L'aventure de Great White prend véritablement son envol en 1984 avec "Stick it"(autrement connu en tant qu'album éponyme). Un EP de 5 titres, intitulé "On your knees", avait bien fait surface en 1982, mais il a rapidement été épuisé et le label EMI a flairé le potentiel du Grand Blanc. Du fameux EP en question(devenu un collector aujourd'hui), 3 titres ont été retenu pour figurer sur le 1er véritable album de Great White.

Produit par Michael Wagener, "Stick it" reflète ce qu'était à l'époque le groupe drivé par Jack Russell: un combo volontaire, mais pas encore tout à fait au point, recherchant sa propre identité. Car le moins qu'on puisse dire, c'est que cet album était assez inspiré par ce qui se faisait à l'époque.

"Stick it" démarre en trombe avec "Out of the night", un titre heavy, incisif, expéditif, joué sur un tempo rapide et qui déménage sévèrement. La voix de Jack Russell est très hargneuse et peut surprendre ceux qui ont découvert Great White avec les albums suivants. Avec le titre suivant, "Stick it", les choses se gâtent un petit peu: ce mid-tempo heavy-rock se situe dans la lignée de ce qui sortait chez les groupes de hard rock et il lui manque ce petit quelque chose qui pourrait le rendre plus accrocheur. De plus, Jack Russell imite par moments Vince Neil. "Streetkiller" est également un titre dans la moyenne qui ne décolle pas vraiment avec, par-dessus le marché, une intro laborieuse. Quant à "Hold on" et "Nightmares", ce ne sont pas des chansons qui ont marqué les esprits, c'est le moins qu'on puisse dire: elles rentrent dans une oreille pour en ressortir immédiatement par l'autre.

Heureusement, tout n'est pas négatif sur cet album. Celui-ci renferme tout de même quelques trouvailles de qualité: le mid-tempo heavy "On your knees", à la fois incisif et entêtant, avec sa rythmique âpre, offensive, le sombre "No better than hell", un autre mid-tempo à l'ambiance un peu lugubre, inquiétante, avec une basse très présente, ou encore "Dead end", un brulôt rapide, furibard qui devaste tout sur son passage montrent que Great White a quand même un certain talent d'écriture et que celui-ci ne demande qu'à être mieux exploité. D'autre part, on appréciera également la reprise survitaminée et musclée des Who "Substitute", très réussie, très convaincante, qui donne une furieuse envie de headbanguer.

Enfin, sachez que cet album a été réédité en 1999 chez Axe Killer et qu'il renferme 5 bonus-tracks(Cf. voir la track-list) susceptible de justifier son achat.

Dans l'ensemble, on peut dire qu'il y a à boire et à manger sur ce "Stick it". On remarque que les 3 titres de l'EP figurent parmi les meilleurs titres de l'album. La surprise de celui-ci, c'est qu'il n'y a pas la moindre trace de ballade. A part ça, "Stick it" est un disque pas si éloigné des Mötley Crüe, Ratt, Icon et compagnie... La production est crue, ce qui permet de bien mettre en évidence les guitares tranchantes. Malgré le potentiel entrevu ici et là, la personnalité de Great White n'est pas encore affirmée et la voix de Jack Russell ne prend pas encore toute sa dimension. C'est à partir de l'essai suivant("Shot in the dark") que le Grand blanc se démarquera véritablement de la moyenne...