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FUNERAL DOOM  |  STUDIO

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1999 Last CD Before Doomsday
2007 Dooom

WORSHIP - Dooom (2007)
Par ORPHANAGE le 19 Novembre 2007          Consultée 7085 fois

Coup de maître.
Impossible de le dire autrement. On n’attendait pas grand-chose de WORSHIP après un « Last CD Before Doomsday » certes culte, mais, paradoxalement, pas forcément très apprécié par la critique. Le reproche ? Des leads de guitare trop faciles, des textes niais, une emphase qui ne passait pas. Finalement, WORSHIP, c’était le second couteau, l’ersatz, celui qu’on prend quand on a tout pris avant ; pourquoi devenu culte ? Mystère. Peut-être parce que l’album était sorti à tous les formats imaginables. Ou parce qu’il y avait eu split avec MOURNFUL CONGREGATION…et là, forcément, on a de quoi se faire un nom.
Oh et puis, zut ! Ca n’était pas si mauvais : le fan de mélodies mélancoliques sur fond de saturations sépulcrales ne pouvait que trouver à la musique du duo Franco-allemand un charme certain, et faire abstraction d’une mièvrerie (tout est relatif, il n’y avait presque pas de clavier) juxtaposée à la maladresse du maniement des émotions.
Et WORSHIP revient, bien des années après. Métamorphosé. Plus grand-chose à voir. Ah, par contre, c’est toujours du Funeral Doom. Seulement, maintenant, le groupe passe dans la cour des grands, sans aucune hésitation. Mais pourquoi est-ce qu’on pouvait le pressentir ? Comme s’il était écrit dans le vol des oiseaux que ces gentils dépressifs n’allaient pas en rester sur une prestation en demi-teinte…on sentait, quelque part, que WORSHIP allait forcément revenir, avec quelque chose de vraiment bon. « Dooom » est vraiment bon. Il est fait avec une classe époustouflante, avec un sens du sépulcral couplé à une élégance ineffable ; alors ce qui faisait sa personnalité reste là, toujours cette très forte présence de mélodies de guitare leads. Mais la démarche a mûri, on n’a plus affaire au jeune groupe qui veut faire grésiller la six cordes sur fond de rythmique éléphantesque, sans chercher à aller plus loin. « Dooom » est l’objet d’un sens funéraire délicat et violent, brut et emphatique, qu’on n’osait ni attendre de WORSHIP, ni même d’un autre groupe. « Pourquoi pas même d’un autre groupe ? Il y en a pas mal des bons groupes de Funeral ». Je vous l’accorde : seulement voilà, au jour d’aujourd’hui, personne ne fait du Funeral comme le fait WORSHIP. Et ça, on n’a pas nécessairement les moyens de l’expliquer.

« Dooom », dès le premier contact, marque des points. Et quand je parle de premier contact, je parle carrément de l’artwork incroyablement soigné : comme quoi il est encore possible de motiver l’achat d’un disque tant ce nouvel album est sublimement présenté. Pochette dépliable laissant voir une illustration correspondant à chacun des huit titres de l’album, photographies surnaturelles de cloches, de cimetières, dans une ville post-apocalyptique aux atmosphères de XIXème décadent et enfermé. Ou comment se servir des clichés de l’imagerie Doom et Gothique et revaloriser tout leur esthétisme !
Esthétisme qui, sans hésitation, se trouve redéfini avec une grande finesse dans des compositions longues et agonisantes, aux arrangements discrets…et indispensables. Chaque composition de « Dooom » démarre à sa façon : saturations et mélodies en grandes pompes (« Endzeit Elegy »), lignes de basses glaciales (« Graveyard Horizon »), incantations malsaines (« I Am The End »), et s’envolent ensuite dans des contrées étrangement mélodiques, à la noirceur et à l’intensité incontestables.
Chaque titre est ciselé, taillé, travaillé en profondeur, chaque mélodie est l’objet d’un grand soin de composition. Et quand une fioriture fait irruption, elle tombe sous le sens ; simplement indispensable à l’instant où elle est placée. Quelques lignes de claviers, quelques chœurs, du chant clair sur le magnifique « Graveyard Horizon » (le timbre de voix et les mélodies ne sont d’ailleurs pas sans rappeler le travail de FUNERAL sur son dernier album), sons de cloches…et que les puristes ne soient pas effrayés ! Ces éléments ne sont pas là pour alléger un ensemble terriblement pachydermique, ou l’agrémenter de bons sentiments qui ont tendance à se faire trop envahissants dans la scène Doom moderne. Chaque son, chaque arrangement, ajoute à l’atmosphère. Une atmosphère gothique, dans le sens noble du terme. Murmures incandescents, murs de saturations d’une lenteur suffocante.
Mal de vivre. Peinture de paysages désolés.
Une histoire impénétrable, mais angoissante au possible.

On ne peut rien reprocher à « Dooom ». Il est fait avec inspiration, conviction, travaillé dans ses moindres recoins. Imagerie complètement assumée et véhiculée avec brio ; sens artistique évident. Alors ? Une pièce maîtresse de Funeral Doom ? Peut-être bien.
Parce que c’est non seulement mortifère comme doit l’être un album du genre, c’est beau sans avoir besoin de tartiner des couches et des couches de claviers atmosphériques. C’est sensible et dosé, ça dépose une ambiance noire. Et un habitué ne pourra que dire que l’album, de 73 minutes tout de même, tient sans mal l’épreuve de l’écoute d’une traite. Parce qu’il est prenant et profond. Et indubitablement personnel, si, si : essayez, pour voir.

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