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POST-GRUNGE  |  LIVE

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SEETHER - One Cold Night (2006)
Par BAAZBAAZ le 3 Août 2006          Consultée 4759 fois

Peut-on aimer Seether et la musique ?
C'est la question qu'on se pose à l'écoute de ce live acoustique. Au siècle dernier, il y a bien longtemps, un groupe phare de la scène grunge – Nirvana – avait participé aux sessions « Unplugged » de MTV lors d'un concert absolument mémorable qui avait révélé à la face du monde un talent de composition inouï. Kurt Cobain était apparu comme l'un des chanteurs les plus doués et les plus originaux de sa génération – chose qui n'était alors pas évidente pour tout le monde, notamment les sourds – tandis que les chansons du groupe, déjà phénoménales dans leur version métallique, prenaient soudain une nouvelle dimension.

Refusant de jouer son tube universel (« Smell Like Teen Spirit », pour les nouveaux-nés de la nuit dernière qui ne le connaîtraient pas encore), Nirvana avait atteint une forme d'apogée, de façon certes un peu racoleuse et commerciale, mais avec une retenue et une pudeur toute paradoxales. Le symbole, peut-être, d'un groupe coincé entre un incroyable succès et la quête d'une crédibilité artistique sans cesse menacée.
Voilà pour le passé, avec son inévitable dose de mythologie.

Et il est dur, très dur après ça de se tourner vers le présent lorsqu'il est incarné par Seether.
Un disque à l'opposé exact de l'enregistrement du concert de Nirvana, tant du point de vue de l'intérêt, de l'esprit, du talent et de la crédibilité. Et qu'on ne vienne pas pleurer sur cette inévitable comparaison : Seether assume son statut de clône de Nirvana, et il est donc légitime de les placer face à face pour évaluer leurs qualités respectives. D'un côté, un vieux groupe défunt dont le disque le plus connu est sorti au moment où naissaient ceux qui découvrent le hard rock aujourd'hui. De l'autre Seether.

C'est-à-dire un obstacle sur le chemin de la musique.
Le sommet du cynisme consumériste, le pillage risible de l'héritage du grunge. Une voix insupportable qui parodie à grands renforts de marmonnements inaudibles le timbre unique de Cobain. Bien sûr, le monde du métal est plein de chanteurs qui se copient et se plagient… Mais à ce point… On dirait un mauvais imitateur entouré de musiciens acharnés à jouer des morceaux qui auraient pu figurer sur les mauvaises faces B des singles les moins bons de Nirvana. Et encore. Dire que tout cela n'a qu'un but unique : vendre, avec le plus de facilité, et faire ce que Cobain a toujours refusé, à savoir des petits clones épars et dociles de « Come as you Are »…

Un concert acoustique est souvent un révélateur. Les compositions, dépouillées de leur puissance, passent plus ou moins bien l'épreuve de l'austérité. Et les musiciens doivent redoubler de technique et de talent pour que des morceaux gavés de puissance électrique gardent une once d'intensité. On se souvient qu'Alice in Chains s'était défendu avec panache lors de cet exercice périlleux. Dans un autre style, Tesla reste inoubliable. Shakira un peu moins. Et Seether est quelque part à l'étage inférieur. D'avoir voulu pousser trop loin le mimétisme, ils ont raté une marche : une fois les guitares débranchées, le roi est nu.

Alors oui ils vont en vendre des tonnes, ils vont en sortir quelques singles sages qui feront larmoyer ceux dont la culture musicale remonte à hier matin, grand maximum. Après le clip méchant (on en tremble encore) de l'inepte « Remedy », les voici dans le calme serein de la grand-messe acoustique. Sauf que rapidement, les oreilles se mettent à saigner. Chaque seconde passée est un supplice, surtout quand le public docile réagit en bon petit soldat aux tubes qu'il connaît par cœur et fredonne sans doute gentiment, un sourire aux lèvres. Tant de niaiserie, et surtout tant d'arrogance, de suffisance et de pompe, tant de fausse modestie de la part du groupe est tout simplement exécrable.

On ne peut pas aimer Seether et la musique. C'est une loi scientifique.
On ne peut pas se prétendre mélomane et accepter de tenir entre ses mains cet étrange objet dégoulinant et auto-complaisant que le groupe cherche à vendre comme un disque. Et surtout, par pitié, qu'on ne vienne pas me reprocher d'être nostalgique de Nirvana. J'ai flanqué la note maximale à Disturbed, j'ai défendu Avenged Sevenfold, le néo, le metalcore, le rapcore… J'aime mon époque. Mais là, non. Stop.

Il faut parfois reprendre ses esprits, et admettre que tout ce qui est neuf, clinquant et que l'on prétend nous vendre comme l'avenir du rock est juste une grosse blague, une infâme supercherie.

Et la seule utilité de Seether, c'est au moins de nous le faire comprendre.

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   BAAZBAAZ

 
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- Shaun Morgan (chant, guitare)
- Dale Stewart (basse)
- John Humphrey (batterie)


1. Gasoline
2. Driven Under
3. Diseased
4. Truth
5. Immortality
6. Tied My Hands
7. Sympathetic
8. Fine Again
9. Broken
10. The Gift
11. Remedy
12. Plastic Man
13. The Gift (alternate Mix)



             



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