Ouaip, c’est énorme. Et je ne parle pas de l’évolution « ventripotesque » de notre regretté Paul Baloff ! En effet, quel n’est pas notre bonheur de voir à quelques années près (12 ans), l’évolution d’un des plus grands piliers fondateurs de notre Mère Thrash.

L’originalité de ce DVD consiste à montrer EXODUS au sein d’un même festival, et non des moindres: celui d’Eindhoven, et ce, à deux périodes différentes. L’un en octobre 1985 et l’autre en mai 1997. Ainsi, le souvenir d’une part et la reconnaissance d’un monstre sacré de l’autre sont tout simplement délectables et jouissifs pour tous ceux qui aiment les racines puissantes d’un genre qui ne veut décidément pas mourir … Et c’est bien comme cela que nous l’entendons, nom d’un p’tit bonhomme !

Commençons, une fois n’est pas coutume, par le second live, celui en plein air (1997).

Prestation de grande envergure. Thrash, fun, donnant l’envie de bouger tel un asticot sur son compagnon, Monsieur l’Hameçon ! Le charisme de Baloff est éloquent et la volonté de Holtz de faire remuer tout ce p’tit monde est grande. En fait, c’est tout le groupe qui a la pêche et qui se montre en grande forme. Public exalté et ambiance festive. Que demandez de plus, je vous l’demande ?

Mais avant cela, EXODUS dû forger son caractère et transpirer son enthousiasme communicatif …

Regardez le concert de 1985 comme un document d’archive d’1h20 (inespéré pour les gars tel que moi qui n’ont pas vécu la prestation à l'époque). Hé oui, juste une seule caméra qui zoome régulièrement sur notre chanteur de légende et sur les parties (nombreuses à souhait !) des soli. Un son qui peine à retranscrire la performance. Le tout sur une petite scène et sous tente. Cependant, ne boudons point notre plaisir, nous discernons tout de même la musique suffisamment distinctement une fois que nous sommes devenu concentrés. Quant au show lumière, ça rappellera à tous les musiciens amateurs que nous sommes (en grosse majorité, je présume ?) nos premières expériences scéniques …

Autant révéler que l’intégralité de « Bonded By Blood » est jouée - dans le désordre tout de même - ce jour-là. Les soli respectifs de Rick et de Gary annoncent comme chacun le sait, une pause durant un concert intense. Ça rafraîchit et vu la qualité d’exécution, les démonstrations de leur six-cordes respective sont plaisantes. Un seul morceau annonçant leur deuxième album sera présenté. Il s’intitule « Pleasure of the flesh », hé oui, le fameux ! Le tout étant sur-vitaminé par un public hystérique et généreux en démonstration d’énergie et de dévotion au thrash metal, ni plus ni moins ! Le truc sympa, c’est de voir leur sound check et de reconnaître déjà la détermination d’en découdre. Enfin, se trouvent également trois morceaux dont « Impaler », cher à Paul, du temps où Kirk Hammett jouait avec eux. Un autre qui se nomme « Deathrow » que je ne connais vraiment pas malgré mes recherches. Désolé !

Ensuite, un cas plus épineux se profile à l’horizon.
Mais que justice soit rendue pour tous … C’est juste un constat, faites-en ce que vous voulez !

En effet, sur le morceau « Hell’s breath », un riff nous intrigue. Vers la fin du morceau, vous allez reconnaître un passage ultra connu de tous et pourtant ce titre ne vous dit certainement pas grand-chose, hein ? Me trompe-je ? …

En fait, il se retrouve sur « Trapped under ice », cinquième titre de l’album « Ride The Lightning » d’un certain METALLICA ! Si si, vous avez bien entendu !!! Vous savez, celui juste avant que James entame le break suivant: « Scream from my soul/ Fate, mystified/ Hell, forever more ». Cette dernière est co-signée par Hetfield, Ulrich et Hammett … Cependant, ce fameux passage aurait été écrit par Gary Holt et « Hell’s breath » en entier aurait été conçu par ce même G. Holtz et le sieur K. Hammett et ce, avant que Kirk ne s'en aille d'EXODUS pour rejoindre METALLICA et donc en 1983 - soit un an avant ! Tout ça pour dire que ça aurait été sympa d’associer Gary à « Trapped … ». Cela aurait été plus honnête, me semble-t-il. Imaginez une demi seconde que les titres où apparaît D. Mustaine aient été oubliés par inadvertance … Houlà, l’empoigne de l’Enfer sur la planète Metal !!!

Mais avant de susciter la polémique, j’aimerai que vous alliez écoutez également l’intro de « Darkness Descends » de DARK ANGEL sur l’album - sortit en 1986 soit trois ans avant « … And Justice for All » - portant le même nom ("Darkness ...") au moment où Gene Hogland joue de ses grosses caisses en saccadé … cela ne vous donne-t-il pas l’envie de chanter « Darkness/ Imprisonning me/ All that see/ Absolute Horror/ I canot live/ I canot die/ Trapped in myself/ Body my holding cell/ …/ Landmine, etc … » d’un superbe « One » sur le 4ème opus de nos géants métalleux sortit deux ans plus tard ?

Dommage car, de toute façon METALLICA est excellent (en ce qui me concerne et ce, jusqu'à « … And Justice For All » y compris). Ça n’enlève rien à leur mérite d’avoir hissé le metal à travers le monde entier. Je dis juste que si cela était avéré à 100 %, cela m’attriste, c’est tout.

Bref, ce double live d'EXODUS est fabuleux et gagne à être connu !