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DRONE  |  E.P

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EARTH - Extra-capsular Extraction (1991)
Par MOX le 21 Novembre 2009          Consultée 2663 fois

Début des années 90, quelque part dans la Péninsule Olympique et probablement dans la Forêt Humide de Hoh, le sismographe montre des signes d’activité étranges. Quelque chose va péter. Tout le monde s’accorde à le dire d’ailleurs. Et puis, ça a bien pété en Scandinavie, pourquoi les USA n’y auraient-ils pas droit ? En Scandinavie ça hurle, et l’autre côté de l’Atlantique se laisserait faire ? Certainement pas, et le bouillon idéal chauffait déjà. Il chauffait les guitares, exagérant la saturation, et le tremblement de terre que l’appareil prévoyait appartiendrait à celui qui pousserait ce son encore plus loin.

Car on a déjà à l’époque une bonne tripotée de groupes et de genres ayant adopté ce son de corde si imprécis, cotonneux pour certains. On a déjà le Grunge, le noise rock, les MELVINS, le Shoegaze ; on a déjà tous ces types qui lambinent sur leurs notes pendant dix secondes, qui froissent leurs cordes comme des malpropres, on a également les lourdingues barbus qui s’en envoient une gorgée entre deux accords ; mais on n’a pas encore le fils caché de ces pervers. Et en 1991, quelque chose a bougé. Une petite secousse, rapide, suffisamment forte pour renverser l’armoire de beau-papa et faire tomber grand-mère la tête la première sur le carrelage. C’est EARTH qui se réveille, et on entend aujourd’hui encore mamie en train d’appeler au secours de sa voix étouffée par son nez crochu.

EARTH, inventeur patenté d’un mouvement rock, moderne, appelé Drone. Mais non content de délimiter un genre, il inaugure une tradition : celle de piocher son patronyme en hommage à X. EARTH, hommage à BLACK SABBATH donc. Plus tard viendra le "bien connu" SUNN O))), en hommage aux amplis de la même marque avec lesquels joue EARTH. Plus tard encore naîtra VANESSA, en hommage à la petite amie du batteur de SUNN O))). La musique Drone, donc -en français vrombissement-, possède les caractéristiques suivantes : un jeu uniquement basé sur le son des instruments, sur la manière dont on pourra manipuler et/ou torturer l’écho de la note pour que l’ensemble, la structure finale, ne soit que l’accumulation de ces expériences. Rien d’autre. C'est-à-dire : pas de rythme, pas de mélodie, rien qui, finalement, ne se rapproche de l’archétype du Rock, ou du Metal.
Et faire vrombir un instrument, baser sa musique sur le rendu seul de la note et ses trifouillages, on peut faire ça avec n’importe quoi. Et EARTH, à l’aide des amplis à lampes de la marque Sunn O))), le fait avec des guitares.

"Extra-Capsular Extraction", leur premier EP, ne respecte pas encore parfaitement la définition ultime (ce qui, en soi, est une redondance…) du Drone telle qu’EARTH la présentera deux ans plus tard sur "Special Low Frequencies Version". La faute à la présence d’un batteur, et d’une certaine idée du rythme qu’on est terriblement poussé à embrasser. Pourtant, cette première secousse tellurique ravage ; ravages causés par ces fameuses fréquences basses issues des cordes accordées honteusement bas et par ce phénomène de couches sonores.

Le jeu d’EARTH est déjà très clair, il s’agit d’abord de saturer l’amplificateur puis de laisser mourir la note sans jamais intervenir. Lorsque la deuxième éclate dans un amas de boue et de sable, la première agonise encore. Et lorsque la troisième apparaît, la première vit ses derniers instants de lucidité. Ainsi de suite, jusqu’à ce que ces couches s’empilent et encombrent l’espace sonore. Il se crée alors une sorte de brouhaha musical où pataugent des vibrations datant d’avant-guerre, copulant sans gêne avec les toutes fraîches sorties de l’ampli. Il semble ne pas se passer grand-chose (à juste titre, 'doit y avoir deux riffs et demi pour une demi-heure), mais l’atmosphère saturée bout d’une vie peu ragoûtante, informe, comme une soupe primitive.

Et quelle chaleur, quelle lourdeur se dégage de ce genre de partouze infâme, sans queue ni tête (prix Nobel d’expression la plus pertinente), sans parole (ou avec tout juste un Kurt Cobain venu psalmodier deux trois mots), sans but apparent, sans public, sans argent. Quelque chose a bougé dans l’état de Washington, un bruit sourd s’en est échappé. C’est Dylan Carlson, d’Olympia, il est allé plus loin que les autres.

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- Dylan Carlson (guitare)
- Dave Harwell (basse)
- Joe Preston (batterie)


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