N’ayant pas vraiment suivi assidûment l’évolution musicale du groupe, c’est totalement par hasard que je suis tombé sur cet album de PAPA ROACH, et j’en ai logiquement conclu que le groupe était toujours en vie. Et pour être honnête, c’est davantage la curiosité que l’envie qui m’a poussé à faire son acquisition. Peut-être aussi l’occasion au passage de me replonger dans mes jeunes années et de retrouver mes premières amours… Les ayant complètement perdu de vue, je les imaginais littéralement abandonnés de l’imaginaire collectif. Il faut croire que je me trompais. Car en réalité, le groupe pond de nouveaux albums plutôt régulièrement. Il suffit juste de mettre un peu le nez dedans.

Depuis l’heure de gloire de PAPA ROACH, à savoir au début des années 2000 (comme le temps passe vite…), le paysage musical a bien changé, et tout particulièrement concernant le metal dit « néo » Cet album nous prouvera avec brio que le groupe n’a pas échappé au chant des sirènes, qui traverse continents et océans.

Les premiers instants sont trompeurs : on a bien droit a une petite intro de rigueur, à des guitares aiguës et saturés, a quelques cris faussement sauvages ; nous voila à priori face à du néo « basique » et peu révolutionnaire sur le fond comme sur la forme. Mais le refrain arrive vite, et là, un constat s’impose : PAPA ROACH fait du GLUCIFER ! Et plutôt bien, en plus ! Étonnant, n’est il pas ? Une vraie bonne claque, là ou on ne l’attend pas.

Néanmoins…

La suite de l’album est beaucoup moins surprenante et se tourne davantage vers du néo conventionnel. On sent tout de même bien le petit ressac la vague sleaze rock européenne et le clapot gentil du post grunge américaine. Le rythme, le chant, et dans une certaine mesure les guitares portent vraiment la trace de ces deux genre en vogues. PAPA ROACH a pris le parti de ne pas se la jouer ermite de la vallée, et intègre les nouveaux composants high tech du metal moderne. Le propre du néo metal, me direz-vous avec sagesse…

Pour autant, le cœur de l’album oscille en terme de qualité entre le sympathique et le gentillet. « Hollywood Whore » semble avoir été choisit pour single… Étrange, tant elle sonne PAPA ROACH ancienne version, alors que l’album lorgne définitivement vers d’autres cieux. Sans forcément ennuyer l’auditoire, des titres comme « Lifeline », « Live This Down » ne marqueront pas l’histoire de la musique. « March Out of The Darkness » voit ses excellents couplets massacrés par un refrain sans saveur. Avec « Into The Light », nos oreilles frémissent et l’intérêt renait.

Et voila qu’arrivent les deux derniers titres de l’album…

En saupoudrant ce début d’album d’éléments novateurs – du moins pour eux -, PAPA ROACH avait finalement bien préparé son coup pour le bouquet final. Deux chansons qu’ont croirait piquées, sans plus d’additifs, à un album de CRASH DIET. La encore, la fraternité saute aux yeux à vous en rendre borgne. Certes, c’est du copier/coller. Certes, PAPA ROACH fait toujours du commercial. Mais pour une fois que le résultat est clairement une réussite, pourquoi se priver ?

Tel un caméléon, PAPA ROACH s’adapte à son environnement et à ses changements. Compte tenu des conjonctures actuelles, ce renouveau ne peut être que salvateur pour un groupe dont le succès s’est largement émietté sur le bord de la route.

On reprochera donc à PAPA ROACH son plagiat presque honteux des groupes de la nouvelle scène metal. On l’applaudira pourtant pour l’avoir fait avec autant de talent et d’aisance. Car mine de rien, il y a dans cet albums des chansons qui font vraiment plaisir. Un album encourageant pour la suite. Avis aux amateurs.