Bon soyons clairs! Voici typiquement le genre de groupe Heavy metal "made in USA" qui ne me branche pas, mais absolument pas. C'est plutôt le genre de combo à me saouler rapidement. Très rapidement. On pourrait situer ce groupe dans la même mouvance musicale qu'un groupe comme JAG PANZER, encore que... encore que la bande à Harry Conklin et Chris Broderick parvient à nous distiller quelques très bonnes compositions et à étoffer un peu son répertoire.
Ce qui n'est malheureusement pas le cas des Américains de PHARAOH qui sortent ici leur troisième album intitulé "Be gone". Troisième album qui sera l'occasion pour le groupe de faire une tournée européenne. A noter que l'artwork de la pochette a été réalisée par JP Fournier.
Pour ma part et jusqu'ici, PHARAOH demeurait encore un groupe inconnu au bataillon. Mais ce groupe jouit pourtant et semble-t-il d'une certaine réputation auprès des fans du genre. Réputation que le groupe a su se créer au fil des années (eh ouais, ce groupe possède déjà 11 ans d'existence!) au travers de deux premiers albums intitulés "After the fire" (2003) et "The longest night" (2006).

"Be gone" est pourtant ce genre d'album dont on ne retient absolument rien, sinon pas grand chose. Le groupe est ancré dans un style ultra conventionnel, complètement dépourvu d'originalité et d'intérêt. Le groupe ne se contente cependant pas de jouer un heavy metal des plus "basique" dans le sens facile du terme. Les titres possèdent des structures assez complexes dans l'ensemble, que ce soit au niveau des tempos et rythmiques, et sont rehaussés qualitativement parlant par les moult guitares de Matt Johnsen. Le jeu du guitariste est absolument impeccable, précis et presque époustouflant ("Red honor"). Les guitares virevoltantes, flamboyantes règnent en maître sur ce skeud et ce, du début à la fin. On pourra d'ailleurs noter quelques légères ressemblances à ce niveau avec IRON MAIDEN. Ces guitares sont d'ailleurs le point fort de l'album tant elles semblent dicter la direction des compositions. Elles font en tout cas la marque de fabrique du groupe.
Malgré cela, nous avons malheureusement bien du mal à suivre les dédales de "Be gone". Sous les déluges de notes, il y a peu de moments forts, peu de refrains fédérateurs, peu de mélodies mémorisables. Les compositions se suivent et se ressemblent et on a du mal à retenir ne serait ce qu'un riff. Seules les grattes sortent du lot temporairement.
Quant au chant, il est assez quelconque je trouve, légèrement éraillé et même s'il s'agit de Tim Aymar, vocaliste qui figurait sur l'album de CONTROL DENIED, il n'est absolument pas marquant et manque visiblement de puissance.

"Be gone" respire néanmoins le professionnalisme à plein nez puisque les musiciens sont techniquement irréprochables. Le disque souffre principalement d'un manque flagrant de variété, dans un style qui plus est, éculé, style qui sonne d'ailleurs un peu old-school malgré une production claire et plus que correcte.
PHARAOH s'inscrit dans la veine de groupes comme JAG PANZER donc mais aussi de groupes comme CRESCENT SHIELD (groupe figurant d'ailleurs sur le même label : Cruz del sur) ou comme le défunt DESTINY'S END, ce dernier possédant quand même un peu plus de personnalité (ne serait ce que par son vocaliste James rivera) et distillant des compositions plus rapides, agressives et alambiquées.

Pour les fans purs et durs. Uniquement. Les autres, passez votre chemin.

Morceaux préférés : "Speak to me" (très bon titre), "Red honor".

PS : A noter la présence de Mark Reale et de Mike Flyntz (RIOT) qui exécutent les soli sur "Dark new life".