Parce qu’il est avant tout basé sur une imagerie, celle des mythes et légendes scandinaves des alentours de l’an Mil, le viking métal couvre un large spectre musical. De la musique épique et quasi-contemplative des scaldes BATHORY ou FALKENBACH, jusqu’à celle des sagas et des guerriers tels qu’ENSIFERUM ou TURISAS, on arrive ainsi à la limite du genre, celle d’AMON AMARTH, qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir le viking métal non seulement des guerriers, mais carrément ici des bersekers. Pour mémoire, les bersekers étaient des guerriers qui entraient en fureur durant les batailles et qui étaient liés au dieu Odin, qui en quelque sorte combattait donc à leurs côtés.

« With Oden On Our Side », voilà donc l’intitulé de la sixième production studio du groupe, orné d’une pochette représentant sobrement Odin chevauchant son destrier Sleipnir. Quant au contenu, eh bien je pense ne surprendre personne en annonçant qu’AMON AMARTH continue d’habiller ses chants païens des parures du death mélodique qui lui sied si bien. D’ailleurs, rien n’a changé chez les vikings, tant cet album reste dans la continuité des précédents. Mais si le groupe reste statique dans son approche de la musique, il garde tout autant sa capacité à créer, d’album en album, des morceaux d’une efficacité redoutable, bardés de riffs surpuissants et prenants. « Apologie du riff », avait énoncé BAST dans ses deux précédentes chroniques du groupe, et je ne peux que réutiliser cette formule.

Aucun travail de mémorisation n’est à faire sur les riffs de cet album, tellement incisifs qu’ils se logent d’eux-mêmes au fond du crâne. Jouant une fois de plus la concision, avec neuf titres pour une durée de seulement quarante-deux minutes, AMON AMARTH va à l’essentiel : des riffs, une rythmique écrasante, des mélodies implacables, pour produire une bande-son digne du Ragnarök.

Malgré son manque certain d’originalité, « With Oden On Our Side » atteint voire dépasse le niveau de « Versus The World », qui était pour moi le meilleur album du combo. En seulement quarante-deux minutes de bataille, AMON AMARTH prouve une nouvelle fois sa maîtrise absolue de son sujet. Doté d’un sens du « morceau qui tue » irréprochable, proposant des morceaux absolument accrocheurs, il est toutefois dommage que le groupe ne dévie pas quelque peu sa trajectoire pour proposer un peu de nouveauté, encore que des albums de cette trempe, malgré leur côté prévisible, soient toujours extrêmement plaisants.

Au final, une réussite, c’est vrai, mais je commence pour ma part à me demander combien de temps nos guerriers vikings vont pouvoir livrer bataille, avant d’émousser le fil de leurs lames…