Bon allez, cette fois c'est la bonne. Le promo prend une sacrée poussière depuis que je l'ai reçue et il faut bien s'y mettre, un de ces soirs. OBTEST et son « Gyvybës Medis » me sont parvenus depuis quelques mois. L'objet, quatrième full-length pour ce vieux gang Liuanien fondé en 1992, étant sorti chez Osmose Productions en avril 2008, donc... Bon, si j'ai repoussé cette chronique, c'est 1) parce qu'à la première écoute, je l'ai vite rangé 2) parce que les moults chroniques positives publiées m'ont fait peur – je sentais là le buzz médiatique 3) parce que j'avais mieux à proposer à mes lecteurs 4) parce que mon ancien zine fermait et que je me retrouvais sur NIME... Bref, comme j'ai des principes et que certains labels, aussi gros soient-ils comme Osmose Productions, ont ma sympathie, je me devais de fournir cet écrit pour lequel ce petit monde s'est plus ou moins cassé le cul à me poster ce promo, attendant avec patience (ou oubli ?) que je finalise enfin cette fichue review.

Donc, trois raisons qui m'ont poussé à mettre de côté « Gyvybës Medis » durant ces quelques mois (sans compter qu'on reçoit les promos deux mois avant la sortie officielle quand tout va bien, pour qu'elle paraisse autour de la date de sortie...). La première je l'ai dit : la première écoute. Voilà, là je réécoute depuis quelques jours ce skeud et ma crise d'urticaire s'est amplifiée. Pourquoi donc ? Que me dit ma « première impression » ? Globalement : des compositions éculées, rôdées, etc ; des riffs bien entendus et déjà, bien souvent entendus; des mélodies MAIDENiennes à foison, à sous-couches de Black Metal, avec une teinte Pagan au passage histoire de faire original – le tout soutenu par un bouffeur de bols de speed au petit-déj', comprenez : une mitraillette aux fûts. Et la prod est évidemment énorme. Bref : que des gages de qualité pour des auditeurs exigeants, qui veulent un groupe qui en mette plein les oreilles. Moi ça ne me satisfait pas : « Gyvybës Medis » sonne comme un Heavy/Black/Speed germanique aux lointains relents païens... Bah oui, on dirait MAIDEN sous acide avec un rien de païen dans sa musique (et quelle voix de chiotte !). En somme, j'ai l'impression d'écouter un produit fini, parfaitement calibré pour séduire un public large, appréciateur de mélodies, de soli, de précision sonore, de technique. Personnellement, je n'entends rien d'intéressant, juste un succédané de metal de qualité...

Où est la personnalité là-dedans ? Je ne l'entends pas. Il me semblait, enfin je ne suis pas un fan des Lituaniens mais bon je me documente, qu'OBTEST était un monstre dans sa partie et qu'un sacré paquet de fans le soutenaient – à mon avis, pour de mauvaises raisons ou bien par manque de recul critique. Donc le buzz, seconde raison de ce refoulement, a à mon avis bien fonctionné. "Une vieille formation d'un petit pays oublié de l'Europe, qui a un fond Black et Païen, qui est technique et mélodique : qui leur reprochera quelque chose !? ". Ben moi. Faudrait peut-être arrêter de prendre les auditeurs pour des gourdes – même si je vous comprends les labels : quand on veut vivre de sa passion, il faut d'abord vivre tout court et manger donc. Mais plutôt que d'assurer les fins de mois, pensez aussi que c'est pareil pour les auditeurs, qui préféreront de vraies nouveautés que de rééentendre du vieux rhabillé d'habits neufs... Qui donc, préférera ne pas gâcher son argent à racheter le disque à peu près identique à celui d'il y a un ou deux ans que des Surinamais ont alors sorti...

Enfin, j'avais mieux à faire découvrir. Ben oui, OBTEST n'a rien de bien neuf à nous faire croquer. Pour moi, c'est de la masquerade, du vent, des paillettes ce « Gyvybës Medis ». « Pagan » - ça ? J'ai écouté des disques cette année bien plus spirituels et pas besoin de cette étiquette qui ne veut rien dire pour ressentir ce quelque chose transcendantal. Grosse supercherie aussi ce « Pagan » Metal : rares sont les groupes qui le sont et textuellement (ça, c'est très facile) et musicalement (ça, c'est trop difficile). Personnellement, j'oublierais vite cet opus gonflé de vide. Je ne l'offrirai même pas à ma grand-mère – paix à ses restes. « Gyvybës Medis » c'est de l'arnaque en barre. Mais bon, tout album ou genre a son public – je suis certain que des lecteurs de NIME apprécient et peut-être un chroniqueur produira-t-il un jour une kro-espress ? En tous cas, bonne écoute, moi je fais disparaître le promo...