Il fallait s’y attendre.
NACHTGESCHREI avait tous les traits du groupe allemand aux cornemuses gonflées et aux influences marquées au fer rouge, l'air vainqueur et le poil brillant, il aurait été étonnant qu’il prenne du temps pour camper son retour. On est teuton ou on ne l'est pas !

Ainsi à peine un an après un premier album qui sonnait dans mes oreilles comme une vraie réussite (surtout compte tenu de l’essoufflement de cette scène de manière plus générale), les folkeux allemands pointent à nouveau leur bec avec un album qui, je le pose tout de suite, n’apportera pas beaucoup de graines au moulin !

Malgré un nouveau logo absolument sublime et un visuel plus coloré, qui aurait pu annoncé un virage vers quelque chose de plus… nouveau (?), les allemands restent exactement dans la même ligne de conduite. Un « rock moyenâgeux moderne » avec un vrai sens de la mélodie et qui ne se contente pas d’adapter de manière routinière le répertoire folklorique européen. Quelque chose que j’avais ressenti comme un vrai appel d’air dans un univers malgré tout assez cloisonné, et qui, recopié aujourd’hui à l’identique ou presque, ne provoque plus le même enthousiasme (cf: ma chronique précédente).

Il fallait s’y attendre !
NACHTGESCHREI n’avait pas de grosses intentions au départ, et continuera sur une voie toute tracée si lui aussi ne se remet pas en question, comme ses camarades de genre.

Ce serait partir bien pessimiste tout de même, car "Am Rande Der Welt" garde cette ébullition d’énergie dont le groupe avait fait preuve dans ses débuts. Il garde les teintes un peu sombres, la mélancolie, ce vent marin qui gonfle les poumons, ses similarités avec le premier SUBWAY TO SALLY, un jeu folk à plusieurs mélodies toujours si prenant, des rythmes entraînants, et la voix de son chanteur toujours si peu… parfaite.

Un petit effort, et après une dizaine d’écoutes, on se familiarise avec des nouvelles compositions tout de même bien attachantes : « Herz Aus Stein », « Fernweb », « Nur ein kleines Stück vom Himmel », « Der Totmacher »…ça ne vaut pas le meilleur de Hoffnungsschimmer (cf: chronique précédente !), mais ça reste encore assez constant.

Certains auront l’impression pénible d’écouter toujours le même morceau, d’autres trouveront les similitudes avec "Hoffnungsschimmer" trop grosses et évidentes pour accorder de l’intérêt à un tel album. Certains découvriront le groupe avec "Am Rande Der Welt" et auront peut-être un vrai coup de cœur, d’autres écriront des chroniques courtes et vagues afin de ne pas décourager les quelques folkeux du coin qu’aller de l’autre côté du Rhin, ça n’a pas que du mauvais !