FALCONER est une de mes découvertes de cette année. Bien que « Northwind » soit déjà le cinquième opus du groupe, c’est seulement cinq ans après le premier album que je prends le train en marche. M’enfin, mieux vaut tard que jamais, n’est-ce pas ? D’après mes lectures de-ci de-là sur le net, les deux premiers albums étaient plutôt bons, les deux suivants, après le split du groupe, très moyens. Mais voilà que Mathias Blad, le chanteur originel du groupe dont j’avais entendu dire le plus grand bien, revenait vers FALCONER pour « Northwind ». La curiosité l’emportant, je m’attaquais à ce nouvel album, ne connaissant rien du groupe, donc n’en attendant rien.

Je dois bien avouer que je n’ai pas été déçu. FALCONER est suédois, et pour résumer, pratique du « true » métal. Rien à voir cependant avec HAMMERFALL, FALCONER développant une personnalité tout à fait propre faite d’ajouts vikings et folks, ce qui obéit finalement à une certaine logique, étant donné que les membres fondateurs du groupes sont tous deux des ex-MITHOTYN (groupe de viking métal suédois). On laisse donc de côté les clichés de guerriers en armure.

Comme l’illustre à merveille la magnifique pochette, chez FALCONER le guerrier dépose les armes en rentrant chez lui, et plutôt que d’aller pourfendre des hordes d’ennemis, saisit sa guitare, délivre des riffs puissants et mélodiques et entonne un chant lyrique.

Lyrique, c’est bien ainsi que l’on peut décrire le chant de Mathias Blad : proche d’un TULL par le timbre, son chant est tout en puissance contenue et en lyrisme. Ecoutez le refrain de « Northwind » pour vous en convaincre : alors que le rythme s’emballe, le chant se calme et déploie ses tons chauds et profonds. Un des points forts de l’album, incontestablement, magistral de bout en bout. Oubliez les braillements aigus de Joacim Cans, on ne joue plus dans la même cour.
Cela dit, si c’est le chant qui m’a séduit d’entrée, n’occultons pas pour autant les autres qualités de l’album : bénéficiant d’un son clair et puissant, avec des compositions riches et variées, des guitares naviguant entre le heavy et le folk, toujours mélodiques. A ce rang, un titre comme « Legend and the Lore », « Tower of The Queen », alliant arpèges folks et riffs heavy, est une franche réussite. Pour ajouter à la diversité, on a droit à un morceau chanté en suédois (« Himmel Så Trind »), une outro instrumentale mélancolique reprenant en un solo les lignes mélodiques de plusieurs morceaux de l’album, et une superbe ballade (« Long Gone By »), où la capacité de Mathias à faire passer des émotions fait merveille une fois de plus.

Pour conclure, malgré la relative longueur de l’album (presque une heure), sa variété permet de maintenir l’attention de l’auditeur et, mieux encore, la richesse de l’ensemble permet de multiples écoutes, nécessaires pour apprivoiser totalement les morceaux. Un album qui laisse espérer le meilleur pour la suite, et qui plaira aux amateurs de heavy un peu lassés par la linéarité des dernières sorties. Un vrai coup de cœur pour ma part.