Mon petit doigt me dit que, même si STORMLORD a été un sacré groupe de black mélo dans sa 'jeunesse', il commence un peu à faiblir. Même The Gorgon Cult puait un peu le marketing, et même si ça démolissait bien, il faut avouer que ça n'avait rien, mais alors rien de nouveau. Mon petit doigt m'indique aussi que la fiole des ritals sur leur maïspèce est digne d'un spot publicitaire de HUGO BOSS, et que rien que ça, ça montre qu'ils ne sont pas, mais alors pas DU TOUT dans le coup. Considérant en plus que le chanteur a un cheveux sur la langue quand il hurle, franchement, comment prendre « Mare Nostrum » au sérieux ?

Mon auriculaire (râleur et ingrat) n'a pas franchement tort, et alors que mon annulaire se contente de porter ma bague de concubinage avec Madame Qualitéyartistique, j'en viens presque à me demander comment il est possible de sortir aujourd'hui un album comme ça... je veux dire, un album aussi grossier que ça. Trop lisse pour pouvoir complètement faire appel à un univers merveilleux, avec un fond symphonique virant dans le grandiose facile, et quelques sonorités orientales bien à la mode, rappelant le dernier EPICA par exemple. Chants vocodés, alliance black/death déjà faite, refaite, et VRAIMENT surfaite, chants clairs doucereux pour calmer l'auditeur trop sensible au « tout bourrin », chœurs ou voix lyrique pour donner un semblant de lyrisme au fond de l'air... et toujours, ce p***** de cheveux sur la langue qui me dérange.

Mare Nostrum frôle la caricature, encore plus lissé et mélodisé que les modèles que pourraient être les premiers CRADLE OF FILTH, et paraissant encore moins sincère que sur leur précédent album. A croire que les italiens foutent de plus en plus de gomina dans leur bolognaise symphonique.
Mon petit doigt me dit que je devrais aller plus loin dans le cassage, et régler clairement le compte de ces messieurs, mais mon accord avec ce rebelle râleur et insensible s'arrête ici.

Mon index pointe alors le fait que parfois je n'ai besoin que d'une légère attache affective pour adhérer à certaines choses (j'ai tenu toute la saison de la méga-clichesque série Blade uniquement pour une Jessica Gower ultra-charmante en vampire vicieuse...et puis parce que, quand même, ça se bastonnait pas mal). Dans le cas de STORMLORD, il y a un gimmick, des phases mélodiques, des grands arrangements massifs archi-prévisibles qui pourtant arrivent à me hameçonner les oreilles, et me pêcher en douceur, stupide appât que je suis.

La recette semble toujours marcher, on en sera peut-être fatigué un jour, mais ce jour n'est à priori pas venu pour moi. Tous ses artifices marchent encore, surtout quand ils sont exécutés avec professionnalisme et sans débordements excessifs. Surtout quand on a besoin d'un truc motivant le matin pour se partir au boulot.

La formation italienne est pas franchement mal lottie au final. La galette est pas Monstrueuse, mais tout à fait acceptable, et assez attachante après quelques écoutes.

De toute façon, mon majeur ne se sent pas le besoin de justifier ma note, il n'a qu'à dire une chose : Mare Nostrum, c'est pas pour les trve, plus pour les gens qui aiment le speed un poil furibond et les machins avec pleins de trompettes, de violons, de trucs qui font « tadadam », de choeurs et toussa toussa...et tant pis si je me trouve dans cette catégorie, j'apprendrais la vie un autre jour.

Et mon pouce,lui, trouve ça ok.