La première fois que j’ai vu cet album, avec "Almah" (le titre donc), imprimé en gros sur la pochette, ma première pensée a été : "Ouah, Almah… Lady Di sort un album ? Ça risque d’être fracassant…"

Toujours est-il que ce disque marque ma première véritable surprise de l’année. "Almah" n’est en réalité pas l’album posthume de Lady Di (bah non, c’était une boutade), mais l’album solo d’Edu Falaschi, vous savez, le vocaliste d’ANGRA depuis le départ de Dédé, vocaliste par ailleurs pas mal décrié par les fans du dit Dédé, quand bien même leurs voix ne sont pas vraiment comparables.
Vocaliste d’ANGRA, en conséquence de quoi je m’attendais à peu de choses près à un album à la ANGRA, période "Rebirth", ce qui est compréhensible puisque Edu, je ne le connaissais ni d’Ève ni d’Adam à l’époque, donc Edu, pour moi, c’est la voix de "Rebirth". Et de "Temple Of Shadows", également, mais les présentations étaient déjà faites, donc… Au final, cet album n’a rien d’ANGRA, est c’est tant mieux. Un coup d’œil au line-up mettait déjà sur la voie : Emppu Vuorinen de NIGHTWISH pour assurer la gratte électrique, Lauri Porra à la basse (STRATOVARIUS, SINERGY) et Casey Grillo de KAMELOT derrière les fûts. Avec un line-up pareil, il semble évident que le groupe va officier dans le Heavy. Première surprise donc, le chanteur d’ANGRA qui ne fait pas un side-project pour faire du ANGRA, c’est bien, il a de l’imagination le petit.

La deuxième surprise, c’est le chant. Non seulement Edu ne fait pas une musique à la ANGRA, mais en plus il ne chante pas comme dans ANGRA. Le petit effronté. J’irai même jusqu’à dire qu’il chante mieux, un comble. Plus varié en tout cas, évoluant entre la douceur et l’agressivité.

Musicalement, "Almah" est un album plaisant, varié, bien exécuté (ce qui est la moindre des choses avec une équipe pareille) et bien produit. On y trouve des lignes vocales intéressantes, des ajouts de claviers façon "Super Mario" (sur "Box Of Illusions" par exemple), des arpèges de guitare acoustique gratouillés par Edu lui-même (il s’occupe également des claviers. Un artiste complet, n’en déplaise à ses détracteurs). Sur quelques morceaux Edu délaisse en effet le Heavy pour des chansons plus calmes, plus "roots" également (ça n’est pas "Holy Land" non plus ; on retrouve par contre, de loin en loin, un petit air de "Rebirth" – léger tout de même).

L’album aurait peut-être gagné à être mieux agencé, puisque tous les morceaux Heavy se trouvent au début (mis à part "Forgotten Land"), tandis que l’album devient presque entièrement acoustique sur les quatre derniers morceaux, ce qui donne une impression de "mollesse" à côté du Heavy musclé du début. Cela dit, j’ai quand même une préférence pour cette fin d’album, plus personnelle que le Heavy efficace mais globalement classique de la première partie du disque. Il serait peut-être intéressant qu’un second album insiste davantage sur l’acoustique…

Pour conclure, Edu réussit avec brio ce premier essai en solo, et j’espère vivement que ceux qui le critiquent aveuglément jetteront une oreille sur cet album pour prendre conscience de ses qualités.