Je ne crois pas avoir lu une seule chronique du premier album de la petite Lauren, sans que le chroniqueur n’ait fait mention au fait que c’est Stivarisse le papa pour mieux massacrer cet album (« Fille à papa bouhou opportunisme bouhou sale petite pistonnée bouhou à poil » …). Il me semble même avoir lu une chronique composée de dialogues inventés entre le père et la fille. Les gens sont méchants.

Je crois qu’il s’agit d’un mauvais angle d’attaque car, aussi vrai qu’on ne choisit pas sa famille, je suppose que Lauren HARRIS aurait bien aimé dans un monde idéal qu’on ne dise pas que du mal de son bébé sous prétexte que. Balayons donc d’un revers de la main – bzzz - toutes ces conjectures pour mieux nous concentrer sur l’album en lui-même qui ne mérite pas d’être démonté uniquement parce que la petite Lauren a un papa bien placé dans les charts avec son Heavy de fonctionnaire.

Parce qu’il y en a des choses sympa à dire sur ce « Calme avant la tempête ». Déjà, Lauren, c’est un super prénom. J’aime beaucoup perso, c’est mignon tout plein.

« Oh oui Lauren c’est bon ça Lauren rhaaa Lauren bouge pas merde t’aimes ça hein Laurenx »

J’ai connu une Loriane. C’est joli aussi Loriane (Laurence aussi j’aime bien je précise). Mais Lauren, ça tue encore plus. Bon, puis physiquement, elle est pas mal. Je dirais même que c’est l’une des plus mieux dans les récentes du milieu du Metal. Assez photogénique (sauf sur la pochette quelle dommage…), un visage mutin, des petits yeux coquins, look pas trop gotho-pouf, les traits fins, corps assez athlétique avec une bonne cage thoracique. Elle doit faire du sport genre équitation ou badminton.

Rien que ça, on est dans de bonnes dispositions pour coller un bon 2/5 à l’album.

Le problème, c’est que "Calm before the Storm" est moins bien gaulé que Lauren HARRIS. Des compos plates comme une limande, des riffs pas sortis de St Cyr et des airs de faux tubes Hard FM des années 80 planqués un peu partout. L’ensemble fait très Placoplatre ce qui est un peu dommage parce que j’étais prêt à la défendre cette poulette. Sauf qu’on PEUT pas s’emballer sur ce Hard FM trop tranquillou, sans saveur, pas désagréable mais aisément oubliable. Le chant de la petite Lauren est à ce titre assez révélateur de ce manque de relief : techniquement correct mais guère marquant. Avec sa voix de chanteuse Country-Rock de D2, on ne peut pas dire qu’elle casse des briques. Même en terme d’interprétation, c’est pas la joie non plus. Lauren est à peu près aussi émouvante qu’un extincteur. On traverse l’album de par en par sans éprouver la moindre once d’émotion. Tout cela est d’une transparence affligeante, de quoi faire pâlir une vitre sans teint.

Tout l’handicap de l’album est contenu dans le titre qui résonne comme une publicité mensongère : rien ne vient accrocher votre attention lors de l’écoute de l’album. On ne relève jamais la tête, on n’hausse jamais le son en se disant « ah ouais c’est pas mal ça ». Jamais. Tel est le drame. "Calm without the Storm". A ce coté « sage » vient s’ajouter un cruel manque de fond qui n’est pas sans rappeler les dimanches après midi lugubres, réduits à mater Stade 2 (c’est un exemple). Un ennui profond et mortel vous saisit à la gorge dès les premières minutes de l’album, sensation qui ne vous lâchera jamais (même pendant la reprise d’UFO). Tout ceci est assez étonnant quand on y pense, y a quand même des musiciens qui ont bossé, sans compter tous les professionnels et techniciens qui ont participé au mixage, à la promo… Tout ce remue-ménage respire le travail sérieux pour un résultat insipide. Comme quoi, suffit pas d’avoir tous les ingrédients et de les mélanger pour faire une bonne recette.

Reste la question existentielle : si on s’emmerde, que ça n’apporte rien et qu’on s’en fout ; pourquoi se fader l’écoute de cet album ? Aucune raison. Ni de massacrer, ni de persévérer.


Note : 1,5/5


Morceau préféré : le visage.