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1975 Black Sheep
 

- Membre : Lou Gramm , Foreigner

BLACK SHEEP - Black Sheep (1975)
Par BAAZBAAZ le 21 Septembre 2006          Consultée 5304 fois

En 1975, Lou Gramm n'est pas encore Lou Gramm. Il s'appelle encore Lou Grammatico, et il n'a pas un rond. Il a déjà vingt-cinq ans, et sa carrière de chanteur n'a pas vraiment commencé. Qu'on se rassure, à peine deux plus tard, épaulé par Mick Jones, il vendra des millions d'exemplaires du premier album de Foreigner. Et encore un an plus tard des millions du suivant. Et ainsi de suite ou presque, jusqu'à la fin des années 80. Mais en 1975, Foreigner n'existe pas, Gramm et Jones ne se connaissent pas, et aucun d'eux ne peut encore s'imaginer les montagnes de dollars qu'ils vont très vite amasser. Non, à cette date, le jeune Grammatico place tous ses maigres espoirs dans un groupe ambitieux, formé un an auparavant : Black Sheep. Un éphémère mais talentueux groupe de hard rock au sens où on l'entend alors, c'est-à-dire à la manière d'un Steppenwolf ou d'un Lynyrd Skynyrd. Les guitares sont grasses et bluesy, l'orgue est têtu et les tempos sont lourds. Un peu de Deep Purple, un zeste de prog, ou du moins un certain maniérisme pompier qui fait l'originalité du groupe.

Aux côtés du futur millionnaire, un groupe de musiciens qui, pour leur part, ne perceront pas. C'est notamment le cas du bassiste et compositeur Bruce Turgon, dont la carrière erratique n'a cessé par la suite de croiser celle de son pote Lou Gramm : le duo Gramm / Turgon est resté à l'ombre de Foreigner, sa face obscure, ou du moins le reflet du duo Gramm / Jones, voué à rester inconnu, faute de succès. C'est Black Sheep en 1975, c'est Shadow King en 1991, puis Foreigner le temps d'un album médiocre – et oublié – en 1995. A chaque fois, l'association entre le chanteur et le bassiste est tombée à l'eau. Et il ne reste que des disques qui ne sont cultes que parce qu'ils sont rares, voire complètement introuvables. C'est un peu le cas de Black Sheep. Sauf que cette fois, le statut « culte » n'est pas tout à fait injustifié. Le groupe va sortir deux albums, tourner avec Kiss, perdre son matos dans un accident et disparaître à jamais. Or, plutôt que la soupe hard FM dont Turgon va ensuite tomber raide dingue, les deux disques proposent une musique percutante et pleine de feeling.

Bien sûr, Gramm ne chante pas encore comme un dieu. On sent bien qu'il tâtonne. Sa voix est un peu monocorde, ses intonations sont parfois redondantes. Mais tout est là : l'influence de la soul, de Robert Plant, les trémolos âpres et tendus, et surtout ce timbre absolument incomparable. Derrière lui, le groupe assure avec un hard rock qui dérape volontiers dans des plans progressifs ou des envolées instrumentales. Lorsque ça fonctionne, on pense forcément à Foreigner, dont la musique incarnera pendant quelques années – avant le grand virage FM – la parfaite maturation de ce mélange entre le rock, le folk et le prog : le disque commence ainsi avec le superbe « Payin' Yer Dues » et son riff lancinant, tandis que « Woman Back Home » ou « Power to Heal » confirment peu après tout le talent du groupe pour un rock saignant et mélodique. Mais passé ses quelques fulgurances, il faut admettre que l'originalité n'est pas le point fort de Black Sheep : la fin du disque, notamment autour de « Freight Train » est un peu assommante. Du Lynyrd Skynyrd en petite forme.

Et les passages plus ambitieux laissent aussi une impression partagée. Si « Broken Promises » peut apparaître un peu mou et longuet, on peut lui trouver un côté cool et houleux finalement assez convaincant. Mais que penser de « Let Me Say », cette pseudo pièce maîtresse tout en piano pompeux qui rompt le disque à mi-parcours ? Une intro instrumentale sans grand intérêt, un long morceau linéaire où Gramm s'enlise à force de trop s'écouter chanter. Alors bien sûr, c'est aussi ce qui fait le charme du disque, son côté hétéroclite, ses élans lyriques superposés à du blues rock carré. Cette recherche d'un équilibre précaire entre des influences multiples qui sera la marque de fabrique de Foreigner quelques années plus tard. Mais le charme désuet ne rend pas cette musique intéressante de bout en bout, quoi qu'en pensent les fans. On sent un vrai potentiel, de l'ambition, un petit quelque chose qui fait de Black Sheep autre chose qu'un simple clone bizarre des mastodontes du hard rock de l'époque. Mais au-delà de la sympathie qu'il dégage, il est difficile de ne pas penser à la suite…

… La suite, c'est-à-dire Foreigner. Les mêmes ingrédients, mais à des millions d'exemplaires.

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   BAAZBAAZ

 
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- Louis Grammatico (chant)
- Bruce Turgon (basse)
- Larry Crozier (synthés)
- Donald Mancuso (guitare)
- Ron Rocco (batterie)


1. Payin' Yer Dues
2. Broken Promises
3. Woman Back Home
4. Piano Prelude/let Me Stay
5. Power To Heal
6. Far Side Of The Sun
7. Little Or A Lot
8. Freight Train
9. Woman



             



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