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DOOM METAL  |  STUDIO

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EVOKEN - Antithesis Of Light (2005)
Par MOX le 5 Septembre 2006          Consultée 5388 fois

J’avoue encore une fois la réticence dont j’ai fait preuve à la lecture du titre de cet EVOKEN : "Antithesis Of Light" …Évidemment, même le style s’entoure de son folklore, et il ne pourrait être mieux affiché qu’ici, sous sa forme la plus simpliste disons et pas particulièrement attirante exposée de telle sorte. Mais une fois ravalée mon aigreur habituelle, j’entrepris l’écoute de l’album jusqu’à présent le plus dense (et le plus long) qui, au final, semble n’avoir comme réels défauts que les clichés dont EVOKEN est définitivement friand. Quatre ans plus tard, les structures n’ont pas réellement changé. Les idées, les thèmes, les jeux d’instruments et les ambiances sont ceux de "Quietus", mais "Antithesis Of Light" a à sa charge quelques détails significatifs permettant de pousser son concept un peu plus loin.

Le premier est le son, largement meilleur ici. Puissance des guitares et réverb’ simultanées accentuent nécessairement les ambiances développées par le groupe : tandis que la rythmique, saturée, plombe impitoyablement un sol infertile, les harmoniques et acoustiques bénéficient d’une teinte caverneuse, presque « liquide », absolument sublime, toujours parfaitement pertinente et efficace. C’est bien celle de "Quietus", oui, mais amplifiée elle aussi. Amplifié son aspect froid et finalement menaçant qui, si l’on s’y penche un peu plus, évoque ces mêmes lignes mélodiques du Funeral Doom…Saturation et, à l’inverse, lissage se passent le témoin sans accrocs, que ces passages soient bruts ou au contraire plus étalés dans le temps, ils confèrent respectivement cette impression d’instabilité et, parfois, une certaine commodité d’écoute.

Les deuxièmes sont les instruments parallèles, tels que le clavier, ou le violon. Cette fois-ci, leur ajout est bien plus parcimonieux et le son, qui plus est, les empêche de se pointer trop en avant. "Quietus" ne peut pas complètement s’en targuer. Repoussés en fond sous forme de nappes, elles se font très discrètes la plupart du temps, et majoritairement absentes. Peut-on pour autant dire qu’ "Antithesis Of Light" est plus rude ? Pas vraiment.

Le troisième et dernier point concerne le tempo général de l’album, qui tend à éviter les accélérations les plus poussées, au point que le qualificatif Doom/Death qu’on attribuerait à "Quietus" ne vaut plus pour "Antithesis Of Light". Quoique la batterie s’en sorte toujours bien en ce qui concerne son jeu, elle et les guitares se séparent quasi-complètement des rythmiques basiques de death ralenti à la WINTER. Pour autant, les morceaux n’en sont pas plus linéaires ni plus stables. Bien que la recette soit transposée titre après titre, elle consiste, encore une fois, en les variations et les breaks restés aussi ingénieux qu’auparavant, si ce n’est plus. EVOKEN ne profite pas de ce léger changement pour transformer ses riffs en litanies, il s’en sert, à vrai dire, pour travailler davantage ceux restants. De cette manière, il suffit d’extraire la substance principale -et goûteuse- de "Quietus", et de la déverser gentiment sur leur nouvel essai, dont les soixante-dix minutes n’arrivent pas à m’ennuyer, moi, pourtant très facilement enclin à la somnolence.

Cette production hautement satisfaisante fait toutefois une ou deux erreurs, à commencer par une proto-orchestration du titre éponyme un peu lourde à digérer, et l’apparition de symptômes surprenants, ceux du Funeral Doom ("Pavor Nocturnus" tout du long) proche de TYRANNY. Quoiqu’EVOKEN décante de mieux en mieux les mélodies noires et inquiétantes, je n’aimerais guère que la formation américaine s’aventure trop en avant sur des terres dont on connaît déjà l’appartenance. TYRANNY guette…Pour le moment, EVOKEN reste vraiment bon.

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- John Paradiso (chant, guitare, basse)
- Nick Orlando (guitare)
- Vince Verkay (batterie)
- Denny Hahn (claviers)


1. Intro
2. In Solitary Ruin
3. Accursed Premonition
4. The Mournful Refusal
5. Pavor Nocturnus
6. Antithesis Of Light
7. The Last Of Vitality



             



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