5ème album de Corpus Christii et deuxième chapitre d’une trilogie dont le dernier volet est en préparation, « The Torment Continues » est une parfaite démonstration de black metal agressif et varié. Dès les premières écoutes de grands noms tels que FUNERAL MIST, ONDSKAPT et autres DEATHSPELL OMEGA viennent à l'esprit.

Le groupe est un des nombreux projets du portugais « Nocturnus Horrendus », propriétaire du label portugais nightmare productions. Il prend en charge la composition de la musique, les guitares et parties vocales. Rien que ça ! Ce génie fou tient les mêmes rôles dans le groupe MORTE INCANDESCENTE, projet suintant le true black oldschool que je recommande au passage aux nostalgiques !

Les présentations du monsieur faites, soulignons encore que le batteur et bassiste de ce duo a pour pseudo « Necromorbus » et n’est autre qu’un musicien de CHAOS OMEN, FUNERAL MIST, OFERMOD, WATAIN et ZAVORASH. L’album a été enregistré dans son studio personnel, délivrant une fois de plus un son puissant mettant la section rythmique en évidence et donnant à l’ensemble assez de reverb pour un plaisir d’écoute décuplé.

Necromorbus a rejoint le "groupe" pour la « Torment Trilogy » qui a débuté avec l’album précédent intitulé "Tormented Belief" et dont les ingrédients sont plus ou moins les mêmes, un petit côté atmosphérique en plus.

La collaboration de ces deux personnages talentueux et illustres de la scène black underground nous offre à nouveau un brûlot satanique à la puissance de feu rarement atteinte. Tous les ingrédients y sont, du mid-tempo à la caisse claire appuyée sur riff thrash, au blast puissant, en passant par des passages au groove presque black n'roll. Les guitares revêtent un grain gras et sale propice à l'exercice. Le registre vocal de Nocturnus Horrendus est varié à l'image de leur black metal, passant des hurlements aux hululements gutturaux du plus bel effet, le tout exécuté avec une rare conviction. Il ne s'agit pas d'un gnôme parlant tranquillement sans se fatiguer dans le genre Immortal mais bel et bien de cris de rage et de haine maladifs !
De son côté, Necromorbus bastonne ses fûts à l'ancienne, sans grande finesse mais tout en puissance, alors que sa basse ronronne agréablement et distinctement, huilant encore davantage les rouages de cette machine destructrice qui emporte tout sur son passage.

Un sans faute pour un album qui sans être révolutionnaire nous permettra de nous rassasier encore et encore de ce bon vieux son si rare à trouver aujourd’hui parmi une armada de goupes black oldschool sans grand intérêt, compliquant considérablement notre quête de bonne musique bien faite ! Puissance et efficacité assaisonnées d'une bonne dose de satanisme macabre sont les mots d'ordre de Corpus Christii, qui parvient une fois n'est pas coutume à nous convaincre avec efficacité et franchise, sans alourdir son art d'artifices synthétiques qui encombreraient le genre pratiqué ici.

Si l’expérience vous tente, l’album est disponible chez Undercover Records. Ceux qui apprécieront cet album pourront se procurer le premier chapitre de la trilogie rapidement, le virus ne m'a personnellement pas épargné !