Le légendaire combo suisse KROKUS n'a toujours pas rendu les armes après près de 30 ans d'existence. Celui-ci nous revient en 2006 avec un nouvel album ayant pour titre Hellraiser. Du KROKUS que tout le monde connaissait dans les 80's, il ne reste que le chanteur Marc Storace puisque le guitariste Fernando Von Arb a quitté le groupe. Ceci dit, Mar Storace n'est pas entouré par des tocards puisqu'il bénéficie des renforts du guitariste Mandy Meyer (ex-GOTTHARD et ASIA) et de l'ex-batteur d'ACCEPT Stefan Schwarzmann sur ce nouvel album.

En 2003, l'album Rock The Block marquait le retour au bercail de Marc Storace et avait reçu d'excellentes critiques. Les fans attendent donc de ce Hellraiser qu'il confirme que KROKUS est en forme et que le combo suisse a encore des choses à dire.

Dès que les premières notes de l'album résonnent, nous sommes rassuréS : Marc Storace et ses acolytes n'ont pas dénaturé la musique de KROKUS et nous servent une bonne dose de hard rock. Et lorsqu'on écoute les "Hellraiser", un mid-tempo hard rock avec une rythmique binaire et quelques relents boogie, l'énergique "Too Wired To Sleep" et son refrain fédérateur, le groovy "Hangman", "Midnite Fantasy", l'excellent et hypnotique "Turnin' Inside Out", on s'aperçoit que KROKUS n'a rien perdu de son inspiration, qu'il excelle toujours dans ce type de hard rock qui a contribué à le faire connaître et qu'il n'a nullement perdu la foi.

Ceci dit, il serait totalement réducteur, voire injuste de ne voir en KROKUS qu'une pâle copie conforme d'AC/DC (le combo suisse s'inspirait souvent de AC/DC, c'est vrai, mais il le faisait bien, avec talent). En effet, Marc Storace et ses compères ont varié les plaisirs sur cet album. Il suffit d'écouter le mid-tempo "Angel Of My Dreams", plus typé hard mélodique et aux consonances celtes, qui prend aux tripes, des titres plus heavy tels que "Fight On" qui alterne riffs mordants, agressifs et refrain plus mélodique, plus enjoliveur, et l'up-tempo saignant "Spirit Of The Night" qui ne dépareillerait pas sur un opus de SAXON, la power-ballad mélancolique "So Long" empreinte de sensibilité et revigorée par un refrain plus hargneux, "No Risk No Gain", un titre plus punchy, plus typé Hard US avec un côté "American Dream" très prononcé, le mid-tempo "Love Will Survive", plus proche de LED ZEPPELIN avec ses riffs sur les couplets faisant penser à "Kashmir" et dont le final, avec ses choeurs catchys, aeriens, est à couper le souffle, ainsi que le rapide "Rocks Off !" avec son refrain monstrueux qui flirte avec le punk (en passant, c'est un rôt du chanteur, qui conclut ce titre : la grande classe, quoi !!), pour être convaincu que KROKUS est en très grande forme en cette année 2006, qu'il a encore de très beaux restes.

En conclusion, KROKUS a sorti un excellent album de hard rock, bien carré, superbement produit par Dennis Ward (le bassiste de PINK CREAM 69) et a su varier les plaisirs avec maestria et panache. Bon, on pourra toujours objecter qu'il y a 2 titres faisant office de bouches-trous et qu'un album de 12 titres aurait été parfait. Ceci étant, ça fait rudement plaisir de voir que KROKUS soit dans une forme aussi éclatante. En tout cas, KROKUS prouve, avec CHEAP TRICK et les NEW YORK DOLLS, que les vieux groupes ont encore des choses à dire et ne sont pas à jeter. Enfin, aux dernières nouvelles, les ventes de Hellraiser" ont démarré en trombe en Suisse et tout laisse à penser que l'album y sera certifié plus que platine ...