Le début des années 80 est une période particulièrement faste pour le groupe de hard rock suisse Krokus. En effet, il est très inspiré musicalement et, sur le plan commercial, il connait un joli succès sur le plan international. Même le marché américain, pourtant d'ordinaire réticent vis-à-vis des groupes et artistes européens, a ouvert ses portes au combo suisse, c'est tout dire...

Dans ce contexte, l'album "One vice at a time" sort en 1982 et les fans attendent de Krokus qu'il confirme les espoirs qui sont pmlacés en lui. Le quintette suisse bénéficie de l'aide de Tony Platt pour la production de cet album.

Musicalement, Krokus balance un hard rock sans fioriture qui va droit à l'essentiel et semble marcher sur les traces de AC/DC. On trouve en effet de nombreux poins communs entre les 2 groupes. Le mid-tempo "Long stick goes boom" confirme cette impression: il rappelle en effet les années Bon Scott, mais le combo suisse a suffisamment de talent pour y imposer sa patte: titre contagieux qui fait taper du pied, refrain terriblement entêtant et fédérateur. Si Krokus semble reprendre les choses là où AC/DC les avait laissées après "Highway to hell", il est suffisamment intelligent pour le faire à sa manière et avec talent. Le titre "Bad boys, rag dolls", qui suit aussitôt, est une autre tuerie hard rock binaire fédératrice et imparable avec un refrain absolument irrésistible. Ce qui suit sur cet album, c'est également du tout bon: "Playin' the outlaw", dont l'intro est un clin d'oeil aux westerns, est un hymne à la rébellion en puissance, "To the top", joué sur le fil du rasoir, dégage un réel sentiment d'urgence, "Down the drain", avec son swing infernal, fait bouger, le mid-tempo accrocheur "American woman" est catchy, dégage une bonne humeur communicative et décrit en partie le rêve américain selon Krokus. Enfin, on mentionnera "I'm on the run", le genre de titre à écouter en buvant une bonne bière et en conduisant une Chevrolet dans les grands espaces américains, ou encore "Rock n'roll", un titre qui dépote, qui porte superbement son nom.

Sur l'ensemble de l'album, le chanteur Marc Storace met rudement à l'épreuve ses cordes vocales, il module juste comme il faut sa voix pour ne pas être catalogué "clone de Bon Scott", tandis que les musiciens assurent dans ce qu'ils ont à faire.

"One vice at a time" peut finalement être considéré comme une réussite totale. En effet, les titres s'enchaînent avec brio et sont tous des bombes absolues. Les refrains sont de véritables tueries, le fruit d'une grande inspiration du groupe. Il faut dire que Marc Storace et ses compères étaient à l'époque entourés d'ondes positives, et cela se ressent sur cet opus. D'autre part, l'album a fort bien marché en Europe et s'est même classé 53ème aux USA, ce qui aura permis à Krokus de franchir un pallier dans sa progression et de s'affirmer comme un groupe majeur.