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2009 Skandinavisk Misantropi

SKITLIV - Skandinavisk Misantropi (2009)
Par T-RAY le 29 Janvier 2010          Consultée 2494 fois

Je l'avoue, j'adore Maniac. Le film... et le chanteur. Contrairement à beaucoup de fans de Black Metal, j'ai toujours placé ce dernier dans le haut du panier des vocalistes du genre. Ne serait-ce que par son incomparable capacité à exprimer la haine à travers des vocaux parfaitement déshumanisés. Mais aussi parce qu'il sait se montrer effrayant avec sa voix claire et ses déclamations solennelles. Maniac sait habiter les textes. Et il était temps d'entendre de nouveau l'ancien vocaliste de MAYHEM dans un projet un peu plus original et personnel que le bâtard WURDULAK.

SKITLIV veut dire "vie de merde" en Norvégien Bokmal. Pas besoin de chercher plus loin pour comprendre que le groupe chante le désespoir. Entre beaucoup d'autres émotions négatives. Sven Erik Kristiansen (le vrai nom de Maniac), célèbre notamment pour ses scarifications scéniques et son amour des armes blanches, en connait un rayon. Et ce n'est pas pour rien non plus qu'il s'est acoquiné avec Niklas "Kvarfoth" Olsson. Son alter ego suédois de SHINING exploite le filon depuis bientôt quinze ans. Ensemble, les deux hommes ne pouvaient qu'accoucher d'une oeuvre sombre et un brin démente.

Enfin bon, la démence, c'est plutôt pour la fin de l'album. Car ce "Skandinavisk Misantropi" commence tranquillement, avec une intro un peu longuette pleine de voix étouffées. Puis vient "Slow Pain Coming", dont le titre parodie à l'humour noir le "Slow Train Coming" de Bob Dylan. Le rapport avec le songwriter s'arrête là. Doom et Black se mélangent déjà sur ce premier vrai morceau, mais c'est le Doom qui ressort avant tout, en dépit du chant Black adopté par Maniac. Un chant moins haineux, plus rampant et douloureux que celui qui était le sien dans MAYHEM. Bizarrement, "Slow Pain Coming" n'est pas sans rappeler par instants le "Ordo Ad Chao" de MAYHEM, notamment dans ses breaks. Sans la fulgurance malsaine, toutefois, de celui-ci.

Certes, rien n'est très sain non plus chez SKITLIV, mais ce n'est pas encore la folie. Preuve en est ce "Hollow Devotion" aux riffs très sabbathiens. On est ici en territoire archi-connu et seule la voix écorchée de Maniac nous rappelle qu'on n'est pas en train de s'envoyer un vieux BLACK SAB... Loin d'être très long pour un morceau de Doom, avec ses 8 minutes 39, ce titre prouve également que SKITLIV n'est pas encore un maître du genre, car on arrive à s'emmerder un peu vers la fin. On sait au moins que le groupe connait ses classiques et en a les bases. Son style s'affirme au fil des morceaux et de l'assombrissement de ses riffs.

La personnalité de Maniac ne s'exprime véritablement qu'alors. On retrouve enfin ses élans récitatifs en voix claire, qui nous avaient manqués depuis "Grand Declaration Of War". Ainsi que sa haine caractéristique sur le morceau le plus Black de l'album, "Densetsu". La présence d'autres vocalistes comme David Tibet sur "Towards The Shores Of Loss" ou Attila Csihar (le monde du Black est vraiment très petit) sur "ScumDrug" contribue à donner à la musique du groupe un aspect plus dérangeant. Le côté lancinant de "Towards The Shores Of Loss" n'est pas sans inquiéter. Et "ScumDrug" est le véritable summum de cet album. Le morceau qui élève définitivement le niveau pour maintenir l'espoir d'un avenir intéressant pour SKITLIV.

Un piano divaguant sur fond de riffs torturés épars, une mélodie répétitive de quatre notes, des percussions quasi inexistantes. Les voix d'Attila et de Maniac qui s'entrelacent, sans rythme distinct. Des cris de souffrance, des grognements, des chuchotements, des paroles exprimant une folie oppressante. Un morceau à donner des frissons lorsqu'on l'écoute au casque dans une obscurité totale. Et une vraie réussite. A condition de ne pas laisser le disque tourner jusqu'à la piste cachée, qui n'a pas grand intérêt. On aurait préféré souffrir sur l'intégralité de l'album autant qu'ont l'air de souffrir les deux anciennes voix de MAYHEM sur "ScumDrug". Mais celui-ci clôt l'album en beauté et l'on souhaite que Maniac et Kvarforth ne se soignent pas de sitôt, pour pouvoir nous offrir un deuxième opus aussi prenant que la fin de celui-ci.

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   T-RAY

 
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- Maniac (vocaux, guitares)
- Kvarforth (guitare, vocaux additionnels)
- Ingvar (guitare)
- Dag Otto (batterie)
- Tore Moren (basse)


1. Luciferon (intro)
2. Slow Pain Coming
3. Hollow Devotion
4. Skandinavisk Misantropi
5. Towards The Shores Of Loss (vulture Face Kain)
6. A Valley Below
7. Densetsu
8. Scrumdrug



             



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