciens du mythe de Cthulhu, et "Midnight Meat Train" évoque le fameux métro de minuit tiré d'une nouvelle d'un autre maître de l'horreur, Clive Barker. L'album se veut donc particulièrement sombre.

Cette ambiance ténébreuse est notamment palpable sur "Rites Of Blood " où l'on retrouve aussi une certaine fibre épique. Celle-ci apparaît encore sur "War In Heaven" et "Helicon" qui pourront satisfaire certains, mais qui toutefois ne parviennent pas à me convaincre entièrement.
Le seul titre qui se détache vraiment est selon moi "Return Of The Old Ones". Une intro douce sur un discret roulement de batterie, une alternance réussie de paroles clamées de façon véhémente ou chantées à la façon d'un barde triste, un solo court mais qui parvient à remuer les tréfonds de votre âme. En un mot une réussite, qui se termine dans une ambiance post-apocalyptique qui me rappelle un passage du film Terminator 2: celui où Sarah Connor a l'espace d'un court instant, accrochée à un grillage, la brève vision du feu nucléaire qui va l'anéantir irrémédiablement...

Au final, "Out Of The Abyss" fait pâle figure face à un" Open The Gates" ou un "The Deluge". Pour ma part, c'est sans doute celui que j'écoute le moins parmi l'immense discographie du groupe. Certes, on ne pouvait espérer que Shelton et sa bande nous pondent à chaque fois un monument comme ceux pré-cités, mais les espoirs de voir MANILLA ROAD jouer un jour dans la cour des grands furent à peu près définitivement enterrés, cette septième production apparaissant trop inégale et manquant de compositions enthousiasmantes. Les uns y verront un manque d'inspiration, les autres une expérimentation hasardeuse dans une voie thrash inappropriée. En fait, le crépuscule du groupe était en marche. Des dissensions parmi ses membres n'allaient pas tarder à voir le jour et provoquer quelques temps plus tard la chute d'un des groupes les plus attachants de l'époque.

2/5

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   (2 chroniques)



- Mark 'the Shark' Shelton (chant, guitare)
- Randy 'thrasher' Foxe (batterie)
- Scott 'scooter' Park (basse)


1. Whitechapel
2. Rites Of Blood
3. Out Of The Abyss
4. Return Of The Old Ones
5. Black Cauldron
6. Midnight Meat Train
7. War In Heaven
8. Slaughterhouse
9. Helicon



             



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