A voir la pochette de ce disque, on devine aisément que certains petits vicieux ne manqueront pas de se rincer l'œil sur la personne blonde qui attire particulièrement l'attention des voyeurs. Surtout ceux qui fantasment sur les blondes. Et bien, ceux-ci risquent fort d'être déçus quand je vais leur apprendre cette nouvelle: cette créature blonde s'appelle en réalité Guy et s'avère être un homme ! Eh oui !

Ce Guy est le personnage central du groupe TOILET BOYS (mouarf, quel drôle de nom !), qui officie dans le glam-rock à fortes colorations punk et hard rock. Les influences qui ressortent le plus chez ce combo sont KISS, les RAMONES et MOTLEY CRUE. Autant dire qu'on s'attend à du très bon, d'autant plus que le livret de l'album éponyme du groupe (qui voit le jour en 2001) met en valeur le côté flamboyant et la facette live explosive du groupe.

Ce disque éponyme n'est pas le premier effort discographique des TOILET BOYS. En effet, ce combo originaire de New York, réputé pour ses prestations scéniques de haute qualité, s'est formé en 1995 et a sorti plusieurs EPs, albums studios, ainsi que quelques splits-albums/singles en compagnie d'autres groupes. Autant dire que les TOILET BOYS, à défaut d'avoir obtenu la consécration commerciale( chose qui était impossible, vu le contexte de l'industrie musicale de cette période), se sont forgés une solide expérience.

Musicalement, l'album démarre sous les meilleurs auspices avec le bien-nommé "Party starts now", un hymne glam/punk enjoué, énergique, vigoureux, entêtant qui reste solidement ancré dans les esprits. Un tel titre laisse forcément entrevoir du grandiose par la suite. Hélas, le reste de l'album n'est pas de cette veine. L'ensemble est plutôt moyen, peu accrocheur. Un titre comme "Hollywood" est très poussif, chiant. Et ne parlons pas de "Good times roll" (ah oui ? Ben ça ne s'entend pas sur ce titre...) ou de "Heartstopper"... Voilà le problème majeur de cet album: il comporte beaucoup trop de "fillers" pour prétendre fédérer les fans de hard rock et de glam. On peut aussi ajouter qu'il ne retranscrit pas vraiment ce que ce quintette est capable de donner en live.

Et c'est bien regrettable car les TOILET BOYS sont parfois capables de sortir de leur chapeau des compos vraiment super: par exemple, le tubesque "Future is now", un mid-tempo catchy, aérien, léger et imparable pour tout fan de glam qui se respecte, et "Kiss the wind", à la fois léger et électrique, ont le potentiel pour être de vrais hymnes. D'autre part, des titres comme le mid-tempo "Saturday nite", titre teinté glam-rock 70's aux relents "kissiens" et au refrain tapageur, le punkisant "Another day in the life" ou encore "Rock n'roll whore", un brûlot hard rock cru, acéré, valent le détour car ils sont assez inspirés.

En fait, le problème majeur de cet album, c'est qu'il est inconstant, inégal. Les TOILET BOYS soufflent le chaud et le froid en alternant des moments carrément magiques (bon, il n'y a que 2-3 titres dans ce cas de figure), quelques titres de bonne facture et d'autres beaucoup plus insipides, convenus. Du coup, même si certains ne manqueront pas l'occasion de ressortir le sempiternel "N'est pas KISS ou MOTLEY CRUE qui veut", cet opus laisse quand même un fort sentiment d'inachevé, d'autant que les musiciens sont plutôt bons et, sur scène, ce groupe laisse une impression nettement meilleure.