The Hangmen: voilà un groupe qui n'a pas eu la chance de rencontrer le succès, mais qui est devenu ultra-culte avec le temps. Dans le sillage de Guns N' Roses, The Hangmen était apparu dans le paysage Hard US en 1989 avec un album éponyme qui a convaincu plus d'une personne. Par la suite, ce quartette américain a connu bien des déboires: il a enregistré un second album que Capitol n'a jamais voulu publier, puis a disparu dans l'indifférence. Mais la passion pour le rock n'roll a repris le dessus et le chanteur/guitariste Brian Small a remis sur pieds The Hangmen dès l'entame des années 2000.

Un nouvel album de The Hangmen voit le jour en 2001: il s'intitule "Metallic I.O.U" et sort sur le label indépendant Acetate Records(qui signera par la suite Rhino Bucket). La pochette de l'album semble être un hommage au Far-West, aux films western. Toutefois, le line-up de The Hangmen a été bien chamboulé car Brian Small demeure l'unique rescapé de la formation qui sévissait à la fin des 80's/début des 90's.

S'il y a de nouveaux musiciens au sein de The Hangmen, la musique reste sensiblement la même. C'est à peine si on relèvera que l'influence de Guns N' Roses est moins présente sur cet opus. Celui-ci démarre sur de très bonnes bases avec "Downtown", un mid-tempo hard bluesy énergique juste comme il faut, accrocheur en diable et pouvant prétendre figurer parmi les classiques du groupe. Brian Small et ses compères poursuivent sur leur lancée avec "Bliss", un mid-tempo à la fois entêtant, cru, rugueux avec les guitares mises en avant, "Broke, drunk & stoned", un titre à la fois cru et swinguant, aux relents sudistes. C'est le genre de titre à s'écouter en boucle lors de virées dans le grand Canyon. The Hangmen a d'autres cartouches en réserve: "Bent", un mid-tempo mélancolique, à fleur de peau, qui est mis en orbite par une intro acoustique, "Shoot", un(autre) mid-tempo énergique, direct, tapageur, hargneux avec une rythmique binaire pour soutenir le tout(dans la mouvance de AC/DC, en gros), "Loners, junkies & liquor stores", qui a le potentiel d'un classique du hard bluesy avec ses excellents riffs, son ambiance entraînante, son refrain fédérateur et sa rythmique entêtante sont d'une efficacité redoutable, à défaut de surprendre. Autres bons titres sur cet album: "I luv U", un titre à l'ambiance saloon avec une intro à l'harmonica, "Russian roulette", un mid-tempo aux mélodies hypnotiques, prenantes.

Cependant, il y a quelques titres en dessous du reste de l'album: c'est le cas de la power-ballad "Is that all there is ?" qui, si elle diffère du reste de l'album, est commune, un peu poussive, ainsi que de "Blue light", un mid-tempo(de plus, de trop) de facture très moyenne.

Malgré quelques défauts, The Hangmen a quand même accouché d'un bon album et son retour aux affaires en 2001 fut une bonne surprise car peu de personnes s'y attendaient. Il est un peu dommage que les compos ne soient pas un tantinet plus variées. Ceci dit, il y a suffisamment de bons titres sur "Metallic I.O.U" et les fans de Georgia Satellites, Kill For Thrills, Junkyard ou Rock City Angels seront comblés, d'autant que la voix de Brian Small, travaillée au bourbon, colle parfaitement à ce type de musique. Come-back réussi de The Hangmen, donc.