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2009 Merkur
 

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KLABAUTAMANN - Merkur (2009)
Par MEFISTO le 11 Août 2009          Consultée 2961 fois

Re-bienvenu dans le merveilleux monde de l’Avant-Garde, univers bourré de trésors inconnus car trop enfouis dans la vase sous-marine. A cette profondeur, ce n’est pas tout le monde qui a assez d’oxygène ou de couilles pour se mettre à creuser. C’était la pointe ironique du jour.

Je vous ai présenté les Hongrois de THY CATAFALQUE l’autre soir. Question d’avoir de la suite dans les idées et de poursuivre sur une lancée, voici les Allemands de KLABAUTAMANN, qui suivaient juste en dessous de ma liste d’albums « originaux » à chroniquer ce mois-ci. Y’a des périodes où ce type d’albums a moins la cote, que voulez-vous, alors quand ils se présentent en série, je les attrape au vol et je me farcis de la bonne zizique pendant un court mais intense cycle. Je suis comme le coureur de jupons moi : je demeure à l’affût même s’il n’y a pas toujours de quoi crier au loup ou écrire à sa mère. Sauf que je suis fidèle et rangé, alors ça ne marche pas... Pour résumer ma pensée introductive, "Merkur" est une deuxième bombe d’Avant-Garde en deux semaines qui m’arrose, alors je me sens choyé par le destin.

Là, vous vous direz sûrement avec votre sarcasme habituel qu’avec un nom comme ça (autre façon d’écrire « Klabautermann », un goblin qui prédit les naufrages) le groupe ne peut pas vraiment officier dans un style aussi flamboyant que MANOWAR ou CRADLE OF FILTH. Vrai. Sauf que les Blackeux germaniques, qui en sont ici à leur troisième skeud, assurent vachement. Leur matériel est r-a-f-r-a-î-c-h-i-s-s-a-n-t. En Black « pur jus gras épais », c’est pas toujours facile de lancer un seau d'eau froide dans le visage pour sortir l'amateur bourru de sa torpeur. En Black « hors des sentiers battus avec guitare sèche, blues, rage et douceur », ça l’est plus. KLABAUTAMANN livre tout ça et encore plus sur sa galette au mercure au chrome qui chauffe les pavillons. Oh que oui, c’est pas de la branlette automatique suivant la même sempiternelle technique, c’est une longue et aride nuit sous les étoiles, une déglutition lente et savoureuse.

KLABAUTAMANN, c’est Tim Steffens et Florian Toyka, accompagnés par un autre duo en studio. Les deux potes se chargent du gros de la besogne avec leurs deux guitares caméléon, leur basse bien ajustée et bien entendu leurs vociférations (qui paraissent quelquefois déplacées dans ce yoyo à mi-chemin entre la grosse virilité sale et la virtuosité des clubs enfumés). Mais on leur pardonne cette incongruité presqu’illico aussitôt que "Merkur" termine ses premiers ellipses sur le lecteur.

Le ton hétéroclite est donné dès "Unter Bäumen" : gros riff, voix Black, batterie jouant avec les rythmes (de la valse à la défonce), guitare aérienne à l’inspiration blues évidente trahissant d’entrée de jeu le contenu poétique du groupe : le bois, la nature, les immensités navigables, l’intangible, la beauté à portée de vue. Le contenant vous plaira milles fois davantage, KLABAUTAMANN étant un trip musical ahurissant : la gratte de "When I long for Life" me fait penser à du Viking style vieux ENSLAVED (le paquet d'influences est une vraie girouette), mais la barbarie toute relative se tire parfois pour laisser le champ libre aux notes discrètes soupesées de mellotron ou de piano.

C’est ainsi du début à la fin, habituez-vous dès cette plage si la première ne vous a pas frappé. Si vous passez cette étape, l’acceptation du « jour-nuit », du « blanc-noir » que superpose KLABAUTAMANN fondra sur votre langue de vipère comme du beurre sur les épinards. Surtout que les Allemands ont coupé leur élan créatif magistral à 48 minutes pour ne pas que leur cru saoule âprement.

L’écoute de ces jolies compositions étranges, à la fibre dure mais soyeuse, sera ainsi facilitée. Des touches cristallines de "Stygian" à la véloce trame de "Herbsthauch", en roulant vers les côtes nuageuses de "Morn of Solace" ou en surfant sur l’intro sauvage de la pièce-titre ou la planante conclusion de ce disque merveilleux, KLABAUTAMANN charme drôlement. Sa magie, dessinée autour des contrastes et du souci maladif du détail dans les parties plus calmes, opère à 100 km/h.

Dire que ces dissemblances ne répugneront personne serait mentir. L’amateur de Blues, d’Ambiant et bien entendu de Black, y pataugera, mais le fan pour qui l’Avant-Garde et le « hors norme adulte non extrême » est synonyme de roupillon passera à côté sans même le regarder. Ce serait dommage, car avec une pochette si « catchy », il serait malaisé de ne pas tester ce qu’elle garde.

A moins que les fouilles sous-marines ne soient pas votre dada…

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- Tim Steffens (chant, guitare)
- Florian Toyka (guitare, basse)
- Patrick Schroeder (batterie)
- Fredy Schnyder (claviers, piano)


1. Unter Bäumen
2. When I Long For Life
3. Stygian
4. Herbsthauch
5. Morn Of Solace
6. Der Wald Ist Ein Meer
7. Merkur
8. Lurker In The Moonlight
9. Noatun



             



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