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DEATH/ELECTRO  |  STUDIO

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2007 The Hinderers
 

- Membre : Them

DÅÅTH - The Hinderers (2007)
Par ORPHANAGE le 26 Avril 2007          Consultée 5171 fois

Groupe américain signé chez Roadrunner, DAATH fait parler de lui depuis son premier album Futility sorti il y a une paire d’années, et qui proposait une mixture de death et d’electro-indus pas trop dégueulasse.

Quelle introduction conventionnelle pour un groupe qui ne l’est pas tant que ça !

DAATH est donc de retour avec un nouveau bébé, un The Hinderers tout chaud qui risque de faire sortir le groupe de la confidentialité inhérente au monde du metal extrême ! Être signé chez Roadrunner est déjà une sacrée aide étant donné les moyens promotionnels colossaux du plus gros label indépendant consacré au Metal (ouais, je sais, y’a aussi Nuclear Blast !). Mais finalement, qu’est ce qui peut permettre plus à un groupe de gagner la reconnaissance que ses compositions, finalement ? DAATH, même s’il propose ici un death metal hybride difficilement classable dans une case précise, est efficace. Très efficace. Un peu trop formaté, même … Mais il se pourrait pourtant que l’engin soit plus complexe qu’il n’en a l’air, en témoigne le concept de The Hinderers tourné sur un sombre ésotérisme que les musiciens évoquent avec une passion et un savoir certains. Pourtant, en toute objectivité, il est très difficile, à l’écoute des compositions de ce nouvel album, de déceler cette dimension très savante tant le procédé structurel des morceaux est simple, tant leur durée est réduite … DAATH semble aller à l’essentiel et viser l’accroche infaillible d’un metal groovy et accessible alors que ses idées semblent sans mal avoir la possibilité de le mener plus loin.

Oui, c’est un problème très gênant à l’écoute de l’album : où veut vraiment aller le groupe ? Mais où ? Vous avez sans doute déjà eu cette impression à l’écoute d’un disque : l’apprécier au demeurant, mais le trouver assez fade de manière inexplicable, avant de vous rendre compte qu’il ne semble pas avoir de but de précis et de personnalité suffisamment arrêtée pour apprécier la musique. C’est complètement le cas chez DAATH et son The Hinderers. Il s’épanche dans tant de registres différents qu’on ne peut que difficilement le cerner et adhérer complètement à sa démarche. Une tendance domine encore, c’est certain : l’electro. Pour autant très éloigné de PAIN ou de RAMMSTEIN, DAATH intègre beaucoup d’électronique, de samples et de bruitages dans sa musique. A ce titre, « Dead On The Dancefloor » en est l’exemple le plus frappant : il démarre par un beat presque techno, s’ajoutent des sons de claviers très synthétiques et des nappes saturées de guitare. L’indus est toujours bien là puisque de nombreux morceaux de l’album font appel aux caractéristiques sonores du genre dans le traitement des guitares et des effets. Dans le cas du titre évoqué ici, c’est réussi puisque l’atmosphère instaurée est assez malsaine et jouissive, le riffing est toujours extrêmement catchy et pourrait convaincre n’importe quel fan de neo-metal de pogoter sur les rythmiques simplissimes et bien assaisonnées. Catchy : oh que oui ! « Ovum » rappelle furieusement DEVILDRIVER, autant dans le son et les choix de refrains que dans les vocaux du chanteur évoquant très largement ceux de Dez Fafara, le morceau est jouissif à souhait comme la plupart des titres de l’album. Mais toujours ce problème : avait-on réellement besoin de ça ? Ce mélange de death (pour les vocaux et le caractère de certains parties rythmiques des guitares), d’electro, de black et même de neo titube en permanence. Outre certains breaks maladroits attestant d’un désir certain de variété (« Inversions ») pas bien mené, ou encore les claviers aux textures atmo/symphoniques de « Festival Mass Soulform » qui n’ont absolument rien, mais alors rien à faire ici, l’ensemble souffre d'un manque de cohésion et d’assurance lié aux diversités stylistiques abordées … ce conteste variétiste qui se voudrait ouvert d’esprit est avorté par un agencement manqué entre les parties jouant dans des genres différents. La mise en confrontation de ces genres est certes de bon aloi, pourtant, elle est présentée avec maladresse, voire, grossièreté.

Pourtant, le travail ne manque pas, et la production est absolument colossale. Le son, c’est du gros son qui peut satisfaire une palette variée de fans, on sent une conviction énorme chez le groupe notamment sur certains passages furieux particulièrement défoulants (les couplets de « Dead On The Dancefloor », le refrain de « War-Born »), mais sa foi l’aveugle peut-être car il en a oublié l’essentiel : définir clairement son identité. Alors c’est sûr, on ne pourra pas dire qu’il ne cherche pas à être original. Pourtant, son énigmatique prestation entre death electro parfois power, sympho ou neo aurait peut-être pu prendre plus de sens si ses morceaux avaient été plus développés : hors là, ils sont le manifeste d’une volonté d’efficacité et d’accroche du plus grand nombre d’auditeurs. Je ne saurai dire s’il fallait choisir l’une des deux solutions. Le groupe veut innover et attirer en même temps, c’est honorable et parfois même très réussi, mais ça ne semble pas encore achevé.

Certains d’entre vous devraient néanmoins tenter leur chance avec le groupe : la chronique est toujours un exercice subjectif en dépit de tous les efforts fournis, et il se pourrait que certains adhèrent, d'autant que pour une fois, l'accroche est couplée à une vraie intellectualisation de la démarche. Un peu plus de réflexion la prochaine fois, et peut-être aura-t-on droit à du matériel fantastique!
2.5/5

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- Sean Farber (chant)
- Mike Kameron (claviers, chant)
- Eyal Levi (guitare, synthétiseurs)
- Emil Werstler (guitare)
- Jeremy Creamer (basse)
- Kevin Talley (batterie)


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