Le hard anglais remonte la pente. Depuis le succès inattendu de The Darkness en 2003, quelques jeunes groupes apparaissent et donnent des signes prometteurs pour l'avenir. Parmi eux, on peut citer le quintette Towers Of London. Celui-çi sort son tout premier album "Blood, sweat & towers" en 2006 sur le label TVT.

Sur le plan visuel(Cf. la pochette), les Towers Of London me parlent(je porte plus ou moins le même genre de fringues et de baskets). Et musicalement ? Et bien, ces p'tits gars ont tout pour me plaire puisqu'ils sont à cheval entre le hard rock et le punk, avec quelques (très) légères pincées pop. Manifestement, ils se sont fortement impregnés des Sex Pistols, Guns N' Roses, Backyard Babies et Motorhead. Ce groupe a donc tout pour me plaire, d'autant qu'il a su habilement éviter le piège du plagiat de l'un des groupes cités.

Voyons à présent le contenu de ce "Blood, sweat & towers". Celui-çi connait un début tonitruant avec 3 salves meurtrières d'affilée. "I'm a rat", qui commence par un bruit de sirène, est une compo hard rock/sleaze entêtante, énergique qui dépote, fait taper du pied et se caractérise par un final déchainé, "Air guitar" lorgne du côté du punk tapageur(ces choeurs, mes aïeux, c'est quelque chose !) qui donne envie de secouer la tête et s'avère être un fantastique plaidoyer en faveur du rock n'roll, et le subversif "Kill the pop scene", veritable réquisitoire contre l'actuelle scène mainstream aseptisée mélangeant subtilement hard rock et punk, au refrain contagieux, sont redoutables pour mettre K.O d'emblée. Rien qu'avec ces 3 titres, Towers Of London a sorti l'artillerie lourde et s'impose d'emblée comme un des fers de lance du renouveau du hard rock.

Ceci dit, le combo britannique ne se limite pas à ces 3 titres et balance quelques autres titres de premier choix, qu'ils lorgnent du côté du sleaze comme "Beaujolais", "Seen it all"(2 compos que ne renieraient pas les Backyard Babies) ou le cradingue, criard et vindicatif "On a noose", assez exeditif dans son propos, ou encore vers le punk comme le catchy et rythmé "Good time", qui fait quelques clins d'oeil aux 70's, "Northern lights", entrecoupé de passages acoustiques, "Fuck it up".

Pour varier quelque peu les plaisirs, arrondir les angles, Towers Of London sort de son chapeau quelques trouvailles judicieuses telles que "King" qui, au début, laisse à penser qu'il s'agit d'une ballade 70's très arrangée, puis change complétement de ton en basculant dans un hard rock punkisant incisif avant de s'achever de la même manière qu'au début, "How rude she was", une compo mélodique multicartes aux relents tour à tour sleaze, glam et punk qui fait secouer la tête et attire l'attention par son refrain aerien.

Ce premier album des Towers Of London est réussi: plusieurs titres respirent l'urgence, l'insolence et ont ce côté anti-establishment dont a tant besoin le rock actuel, l'industrie musicale en général. "Blood, sweat & towers", aussi bon soit-il, ne va pas jusqu'à faire oublier "Appetite for destruction", mais installe Towers Of London comme un des plus serieux prétendants susceptibles de reprendre le flambeau des Guns N' Roses. Tout compte fait, l'attente de "Chinese democracy" n'est pas une necessité en soi. Quoi qu'il en soit, le hard anglais a bel et bien repris du poil de la bête, et c'est tant mieux.