Quand on voit les difficultés que peuvent avoir les habitants d’une région à se sentir membre à part entière de l’entité état ou fédération qui englobe leur régions et ses voisines (Prenons par exemple les flamands, les catalans, les corses, les habitants de l’Alaska, etc..) on peut se demander si la notion de scène musicale géographique existe bel et bien… Et si les groupes que l’on juge en faire partie ont un sentiment d’appartenance.

Au moment de la sortie des 2 albums de DEARLY BEHEADED, la scène anglaise, c’est surtout les PARADISE LOST, MY DYING BRIDE et ANATHEMA. Nouvelle scène, « lémédia » y disaient, fraicheur, mélancolie, "toussa". De la dithyrambe s’étalant en double page…

De la dithyrambe, nos copains mancuniens y avaient eu le droit aussi avec leur précédent album. S’en vient le 2ème album, qui est toujours un moment crucial sauf quand le public s’en fout…

On peut donc jouer au "jeu des 7 différences" entre ces deux albums.
Ce qui ne change pas, c’est qu’on trouve Colin Richardson aux manettes (l’homme de l’année 1994 avec « Burn my eyes » de MACHINE HEAD, l’homme de l’année 1995 avec « Demanufacture » de FEAR FACTORY et l’homme de 1996 avec le « Temptation » de DEARLY BEHEADED).
Par contre, on perd de vue le côté heavy de la musique et le côté mélodique lesquels s’estompent. Des influences hardcore ressortent un peu, le chant évolue vers une sorte de PHIL ANSELMO-like et c’est tout le groupe qui perd de son identité en fonçant dans les traces de PANTERA en plus sombre et oppressant.

Mais voilà, à force de vouloir se rapprocher de la formule à « grande tendance meurtrière du sud », nos 5 jeunes héros se retrouvent plus proches d’un PRONG (dont notre idole à tous, Possopo te vantera les mérites via chroniques : 3 ème porte à gauche et au bout du couloir juste en face des toilettes) que d’un PANTERA que ce soit en terme de succès d’estime aussi bien que de succès en terme de ventes.


Alors problème de « générations » entre les chansons du premier album composées bien avant l’enregistrement du premier album et celles plus récentes du second ? Décision « d’abandonner les mensonges » pour crier son identité dans « un moment de clarté » ? Une volonté de « s’échapper » car le groupe se sentait pris dans une « impasse » ? Absence de partage des « convictions "tribales" » avec les autres membres de cette dite scène musicale britannique ? Toujours est-il que défiguré, "sans visage", avec un "horizon hanté" par de sombres nuages, le « quintet » se sépare. La musique de ce groupe était une tâche pour laquelle il n’avait pas obtenu de merci.

On pouvait toujours rêver mieux comme épitaphe.


En résumé : Le « faux pas » qui précipitera la fin du groupe. Un album moins inspiré que son prédécesseur, plus sombre, moins de mélodies, plus "Panteresque" dans le chant notamment, quelques influences hardcore qui ne doivent pas te faire condamner cet album, ami lecteur.
« Chamber of one », « A thankless task » ou encore « A moment of clarity » t’en convaincront mieux que moi.


Le morceau pour lequel on aurait du dire merci : « A thankless task »
Le morceau avec un riff qui a inspiré ULTRA VOMIT sur la deuxième partie de « Maïté Ravendark » : « Faceless »
Le morceau avec le refrain le plus « mélodique » : « Chamber of one »
Le mid-tempo « apaisé » qui clôt l’album : « Haunting your horizons »