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CALDERA - Mist Through Your Consciousness (2008)
Par LOTUS le 18 Juin 2008          Consultée 3722 fois

S’aventurer dans un cd de Caldera, c’est oser les courbes contre les lignes droites. A la fois libre et entraînante, la musique de ces quatre jeunes nancéiens se veut représentative d’une démarche errante mais néanmoins pas complètement hasardeuse. Il s’agit de suivre un sentier tout en s’autorisant quelques détours. De « Coast Redwood » à « Down Redwood », il n’y a qu’un pas mais pourtant tellement de choses à entendre !
En effet, notre oreille suit bel et bien le même sentier durant 46 minutes. L’ensemble est très linéaire et on a l’impression de voir toujours au loin la ligne d’horizon. Un thème récurrent est installé et se développe tout au long de l’album comme un vieil arbre allonge ses racines pour mieux s’inscrire dans le sol. Une mélodie pousse, éclot, puis fane avant de naître à nouveau sous une autre forme. Chez Caldera, le processus d’écriture semble celui d’une graine au cycle éternel.
Cependant, s’arrêter là serait se contenter de foncer tête baissée (et oreilles bouchées) jusqu’au bout du sentier sans même prendre en compte le paysage. Il faudrait être bien bête pour se limiter au chemin le plus court quand les détours regorgent de surprises. Le petit chaperon rouge l’a bien compris alors pourquoi pas vous! Avant la ligne d’horizon, il y a toute une forêt musicale à explorer.

En ces lieux, il est important de préciser que tout est silencieux. Dans les bois caldériens, personne ne parle, personne ne crie et personne ne chante. Pourquoi élever la voix quand la musique peut le faire à votre place ? « Mist Through Your Consciousness » est strictement instrumental. Ici, on communique tantôt par des riffs lourds (« Alerce »), tantôt par des riffs mélodiques plus avenants (« White Pine »). On erre entre stoner, post-rock (à la manière d’un Pelican) et restes black sabbathiens. Autant dire que ce petit détour ne se fait pas sans de bonnes découvertes.
Chaque titre semble, certes, s’enchaîner mais possède un feeling qui lui est propre. Parmi un morceau massif comme « Juniper », on retrouve une touche planante grâce à des guitares parfaitement contrastées : un rayon de lumière et une bouffée d’air frais dans un espace végétal étouffant. En poursuivant notre ballade, « F.I.R », sous ses accents à la fois rock n’ roll et agressifs, nous pousse au fin fond du brouillard et des branches angoissantes. Le passage a des sonorités poisseuses mais c’est plus fort que nous, ça nous agrippe, ça sonne.

Temps mort. Quelle est cette belle plante perdue au milieu de nulle part? Au cœur des fougères et des orties, un petit bout de beauté : « Wollemia ». Elle grimpe gracieusement, calme et tranquille, avant d’exploser dans une parfaite harmonie. Nous touchons à l’intelligence de Caldera, cette capacité à entremêler la légèreté d’une mélodie délicate et l’attaque massive d’une rythmique dans un mouvement dynamique très contrôlé. Les guitares sont bien en main, la basse redonne un sens au mot « groove » et la batterie se fait hautement respecter : nos musiciens connaissent leur terrain. En revanche, nous, nous errons dans l’incertitude...

Il est temps de reprendre notre route. Le temps passe et « Larch » nous prend de court avec ses attaques inattendues. On revoit l’horizon au loin avec « Dawn Redwood » qui se profile et qui revient sur le thème lancé au début de l’album. Finalement, notre détour n’était pas si long et c’est bien dommage ! On aurait bien laissé encore un peu notre esprit errer dans les fibres musicales de ce premier album de Caldera mais à quel prix ?
Certains aspects récurrents de « Mist Through Your Consciousness » auraient peut-être banalisé l’ensemble sur la longueur. L’effet de surprise est d’autant plus efficace que cet opus se veut relativement court. Cette première échappée que nous offre la formation de Nancy est captivante et prenante. Elle mérite qu’on s’y attarde même si les chemins semblent tous mener au même endroit.
A ceux qui blâmeraient alors l’inspiration, je leur dirais qu’il ne faut pas oublier qu’à force de trop s’égarer, on finit par se perdre…

3,5/5

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   LOTUS

 
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- Christophe Lacroix (guitare)
- Claude Lacroix (guitare)
- Kristin Hein (batterie)
- Nat « Fly » Papadacci (basse)


1. Coast Redwood
2. Juniper
3. Wollemia
4. F.i.r
5. White Pine
6. Alerce
7. Larch
8. Dawn Redwood



             



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