Originaire du Canada, Syre a fait partie de ces groupes qui ont été noyés dans la masse lorsqu'ils sont apparus à l'entame des 90's. Ce quintette ne faisait sans doute pas partie des meilleurs du genre, mais était loin de faire partie des plus mauvais. Sur le plan musical, on peut considérer que Syre faisait un mélange de hard rock n'roll et de hard FM/A.O.R. On trouve même quelques points communs avec Poison période "Flesh & blood".

D'ailleurs, c'est en 1990 que sort le premier album "It ain't pretty being easy"(en même temps que le fameux "Flesh & blood"). Celui-ci sort sur un label indépendant (Red Light Records) et avait donc peu de chances de percer à l'époque.

A l'écoute de cet album, on peut dire que Syre ne révolutionne pas le Hard US, mais tire assez bien son épingle du jeu. Le mid-tempo festif "Flaunt it" (surtout son refrain), typiquement Hard US sur le fond et dans la forme, est à mi-chemin entre Bon Jovi et Poison, bien mis en valeur par des guitares tranchantes, un refrain à chanter à tue-tête. Syre se surpasse davantage sur "Say hi to my girlfriend", un gros morceau big-rock très rythmé, énergique, avec un super refrain qui donne la pêche, une basse ronronnante très présente et s'impose comme un hymne énorme dans le genre. Comme autre titre majeur de l'album, on n'oubliera pas de citer "Ain't seen nothin' ", un big-rock festif, contagieux, appuyé par des cuivres, qui fait taper du pied et met tout le monde d'accord avec son refrain imparable, son ambiance live. Ces 3 titres cités peuvent être considérés comme les highlights de l'album.

Car le reste, sans être désagréable, est plus commun. Par exemple, "(Can't believe) I'm with you" est un titre punchy orienté hard/glam sympa, mais peut-être trop calqué sur Poison. Des titres comme "You never looked back", "Summertime" ou "Never say goodbye" sont très typés hard FM avec une grosse présence des nappes de claviers et des guitares plus mélodiques. Et je ne parle même pas de "In your eyes" qui est l'archétype de la compo hard FM soft, très light, insipide (en gros, du hard FM sous-inspiré, sans consistance), sauf sur le solo de guitare (c'est le seul moment d'écoute intéressant). Bon, pour compléter, il y a quand même "Friday's smile", une compo big-rock enthousiasmante, pleine de punch et de vitalité (sans oublier les clap-hands sur le solo de gratte) qui est un très bon titre.

Dans l'ensemble, on peut dire que ce premier album de Syre est sympathique, dans la moyenne, avec quand même quelques compos qui sortent du lot. L'ambiance générale de "It ain't pretty being easy" est axée sur le fun, la bonne humeur. Il est clair que par rapport aux disques majeurs du genre, cet album n'a rien de plus, mais, je le rappelle, il y avait aussi des choses pires à l'époque. Les musiciens du groupe se montrent compétents dans ce qu'ils font et la voix du chanteur Doug Weir n'est pas désagréable. Pour l'anecdote, sachez que 4 des 5 membres de ce groupe ont rejoint Helix (pour un certain temps) quelques années plus tard.