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DEATH ATMO/ SYMPHONIQUE  |  STUDIO

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- Membre : Pungent Stench

HOLLENTHON - Domus Mundi (1999)
Par KARL VON KARL le 13 Août 2009          Consultée 2457 fois

Quelle musique se cache derrière cette pochette macabre d’une écrasante justesse ? Ce mort se redresse soudain dans sa tombe et nous adresse son terrible chant plaintif. Comme il a raison, car dans ces suppliques de l’autre monde se lovent toutes les réponses à nos doutes et nos faibles espoirs.

Il y a une vie après PUNGENT STENCH. Et c’est bien ce que nous a prouvé l’Autrichien Martin Schirenc en fondant le charismatique HOLLENTHON en 1992. Ce premier album était déjà une œuvre de grande intelligence tout à fait recommandable pour qui apprécie les évolutions symphoniques originales. Du Death Metal on ne conservera que les vocaux et l’âpreté des guitares rythmiques. Pour le reste si la bête est, bien entendu, influencée par THERION, il est indéniable qu’elle possède des qualités propres dont un sens mélodique personnel de toute beauté. Ce dernier point semble être la caractéristique principale du groupe qui soigne ses compositions jusque dans les moindres détails. Orchestrations et idées judicieuses sont distillées méthodiquement sur l’ensemble de l’album.

Étonnamment, les titres se révèlent très différents les uns des autres. Il s’agit d’un véritable tour de force, ne l’oublions pas. Si dans l’excellent "With Vilest Of Worm To Dwell" (2001) le combo va affiner sa vision et préciser le canevas sonore, il perdra un peu de cette fraîcheur inestimable qui rend "Domus Mundi" tellement attachant. Les éléments symphoniques à base de samples impressionnent et font déjà corps avec ce Metal puissant et inspiré. Les textes mystiques d’Elena Schirenc participent également à cette mise en scène fort réussie.

L’ouverture est d’une lourdeur à couper le souffle. Le miracle de cette musique polymorphe s’abat sur notre nuque fragile. Un riff énorme et saccadé déchire l’espace et déchaîne des chœurs inquiétants. "Enrapture" est une superbe levée de rideau. La terrible voix de Martin se marie à merveille avec ce Metal orchestral aux multiples facettes qui sont chacune autant de mystères insondables. Des trompettes annoncent "Hommage" et c’est soudain tout le Moyen-Orient énigmatique qui s’engouffre dans nos enceintes. Sa mélodie dévastatrice s’immisce dans notre cerveau tel le ciseau qui grave la stèle du mausolée. Après un break fabuleux, un autre break encore plus beau, des chœurs majestueux et ce violon virevoltant dans les airs. À peine relevé, l’étonnant "Vestige" fait son apparition. Un titre mettant en scène des chants Indiens d’Amérique du Nord. Un incroyable mélange entre ces derniers et le RUNNING WILD galopant des "Little Big Horn" / "Billy The Kid" (Blazon Stone 1991). Une grosse claque qui nous oblige à hurler à la lune un Tomahawk dans chaque main.

"Lure" emprunte de somptueux chants Grégoriens et des accélérations percutantes. Un morceau génial fleurant bon la crypte de cathédrale gothique à plein nez. "Interlude" est un instrumental fédérateur rappelant le feeling de la grande époque "Death Or Glory" (1989) des pirates teutons. Des thèmes de flûte véloces et entraînants s’enchaînent avec la cornemuse tout en étant soigneusement enveloppés de guitares grasses et festives.

Le menaçant "Reprisal" demeure beaucoup moins marquant, mais est-ce bien dramatique au regard des autres perles qui éclipsent cette baisse de régime insignifiante. Gorgée d’énergie brute, "Premonition" remet HOLLENTHON sur un trône précieux incrusté de pierreries. Une mélopée celtique charmeuse à la flûte toute droite sortie du meilleur SKYCLAD accompagné par des chœurs religieux saisissants, donne naissance à un moment imparable et jouissif.

"Eclipse" ferme la marche en apothéose. Un titre presque Doom dans lequel on peut enfin entendre Elena. L’écriture reste fluide et les mélodies phénoménales. Un délice en forme de communion avant d’entrer dans l’autre monde, une dernière fois nous nous délectons de ces chœurs célestes et sentencieux.

Une formation atypique assurément, un cyclone d’idées saugrenues qui se télescopent et s’imbriquent ingénieusement pour le plus grand plaisir des amateurs de sensations fortes. Quoi de plus plaisant que les albums de cette trempe qui sont autant d’invitations à des errances oniriques d’un pouvoir évocateur incalculable.

Pour celui qui souhaite s’évader loin des conventions et de son morne quotidien, voilà une œuvre tout à fait appropriée. Mine de rien, on constate aujourd’hui que HOLLENTHON avait créé un univers unique d’une remarquable cohérence. Je vous le dis, ceci est d’autant plus louable dans ce style si délicat.

Un voyage sombre et chaotique à travers des pays lointains et des mondes cruels, à la rencontre de peuplades ancestrales et de rites oubliés. "Domus Mundi", c’est tout cela à la fois… et bien plus encore.

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   KARL VON KARL

 
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- Martin Schirenc (chant, guitare, basse, claviers)
- Mike Groeger (batterie)
- Elena Shirenc (chant)


1. Enrapture-hinc Illae Lacrimae
2. Homage-magni Nominis Umbra
3. Vestige-non Omnis Moriar
4. Lure-pallida Mors
5. Interlude-ultima Ratio Regum
6. Reprisal-malis Avibus
7. Premonition-lex Talionis
8. Eclipse-vita Nova



             



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