- Attends, je recopie ce que j’ai déjà écrit.
- Mais Copicolle, voyons, tu ne vas pas tout retaper qu’est-ce que t’as déjà dit trois topics plus haut.
- Tu as raison. Je fais un copier/coller et je suis à toi dans deux minutes, ma louloute.
- Dis plutôt deux secondes.
- Putain, j’ai bien copié, pourtant. Pourquoi il ne veut pas coller ?
- Tu fais quoi là, tu veux copier ou tu veux coller ?
- Si j’ai copié, c’est que je veux coller. Réfléchis deux secondes.
- Deux secondes, c’est le temps de copier/coller, je t'ai dit. Tu bas des records de lenteur. Faut dire, si tu t’embêtes avec ta souris alors qu’il suffit de faire control C puis control V.

Le cinéma au rabais nous a laissé entrevoir l’étonnement d’un guerrier du moyen âge débarquant au vingtième siècle. Un adolescent du début des années 80 croirait avoir intégré malgré lui le scénario d’un film d’anticipation osé s’il venait à faire irruption dans un rassemblement endiablé de geeks. L’informatique que l’on connait donne à certaines répliques des allures de langage extraterrestre pour qui n’y goûte pas.
Et certaines idées, aussi. Sur un clavier, rien de plus simple (normalement) que de dupliquer. Deux doigts suffisent.
En musique, un cerveau bien fait mais en délicatesse avec la notion de renouvellement manie le copier coller d’une autre façon, mais avec la même aisance.

Puisqu’IRON FIRE a décidé de ne pas se fouler à chaque album, recyclant sans vergogne ses plans passés et les collant selon des angles identiques, autant ne pas consacrer plus de force que lui pour évoquer ce dernier album. Je ne vais pas martyriser mon dictionnaire des synonymes ni rafraichir ma présentation sur des aspects figés dans le ciment. Sans vergogne non plus, je puise dans le déjà écrit pour parler de ce qui ressemble point pour point à du déjà composé.

FREDOUILLE a chroniqué "Blade Of Triumph", je me suis chargé de "Revenge". Génial. Mes touches Ctrl, C et V vont manifester des signes d’usure avant les autres.


1 – Le style, les influences et les clichés

Extrait de la chronique de "Revenge" :
« IRON FIRE n’est certainement pas le groupe de speed mélodique le plus mauvais qui soit. IRON FIRE est même plutôt adroit dans le genre, quoiqu’il ait cette fâcheuse tendance à trop insister sur la pléthore de clichés dont les groupes Suédois raffolent, HAMMERALL oblige (chœurs guerriers, attitude "on y croit", jusqu’auboutisme stylistique).
Sur "Revenge […] ces clichés sont bien là… Et les titres de power/speed mélodique fédérateur aussi […] IRON FIRE est "true" et n’hésite pas à le rappeler à travers des chœurs guerriers à la HAMMERFALL, des riffs parfois simplistes ou des refrains qui, en voulant aller à l’essentiel, cassent parfois le construction plus élaborée des morceaux qu’ils accompagnent. »
Extrait de la chronique de "Blade Of Triumph" :
« […] compositions accrocheuses, dénuées d'originalité certes (comme d'habitude me direz-vous!) […] un album qui se situe dans la plus pure tradition du "true" heavy metal scandinave […]Le groupe accumule les passages speedés très quelconques (chœurs à l'appui), quelques passages plus calmes et soli harmoniques. Rien de bien exceptionnel malheureusement »

En 2009 :
Deux extraits divinatoires. "To The Grave" force aux mêmes conclusions avec ses clichés toujours en nombre et sa facilité à fédérer que d’autres formations peuvent envier à IRON FIRE. Témoins en sont les deux premiers titres, "The Beast From The Blackness" et "Kill For Metal", avec un Martin Steene qui en fait des tonnes, surtout sur les lignes de chant très appuyées, les chœurs guerriers à la limite du ridicule et un refrain répétitif, épuré au possible, mais plutôt entrainant. Deux titres simples, aussi peu aventureux qu’un spectateur de Koh-Lanta vautré dans son canapé et pourtant efficaces. Simple, IRON FIRE ne l’est pas non plus systématiquement, rétablissons un semblant d’exactitude. Les Danois, de temps à autre, parviennent à casser la monotonie d’une rythmique peu entreprenante, à l’aide de breaks à la consistance aérée (dirait un cuisinier) mais qui ont le mérite d’être là, comme sur "Cover The Sun".


2 – La production

Extrait de la chronique de "Blade Of Triumph" :
« […]la production. Elle est claire, soignée mais est beaucoup trop polissée pour un groupe qui avait justement durci le ton sur l'album précédent. Du coup, l'ensemble du skeud manque malheureusement et cruellement de puissance, de "peps" ».
Extrait de la chronique de "Revenge" :
« […]la production impeccable de Tommy Hansen, qui sait y faire pour puiser l’essence même des années 80, avec tout juste ce qu’il faut de "réactualisation". »

En 2009
Sur "To The Grave", IRON FIRE abandonne Frederik Nordström et sollicite de nouveau le maître du speed mélodique, Tommy Hansen. Le résultat est de qualité avec une guitare abrasive et des soli très HELLOWEENiens dans leur façon de sonner.


3 – Ceux qui aimeront parce qu’ils ont déjà aimé

Extrait de la chronique de "Revenge" :
« Ce côté "true metal", d’une part, un peu tombé en désuétude ces derniers temps. Voilà peut-être de quoi contenter certains fidèles qui attendent de leurs formations fétiches un retour aux sources plutôt qu’une évolution vers du "tout symphonique". »
Extrait de la chronique de "Blade Of Triumph" :
« Cependant, "Blade of triumph" reste un album tout à fait correct qui ne comblera qu'une faible poignée d'irréductibles, amateurs de heavy metal à la HAMMERFALL. »

En 2009 : S’il reste des gens pour lesquels IRON FIRE constitue leur ordinaire, ce nouvel album marquera des points aux mêmes endroits que ses prédécesseurs. Que rajouter de plus ?


4 – Le ridicule ne tue pas, il renforce. Mais on perd ses amis.

Extrait de la chronique de "Revenge" :
« IRON FIRE est considéré par une frange d’amateurs de heavy mélodique comme le canard boiteux du genre. Mais ces Danois sont-ils réellement aussi pathétiques qu’on a pu le lire ça et là ? Non. »

En 2009 : La manière de traiter cette chronique tendrait à démontrer que le « non » se transforme peu à peu en « peut-être » avec en ligne de mire un « oui » tout tremblant d’excitation.


5 – Regain d’amour-propre, je sais aussi dire des choses sans copier/coller.

Un album correctement agencé mais qui ne propose absolument aucune nouveauté. Du heavy metal direct et mélodique. Alors que le speed mélodique voit ses rangées de tête se clairsemer pour un avenir de plus en plus incertain, on sait juste une chose : ce n’est pas ces Danois (dont la ténacité est à louer, quand même), qui les grossiront.