Depuis qu'il a rejoint ROYAL HUNT, John West a eu beaucoup de mal à faire oublier la période DC Cooper, la faute au claviériste André Andersen, le principal compositeur et responsable de la débâcle du groupe. John West avait déjà enregistré deux albums solos ("Mind Journey" et "Permanent Mark") avant de rejoindre ROYAL HUNT. Dès les premières écoutes de "Long Time... No Sing", la déception est là, John West n'est pas un chanteur exceptionnel même s'il fait preuve de talent en certaines occasions (sur les ballades notamment). En tout cas, il ne parvient pas tout à fait à porter à un niveau supérieur des compos somme toute assez banales. Et la présence de deux musiciens de SAVATAGE (Chris Caffery et Jeff Plate) n'y change pas grand chose.

On se demande dès lors quel est l'intérêt même d'enregistrer un album solo, sachant que pour se permettre ce genre d'exercice, il vaut mieux être un chanteur d'exception... En tout cas, on ne peut s'empêcher de penser qu'il existe un fossé énorme entre John West et DC Cooper, si on compare avec l'excellent album solo que ce dernier avait sorti en 1999 (dommage qu'il n'ait pas continué sa carrière dans cette voie, mais c'est un autre débat !).
John West avait fait une très bonne reprise de "Run To The Hills" avec Chris Caffery sur un tribute d'IRON MAIDEN et il est dommage de ne pas retrouver de traces métalliques sur son album car il excelle dans ce registre. La plupart du temps, les morceaux manquent de refrains accrocheurs et de mélodies marquantes. Des mid-tempos de Hard Rock Mélodique sans originalité, ce n'est pas ça qui manque ("Set Me Free", "Give Me A Sign", "Over My Head"...). Aussi étonnant que cela puisse paraître, John West fait carrément référence à Glenn Hughes sur "Highway To Roppongi", acoustique un brin flamenco et avec l'orgue 70s en prime. Même chose pour la ballade acoustique "Slipping Away".

Décidément, les albums solos de chanteurs de Heavy Metal signés chez Frontiers Records se ressemblent tous plus ou moins : du Hard Rock Mélodique et aucune prise de risque. N'existe t-il pas d'autres styles de musique à explorer pour un chanteur ? On peut se poser la question. Seuls les vétérans comme Glenn Hughes, David Coverdale (sur "Into The Light"), Bruce Dickinson, Michael Kiske, Andi Deris ou Midnight parviennent encore à faire de la bonne musique ou au moins, à se créer un univers unique et immédiatement identifiable, dans un registre qu'ils maîtrisent sur le bout des doigts. Leurs descendants, encore sous influence, ont un bon train de retard et ne parviennent pas à se créer un style qui leur est propre, malgré tout le professionnalisme dont ils font preuve.