En 2004, le groupe danois Switchblade avait fait ses débuts discographiques avec l'album "Switchblade serenade", sorti de façon confidentielle(il est vrai que la majeure partie des disques sortant chez Perris ne bénéficient pas d'une grande promotion). Depuis, on n'avait guère entendu parler de ce combo danois.

Voilà qu'il revient 3 ans plus tard avec un second opus intitulé "Rock n'roll 4ever". Musicalement parlant, il n'y a pas de différence majeure par rapport au précédent album. Même l'artwork de la pochette est sensiblement du même acabit. Il faut dire que vu le titre de ce nouvel album de Switchblade, il ne fallait guère s'attendre à autre chose. En revanche, au sein du personnel du groupe, il y a eu de nombreux changements(en comparant les pochettes des 2 albums, on remarquera bien ce detail) puisque seul le chanteur Ken Anthony est resté.

Ceci dit, les nouveaux musiciens ne semblent pas avoir eu des problèmes d'adaptation car le hard rock/sleaze à tendance bluesy inspiré par les Zodiac Mindwarp, Junkyard, Circus Of Power tel que le pratique Switchblade ne semble pas avoir perdu en efficacité. C'est sur les titres les plus saignants, les plus percutants que Switchblade tire le mieux son épingle du jeu. Que ce soit sur le vicelard "Cocksuckin' Suzie", accompagné par un piano virevoltant et se distinguant par un refrain qui s'incruste insidieusement dans l'esprit, l'énergique et musclé "Mr. Big shot" dont l'intro est proche du "Thunder" d'AC/DC, l'excellent et très roots "Desert train" dont le début nous plonge dans l'ambiance du Far West(avec le bruit de la locomotive) avant de tout dévaster sur son passage(qui plus est, le refrain est foncièrement fédérateur), ou encore le très rythmé "Dynamite", qui porte bien son nom, le combo danois sait s'y prendre pour faire parler la poudre. Je dirai même que c'est quand ça dépote qu'il convainc le plus.

Les autres titres, plutôt axés mid-tempos, sont dans l'ensemble assez quelconques et ne sortent que trop rarement du lot. Par exemple, "Rocker" est franchement à la limite du clichesque, tandis que le bluesy "Face your God", très laborieux, semble avoir été conçu pour des alcooliques irrécupérables(il suffit d'entendre le refrain pour en être convaincu). Parmi tous ces mid-tempos, il y en a tout de même 2 qui se démarquent: "Rock n'roll 4ever", dans le genre, est digne de ce qui se faisait de mieux dans les 80's, tant par les cadors que par les seconds couteaux de l'époque), alors que le rock-hard bluesy "Bad morning bluez" est plein de feeling et les guitares se superposant judicieusement renforcent l'efficacité mélodique de ce titre.

Au final, "Rock n'roll 4ever" est dans la lignée du précédent album de Switchblade. La seule petite différence, peut-être, c'est qu'il y a un peu plus de guitares. L'album est globalement de facture correcte avec son lot de bons titres et d'autres moins accrocheurs. Avec son son très brut, graisseux à souhait, il va plaire aux amateurs de hard rock/sleaze à tendance bluesy, roots. Par contre, il n'est pas certain que cet opus plaise aux autres fans car son défaut principal, à mon avis, c'est qu'il n'a pas le potentiel pour fédérer au-delà des frontières du hard bluesy/sleaze et, pour être franc, il y a quand même des disques meilleurs dans le genre.