DEMONLORD est un groupe de power metal… hongrois signé par un label… hongrois (Hammer Records). Aïe, ça sent la production asthmatique, les guitares crachotantes, le chanteur hésitant... Bref, l’amateurisme. Eh bien contre tour attente, ce troisième album de DEMONLORD s’avère à l’opposé de ces préjugés. La production est béton, les musiciens sont de vrais pros, le chanteur assure. « Hellforged » serait le fruit d’un groupe allemand signé par un label important que ça n’étonnerait personne.

Je ne connais de DEMONLORD que cet opus, n’ayant eu la curiosité de me frotter aux deux œuvres passées des hongrois, « Adventures in Hell Part I » (1999) et « Helltrust » (2002). Je ne pense pas consacrer de temps à combler cette lacune, mais je suis sûr de ne pas rater la sortie du prochain album.

Car DEMONLORD a des qualités à revendre. Le style pratiqué est un heavy qui concilie une rythmique épaisse et des lignes vocales aussi bien que des refrains très mélodiques et aérés. On pourrait le rapprocher de ce que donnerait une alliance artistique entre ICED EARTH et CHINCHILLA.

Les entraînants « Cheap Salvation » et « Lay Of The Folly », l’épique « Murder One » ou le rageur « Payback Time » sont par exemple de très bons morceaux, bien rythmés, où le chant rauque de Balazs Jurasek fait des merveilles. Il est très aisé de se laisser prendre à l’enthousiasme communicatif des musiciens aussi à l’aise quand il s’agit de verser dans la technique que pour décompresser par moments et jouer davantage sur la légèreté (« Kill the lord »).

« Hellforged » s’impose donc comme un bon album de heavy racé et direct à qui l’on reprochera tout de même son manque d’originalité (DEMONLORD est en fait aussi peu original que celui qui précise qu’un jeune groupe de heavy mélodique n’est pas original). Seulement, « Hellforged » étant le premier album des hongrois à être correctement distribué en Europe, ils ont désormais de quoi se constituer une fan-base plus consistante et ainsi penser à agrémenter leur heavy d’idées personnelles.

Une bonne surprise.

Note : 3,5 / 5