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GRAVELAND - Fire Chariot Of Destruction (2005)
Par POSSOPO le 5 Mai 2006          Consultée 6104 fois

Un doigt fébrile et glacé que je tente péniblement d’apprivoiser, un autre humide de fatigue, bleui par le froid, j’ai chaud, je transpire. Les phalanges répondent péniblement à des injonctions molles à la précision absente. L’écran luit bien trop fort, les brûlures oculaires s’additionnent à cette exquise sensation d’engourdissement confortable que je ne peux supporter. Unique moyen d’échapper à cette apocalypse physique, une écoute, la concentration sur un des cinq sens également affectés par cette grippe inhumaine.
GRAVELAND, terre de batailles mille fois examinées. Les circonstances réveilleront des sentiments enfouis, donneront naissance à une nouvelle perception, comparable à celle qui bouillonne sous l’ingestion d’opiacés, mais légale, légitime et acceptable en toutes circonstances. La gorge souffre de ma diction malade, le nez refuse de consacrer son union naturelle avec un oxygène rare, les membres ont cessé d’exister. Comment exciter à nouveau des conduits auditifs qui ne filtrent plus rien, qui se laissent bercer par les bruits les plus amusicaux?

Bouton sur play, les premiers sons de Fire Chariot Of Destruction pénètrent instantanément mes oreilles comateuses. L’analyse commence péniblement, l’invasion frontale s’assimile à un viol. La voix de Robert Fudali fait travailler ma mémoire et les souvenirs épiques de Thousand Swords, Following The Voice Of Blood et Immortal Pride se chargent dans mon conscient. Et l’intensité du magma sonore me fait tôt comprendre que le travail porté sur la production est immense, et n’a possiblement jamais été aussi réussi. C’est donc seul que Rob Darken paraît le plus conquérant et dominateur. Je ne suis pas en état de comparer, encore moins de juger, Fire Chariot Of Destruction prend possession de mon âme qui ne demande qu’à oublier ses douleurs aussi passagères qu’insupportables.

Et là, je suis profondément emmerdé. Parce qu’entre la ligne précédente et celle-ci, une semaine s’est écoulée, ma grippe m’a quittée, remplacée par une rhinopharyngite altérant de manière nettement moins significative ma perception sensorielle. J’écoute alors le disque à la régulière. Et ce dernier opus venu de la grande Pologne perd un peu de son charme, beaucoup de son pouvoir hypnotique. Finalement, GRAVELAND n’évolue plus depuis longtemps et nous ressert sa formule jamais modifiée de façon presque mécanique. On pourrait presque crier au scandale, la production à la chaîne a remplacé la création artistique.

Presque, il faut savoir raison garder. Peu importe la manière de faire, l’important reste le produit final. A force de resservir le même plat chaque année, l’estomac perd de son appétit, clame son envie de changement dont Rob Darken se moque. Pour cette raison, Fire Chariot Of Destruction paraît long, il l’est d’ailleurs en toute objectivité. Et j’avoue peiner à parcourir l’ouvrage dans son ensemble. Problème de dynamique ou simple lassitude naturelle? Comment savoir? Mais le packaging est honnête et la musique qualitativement supérieure à la majorité des étrons circulaires débités chaque année. Ce qui serait scandaleux serait de manifester sa déception avec trop de véhémence. Et GRAVELAND pourrait bien d’ailleurs ne jamais décevoir tant sa recette semble aujourd’hui rôdée…et presque sans âme. On balance donc forcément entre la satisfaction de retrouver l’homme-orchestre tel qu’on l’a quitté et un ennui qui croît de sorties en sorties.

Il faut opérer un choix et coller une note, c’est fait: Fire Chariot Of Destruction est…un bon disque valant bien ses…hum…trois étoiles.
Allez, que le Wotanisme vive encore longtemps (mais pas trop non plus histoire de ne pas devenir risible), moi, je vais prendre mon Doliprane et une cuillère à soupe de sirop.

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- Rob Darken (tout...mais vraiment tout!)


1. War Wolf
2. River Of Tears
3. Fire Chariot Of Destruction
4. Flaming Wrathful Hate
5. Creator And Destroyer
6. Prayer For My Ancestors
7. Dance Of Axes And Swords
8. Motherland



             



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