Un groupe de Death provenant du Sud des States ?! Oh oui, allez, balancez ! Ah… ce n'est pas de la Floride ? Ah, pas de la Californie non plus ? Alors d'où ? LANDMINE MARATHON est originaire de Phoenix, Arizona ? Hum… Ça risque de sonner désertique ce troisième album !

Et en effet, le Death de LM est sec et malveillant, bien huilé comme un gros tank. Ses décharges sont sans pitié et, surprise, variées.

Death old school, oui, quelques touches de Grind, Hardcore et de Thrash, ça donne un mix assez intéressant. LANDMINE MARATHON vibre surtout comme un vrai putain de groupe de Death moderne, avec une dose de War Metal pachydermique en prime (les excellentes "Cruel Policy" et "Flood The Earth" ainsi que l'« épilogue » "Rise With The Tide") et bien du lard. Je soupçonnerais même les Américains d'apprécier le Stoner, car ils en dispersent un peu ici et là (la lente et malsaine "Steadfast Hate" entre autres). L'effet est très agressant, on s'en doute, mais ça a au moins le mérite de défouler lorsque Grace Perry s'époumone comme un mec !

Eh oui, la curiosité de l'album est sans contredis ce petit bout de femme nommé Grace Perry. La jeune chanteuse de 23 ans m'a bluffé, j'étais certain qu'un mec officiait derrière le micro ! Bon, faut dire qu'avec les cris de chauve-souris (les "shrieks"), que ce soit elle ou Dani ou un autre, c'est du pareil au même, alors… Qu'à cela ne tienne, Grace assure en gueulant comme une vraie démone (elle s'approche d'Angela Gossow parfois), la plupart du temps dans le tapis, de quoi énerver à la longue. Je ne sais ce que je donnerais pour voir ce joli minois se crisper de haine en studio lors de l'enregistrement. Et que dire du live… ce que ça doit être !

Enfin… ses quatre compères derrière leur instrument groovent salement aussi, hein, y'en n'a pas que pour la demoiselle ! De ce début en fade in (classique) jusqu'à la dernière note en fade out, "Sovereign Descent" est ponctué de rigides descentes de manche, d'occasionnels soli et passages plus mélodiques ("Exist") gracieuseté de Dylan Thomas et Ryan Butler, mais ne vous attendez pas à de la mélasse, LANDMINE MARATHON est méchant. "Shadows Fed To Tyrants" étant un bon exemple de ce caractère « fuck the fucking autority » partagé par tout groupe de Death porcinet. Et chez les Américains, c'est encore plus flagrant, car ils avouent rendre hommage au Punk et au vieux Hardcore…

Ça arrache, c'est certain. Et n'eût été des changements au niveau des tempos, ça aurait pu devenir vachement saturé. Même s'il ne remportera pas le titre de l'album Death de l'année, "Sovereign Descent" a quand même le mérite de botter des burnes tout en étant poli et original. Or, la voix de Perry risque de devenir leur Waterloo si la belle ne fait pas de menus efforts pour calmer sa folie des "shrieks", qui rendent la musique du groupe « trop » extrême pour rien. Les riffs sont déjà assez violents sans aller en rajouter une couche. Ok, c'est du Death, pas du Heavy, mais merde, y'a toujours moyen de doser.

Encore une fois, les musiciens ont tout mon respect pour avoir concocté des compos discernables rapidement. Outre les obus War Metal cités plus haut que j'adore, citons "Exist", la petite mélodie facile de "Foul Revolt" et le bourdonnement de "Justify The Suffering" (bon boulot du batteur Mike Pohlmeier sur celle-ci).

"Sovereign Descent" est un bon skeud, recommandable sans hésitation. Quand on s'ennuiera du Death froid européen ou scandinave, on saura qu'à quelque part, dans le désert de l'Arizona, trône un cactus géant qui sait foutre des épines au bon endroit !

Note réelle : 3,5/5.