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DEATH METAL  |  STUDIO

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DEICIDE - Legion (1992)
Par SHAKESBEER le 5 Juin 2006          Consultée 13115 fois

Ahh DEICIDE…le premier groupe de death qu’il m’ait été donné d’entendre, rien que ça ! DEICIDE, ou l’un des groupe de death dont les avis des gens sont les plus divergents : on aime, ou on déteste, généralement ! Et quel death metalleux ne connaît pas ce groupe emblématique, dirigé par le fameux Glen Benton, véritable icône du death metal satanique ? Glen Benton qui, je le rappelle, a fait parler de lui à cette époque, de part son attitude rocambolesque (toujours orientée, bien entendu, contre le christianisme et prônant le satanisme), que les détracteurs n’hésitent pas à classer d’auto parodique. (Admirez par exemple la splendide cicatrice ornant son front, ou tout simplement le charmant prénom –Daemon- qu’il a attribué à son propre –et pauvre- fils ! Et j’en passe et des meilleures…). Attitude qui s’est tout de même révélée être, je crois, un gros coup de pub –hélas !

Après deux démos sorties sous le nom d’AMON, et fort d’un premier album éponyme sorti en 1990, le plaçant dans le peloton de tête du death metal Floridien, aux côtés de groupes comme CANNIBAL CORPSE, OBITUARY, et MORBID ANGEL, DEICIDE revient à la charge en 1992 avec son deuxième album sobrement nommé « Legion »…et quelle charge !

Premier constat immédiatement audible : le groupe semble vouloir aller droit au but (fini les quelques errances du premier album) en nous proposant une musique résolument plus « brut de décoffrage ». Déjà, rien qu’à la connaissance de la forme, 8 titres pour 29 minutes environ (les albums de DEICIDE n’excèdent que très rarement la demi-heure), faisant preuve d’une certaine compacité, on pouvait se douter que la prestation serait assez intense. De même, sur la photo présente en back-cover, leur air parait généralement beaucoup plus déterminé que sur l’album précédent.

« Legion » démarre donc avec une intro assez macabre, sur un fond de bêlements de moutons, et ponctuée d’une voix incantatoire, s’étalant sur une quarantaine de secondes, avant de s’emballer avec « Satan Spawn, The Caco Daemon » et pour ne plus lâcher prise jusqu’aux dernières mesures de « Revocate The Agitator ». Au point de vue des compositions, eh bien nous avons là un bilan plus que positif, car l’album ne contient pas moins de 7 tueries !

Mais alors, qu’est ce qui fait que ce « Legion » n’est pas un chef d’œuvre ? Je vais m’expliquer, il y a pour moi deux raisons à cela.
Tout d’abord, quelque chose me frappe, il s’agit de la présence trop lointaine des guitares : les riffs sont la plupart du temps masqués par une rythmique surexposée (c'est du béton armé cette rythmique !), et les soli sont trop brefs à mon goût, si bons soient-ils. Du coup, en exagérant à peine, on peut presque considérer l’album comme un trio basse/batterie/chant, ponctué parfois de petites touches de guitare. Certes, avec des guitares mieux mises en valeur, je conçois que le rendu n’aurait pas été le même, l’ensemble aurait d’ailleurs sans doute perdu en intensité, mais, je pense, gagné en puissance. Il n’y a qu’à écouter les passages dans lesquels on parvient à les entendre pour s’en convaincre, par exemple pendant quelques secondes au début de « Repent To Die » (aux alentours de 25 secondes à peu près) ou le tout début de « Trifixion ». Une prestation des frères Hoffman décevante, donc !!
Le deuxième point ôtant à cet album le statut de chef d’œuvre est le titre « In Hell I Burn », qui est pour moi le « Darkness it Shall Be » (cf. MARDUK-« Heaven Shall Burn… ») de l’album (les deux titres sont analogues pour le résultat : ils paraissent un peu longs ; mais par contre totalement différents dans la structure): ce titre commence très bien , mais est hélas ensuite massacré par une partie instrumentale rébarbative et inintéressante au possible. Et cela rejoint un peu ma remarque pré-exposée : le même titre truffé de parties guitaristiques plus imposantes, aurait pu être une réussite ! Deuxième solution : il aurait été mieux, plus court !
Mais ces deux « reproches » sont loin d’être gravissimes et ne font pas tant d’ombre que cela au tableau : pour preuve, le rendu sur 7 titres est nickel, et on peut tolérer au groupe un titre de qualité plus moyenne, vu le boulot fourni sur les autres.

Concentrons-nous plutôt sur les réjouissances, maintenant ! L’album contient trois titres vraiment grandioses, j’ai cité « Dead But Dreaming », « Repent To Die » et « Behead The Prophet (No Lord Shall Live) ». Ce dernier contient une ligne vocale des plus réussies, avec toujours cet ensemble basse/batterie sans pitié. Ensuite viennent les solides « Revocate The Agitator » et « Satan Spawn, The Caco-Daemon », qui ouvrent, puis ferment l’album en beauté. Enfin, « Trifixion » et « Holy Deception », sont peut-être un peu moins mémorables, mais demeurent, à l’écoute, agréables et d’excellente facture.
La voix de Glen Benton est époustouflante, vraiment démoniaque. Elle semble nous venir du fond du gouffre le plus profond des enfers et nous communique une rage et une haine plus que perceptibles. Benton nous sert de plus une voix assez diversifiée : il la transforme en effets à certains moments de façon à ce qu’elle soit encore plus inhumaine, par exemple sur un passage de « Dead But Dreaming » et un de « Trifixion ». Sur « Behead The Prophet », sa voix est de plus un peu plus grave que sur les autres musiques.

Quant à la production, elle est sans surprise concoctée par Scott Burns au fameux Morrisound Studio de Tampa. Je trouve le son un peu plus dur que sur les albums produits habituellement par ce dernier, donnant un aspect plus propre et soigné à la musique, ce qui est un très bon point pour un disque de cette intensité (dans le cas contraire, on se retrouve avec un ensemble un peu embrouillé donc moins bien perceptible).

Vous l’aurez compris, cet album n’est pas parfait, mais demeure cependant, à mon humble avis, un album non négligeable dans le monde du death, voire un album essentiel. Ce disque est ravageur, débordant déIcidément (mouarf !) de rage, et reste l’un des plus brutaux de DEICIDE à ce jour (avec « Scars Of The Crucifix » sorti en 2004, je pense). Il a de plus le mérite d'avoir une production soignée. Alors pour ceux qui ne le connaissent pas (encore), à vous de juger, grâce à cette chronique, s’il fera votre bonheur ou non ! Moi j’adhère plutôt avec ce genre d’album –de qualité- même si, comme je l’ai précisé, j’aurais littéralement jubilé avec plus de guitares !

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   (4 chroniques)



- Glen Benton (basse, chant)
- Eric Hoffman (guitare)
- Brian Hoffman (guitare)
- Steve Asheim (batterie)


1. Satan Spawn, The Caco-daemon
2. Dead But Dreaming
3. Repent To Die
4. Trifixion
5. Behead The Prophet (no Lord Shall Live)
6. Holy Deception
7. In Hell I Burn
8. Revocate The Agitator



             



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