DEZPERADOZ fait officiellement du Western Metal. Je sais, ça fait bizarre. On se dit qu’un jour ou l’autre, on aura bien droit à du « Péplum Metal » ou pourquoi pas du « Suspens Metal » (soyons fous).

En réalité, ce qu’on appelle du « Western Metal » n’est autre que du sous-JUDAS (période Ripper), auquel on aurait collé des éléments plus ou moins « country ». Suffit de vous figurer quelques claviers et autre passage sympho tout droit emprunté à l’univers d’Ennio MORRICONE, sur lesquels on a surajouté du riff Heavy et un chanteur qui braille. Fallait y penser. En tout état de cause, DEZPE fait partie de ces groupes privilégiés, reconnaissable rapidement (because recette originale + identité unique) et instinctivement sympathique.

Reste le reste (1)...

Et là, le bilan est plus mitigé, sans pour autant être mauvais.

Dans la balance, deux poids deux mesures :

- d’un coté, le groupe sait balancer du bon Heavy accrocheur (rappelant parfois PRIMAL FEAR) avec refrains bien foutus et même quelques mélodies assez finaudes (« Days of Thunder ») ;

- de l’autre, on se surprend à s’ennuyer passablement quand le groupe abandonne sa typicité propre (surtout pour les quelques morceaux absolument dénués de toute connotation « Western »), laissant apparaître un groupe assez plat, anodin et déjà entendu.

Le blanc et son contraire quoi.

Et quand ça marche moyen, DEZPE redevient alors ce qu’il est : un groupe de Heavy "bon marché". On aurait préféré que la magie opère tout du long et que nos amis allemands saupoudrent intégralement leur album de cette sauce Western (2).

Alors pourquoi DEZPE n’a pas pris soin de faire du 100 % Western Metal ?

Deux pistes de réponse :

1)Le groupe n’a pas voulu s’enfermer dans un même schéma, souhaitant pouvoir agrémenter leur album de titres plus ou moins Heavy, Country, Folk (que sais-je encore)… et basculer le cas échéant comme il l’entend.

2)Ce fameux coté « Western » n’est en réalité qu’une couche superficielle d’éléments surajoutés, rendant difficile tout maquillage intégral sans en révéler également les faiblesses.

La vérité se situe certainement entre les deux. Les albums suivants nous permettront d’évaluer la profondeur stylistique du groupe. Ou pas.

En attendant, il reste un cocktail agréable qui se déguste tout rond. De par sa diversité naturelle et son ambiance globale cohérente, « An Eye for an Eye » est une sortie sympathique qui relance l’intérêt de deux pour la suite. Plus grande alors seront les réjouissances ou la déception.


Note : 2,5/5 (dans l’expectative)


Morceaux préférés : « Days of Thunder » et allez ... « Wild Times ».


(1) Bah oui, les compos, l’inspiration, les riffs, le coté accrocheur…
(2) Mélange à part égale de mayonnaise et de ketchup. Idéal pour grignoter des crevettes fraiches ou agrémenter vos hamburgers « maison ». Certains parlent aussi de "sauce cocktail" (et rajoutent du Tabasco et du Cognac là dedans).