En Europe Centrale, les zikos sont de grands malades !
Et s'il ne fallait donner d'exemple que metallique et sombre, je citerai sans hésiter "Recipe Ferrum! 777" et "Daemon Viam Invenient". TORMENTOR, probablement l'un des tous meilleurs combos de black thrash dark années 80 et premier jouet d'Attila Csihar, a viré dark heavy metal rock et bizarreries contiguës lors de son retour fracassant (on a été au moins 4 à s'en apercevoir) du début des années 2000. Résultat surprenant d'à-propos mais avec des bouts d'aliénation inquiétante dedans. L'autre, c'est ROOT, le tchèque grandiose qui aime le sexe. Ici, point de retour, l'orchestre ne nous a jamais quitté, mais une volonté suicidaire que personne n'aura compris sur un disque assez infecte, peut-être original, globalement imbitable sinon pour quelques trouvailles ici et là qui donnent envie de gueuler devant le je-m'en-foutisme qu'on sent avoir envahi le studio lors de l'enregistrement de pareille infection.

Mais tout cela n'est rien et MASTER'S HAMMER, frère de sang du précédent ROOT, explose sur le merveilleux "Šlágry" les frontières du "moi, je t'emmerde je fais n'importe quoi rien à foutre de ta gueule de con". Avertissons le lecteur dès le départ, " Šlágry", c'est de la grooosseuh merdasse !

Pourtant, l'expérimentation, c'est sympa. Le défrichage, j'aime assez. Encore faudrait-il y mettre un peu de volonté, travailler un minimum la chose, réfléchir aux tenants et aux aboutissements de certaines prises de risque…Prises de risque, je serais presque en train de caresser MASTER'S HAMMER dans le sens du poil. Non, de prise de risque il n'y a pas, les gars ont simplement pété un gros boulard. Après tout, chacun fait ce qu'il veut et je peux juste conseiller à chacun d'éviter ce disque comme la peste. Courte explication de texte.

Prenez une dose infime de CARNIVAL IN COAL, regardez le négatif pour n'extirper que les défauts de l'échantillon. Ajoutez les mots prétention, avant-garde, caca d'anus, Bontempi ta mère, vous obtiendrez "Šlágry" l'inécoutable, l'irregardable, le détestable lorsqu'on connaît les précédents opus d'un grand du black slave.

C'est marrant, cette horreur ne débute pas si mal et le Danse du Sabre d'Aram Khatchatourian (encore un thème classique qui trotte dans toutes les têtes sans que la plupart n'aient jamais entendu le nom de cet Arménien de talent) pétille de façon acide dans une version frappadingue et metallisée. On aime, on sourit. Puis débarque un violoncelle vagabond. Puis c'est la chute. Et plus rien sinon des élucubrations plus épuisantes les unes que les autres. Allez, le dernier morceau, clin d'œil au passé black d'un groupe qui a perdu la moitié de son équipage sera aussi sauvé des eaux. Pour le reste, direction le broyeur et vite. Quand on pense que ce CD est sorti chez "Osmose", une des maisons les plus brutales, conformistes mais de qualité du milieu black, on se demande s'il n'y avait pas conflit ouvert entre les Tchèques et les Français pour que tout cela se termine par un tel doigt dans le cul (euh doigt d'honneur, les doigts dans le cul, c'est bien).