Nos amis suédois ne sont pas avares de combo oeuvrant dans le heavy Black mélodique...
En cette année 2000, c'est un nouveau COB-like qui voit le jour.
Un de plus, me direz-vous ? !
Pas faux ! Mais je reste à l'affût de ce genre de production afin de contenter mon manque croissant de décibels heavy teintés de la furie d'un chant blackisé à outrance.
Et de ce côté, une fois encore, le cahier des charges est plutôt bien rempli par nos gaillards de THRONE OF CHAOS.
« From Clarity to Insanity » ouvre le bal en mettant en oeuvre tous les fondamentaux du genre: riffs mélodiques catchy, des nappes de claviers plutôt bien foutus et un chant déchiré sans concession mais très bien posé.
Si vous ne mettez pas immédiatement en parallèle ce groupe avec des formations comme NORTHER mais aussi ETERNAL TEARS OF SORROW (surtout), c'est que vous ne connaissez pas assez le genre (et à ce moment là ces groupes précédemment cités...un conseil: ruez vous dessus !). Passages plus speedés du riff principal, pont un poil plus posé, un solo bien senti... Bref tout y est. Un sympathique morceau en guise de levée de rideau.
« The scaffold Scenario » ne me contredira pas en poursuivant dans la même veine, en rajoutant une intro plus alambiquée (mais pas trop quand même !) avant ce coup-ci un mega break ambiancé, pas forcément d'une originalité débordante...
Et c'est sans doute là que le bât blesse... car ni « Cold Bits of Fire » (que NORTHER ne saurait renier) ou le violent « Bloodstained Prophecy » (EToS la même année aurait sans doute pu crier au plagiat !) ne sauraient mettre en avant un soupçon d'originalité.
L' énervante mais difficilement attaquable homogénéité de la galette ne pourra qu'en énerver certains mais le terrible sentiment que tellement d'autres choses ont été réalisées depuis pourra en faire fuir un plus grand nombre.
Poussez l'aventure jusqu'au bout et vous verrez que ni le titre éponyme, encore moins « Synthetia » ne sauront me contredire... Allez, on pourra signaler quelques effets de voix en intro de « Opus Void » avant de replonger dans le « c'est déjà dit plus haut dans la chronique ! » pour le dernier titre de cet album.
Et tout cela est porté par une section rythmique affûtée et efficace (notre marteleur de fûts assure plutôt bien), des gratteux loin de souffrir d'arthrose précoce (bah oui, c'est classique mais bien exécuté !) et surtout un type assis derrière ses claviers et qui sait sonner entre nappes mélodieuses et clavecin de cinglés comme j'en raffole ! (à ce titre, EToS et Pasi Hiltula demeurent une de mes références, avec bien sûr les artistes officiant chez NORTHER et CHILDREN OF BODOM) .

A moins d'appartenir à cette frange de la population metalleuse adepte « accros » du genre, il vous faudra être prêt à affronter un album où chaque titre ne pourra que vous rappeler un autre morceau d'un autre groupe et d'un autre skeud... Si l'on découvre ce « Menace and Prayer » en bout de course, il faut bien avouer que cela sonne terriblement classique. Mais comme la prod' assure, que les compos sont difficilement attaquables car léchées, soignées et proprettes, on se retrouve avec un bilan mitigé. Celui de la frustration de la satisfaction ! Aucun sens ?! Je suis bien d'accord !
Mais j'ai passé un bon moment avec cet album et je suis conscient du fait que si en 2000, il était passé entre mes oreilles, j'aurai sans doute été plus enthousiaste. Dans le cas présent, je prends plaisir tout le long des 38 minutes et 30 secondes et de ces 8 titres.
Déjà pas si mal pour un début, nan ?

Cet opus marquera pourtant la fin de la filiation COB-like pour nos Suédois car Taneli Kiljunen devra renoncer à ces lignes de chant déchiré (pour des raisons de santé par suite de la perte de sa voix de façon quasi définitive... Quand on vous dit que ce n'est pas bon pour la santé le chant black ! Faudrait penser à vous ménager les gars !)... La suite (« Pervertigo en 2002) sera donc plus « power metal » et le dernier opus « Loss angeles » (2003) touchera les rivages d'un speed metal davantage formaté et classique... THRONE OF CHAOS n'était déjà plus, rebaptisé en TOC... avant de finalement disparaître...
Dommage pour ces zicos motivés qui semblaient laisser entrevoir un potentiel sympathique... Personne n'aura eu le loisir de pousser l'aventure outre mesure...

Verdict: 2,5/5.