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DEATH METAL  |  STUDIO

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2001 1 Terra Incognita
2003 1 The Link
2005 4 From Mars To Sirius
2008 2 The Way Of All Flesh
2012 2 L'Enfant Sauvage
2016 3 Magma
2021 3 Fortitude

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2004 The Link Alive
2013 Les Enfants Sauvages
 

- Style : Godeth, Praïm Faya, Urne, Iron Altar, Orbit Culture, Scarred, Fit For An Autopsy, Strapping Young Lad, Morbid Angel
- Membre : Cavalera Conspiracy
 

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GOJIRA - From Mars To Sirius (2005)
Par BAAZBAAZ le 19 Mars 2006          Consultée 25181 fois

Une baleine qui vole : le dessin ne ment pas. Cette musique est d'une densité incroyable, c'est un mur. Une masse compacte et pesante. Un bloc de béton. On ne voit rien à travers, et rien ne peut passer. Le son de GOJIRA est infranchissable. Et pourtant. Ce disque n'est ni écrasant, ni étouffant. Au contraire, il est léger comme une plume. Mieux, il est presque doux. Alors pas de panique, on se calme : oui, c'est du death, ou apparenté. Brutal, complexe, technique. De ce point de vue là, il n'y a pas tromperie sur la marchandise. Pas de mauvaise surprise : les baffles se fissurent, le plâtre tombe, les voisins gueulent mais on ne les entend pas. Et pourtant. Ce disque est presque serein, délicat. La baleine vole, et la musique de GOJIRA aussi. C'est un équilibre précaire, entre l'extrême pesanteur du son et un côté – parfois – aérien. Tassée condensée, et insaisissable car en même temps frêle et presque éthérée : GOJIRA fait une musique paradoxale, qu'on croit pouvoir toucher tant elle semble matérielle, dure et palpable, mais qui se révèle fuyante, flottante – ou fluide. Et à la sécheresse du death, sa froideur mécanique, vient ainsi s'ajouter une sorte de tristesse qui fait de chaque morceau une longue complainte mélodique.

Alors on ne peut juger ce disque que comme une œuvre aboutie qui s'impose immédiatement en tête de peloton de la scène métallique française. Là-dessus, aucun doute, GOJIRA a peu de concurrents. Mais énoncer cette pure et simple évidence n'empêche pas la critique. Car le défi lancé par le groupe, cette personnalité qu'il revendique, ce son qui plonge ses racines dans le métal extrême tout en affirmant son identité propre, n'emporte pas la même adhésion au fil d'un disque très long – ce qui est déjà en soi audacieux. Des morceaux comme "Ocean Planet" ou "The Heaviest Matter Of The Universe" calment les sceptiques. Le déferlement rythmique, les riffs opaques d'où jaillissent les traits acérés des guitares, la complexité des structures, les accélérations, les tempos souples et tortueux : autant de preuves d'une écriture maîtrisée et rationnelle où la puissance s'accompagne d'une langueur mélodique qui rend presque tristes les chansons les plus violentes. Et "World To Come" montre alors toute la fatalité et la douleur qui accompagnent cette marche pesante et linéaire. Au sommet de son art sur ces morceaux, GOJIRA place quelques jalons dans l'histoire – mondiale – du métal.

Et cette impression se renforce par contraste, quand d'autres passages du disque se révèlent peut-être un peu moins inspirés. On sent un peu le truc, l'artifice, dans un "Unicorn" de transition, moins subtil, dont le groupe n'avait sans doute pas besoin pour démontrer sa capacité mélodique. A l'inverse, "Flying Whales", qui aurait pu – du fait de son nom – être l'apogée de ce paradoxe musical, entre plume et enclume, semble un peu redondant, moins spontanément talentueux. L'oreille se fait plus distraite, on est moins impressionné. Et c'est aussi le cas lorsque le groupe tente le morceau d'anthologie, long et difficile : il en sort vainqueur, triomphant, sur un "Where Dragons Dwell", et un peu lessivé avec "In The Wilderness". On sent alors que l'ambition, la confiance en soi des membres de GOJIRA, leur conscience aiguë des atouts qu'ils ont en main pour s'imposer au sommet du métal extrême, est à double tranchant. Un faux pas, un peu de facilité dans la composition, et l'immensité du monde musical qui est ici en train de voir le jour pourra vaciller ou s'effondrer. C'est sûrement leur meilleur album, mais ils peuvent encore aller plus loin.

Donc, la baleine vole. Parfois un peu lourde, parfois trop légère : l'équilibre est instable. Des murs de béton décollent les uns après les autres, une chanson après l'autre, et puis flottent doucement au dessus de nos têtes. Et l'on est alors saisi par un mélange de stupéfaction et d'épuisement devant un tel tour de force. Sur la durée, le disque prend le risque de la monotonie. Mais c'est aussi ce qui fait sa force, ce qui le rend inexorable, car il demande une immersion totale. Mais que l'on décroche ne serait-ce qu'une seconde, et que l'on prenne un peu de recul, et cette musique s'éloigne : elle perd ses nuances, ses subtilités. De loin, elle semble s'essouffler. Voilà pourquoi elle demande une attention particulière : GOJIRA veut qu'on l'écoute jusqu'au bout, sans se relâcher, sans faiblir ; il faut adhérer totalement. Si on se déconcentre, on est exclu. De l'intérieur, cet album est imparable. Chaque note est cohérente. Et une vraie diversité, une vraie richesse se dégagent du disque. Mais se contenter d'une écoute superficielle, ne pas accepter le voyage, c'est découvrir ses faiblesses. Une certaine froideur, et de l'hostilité. Celui qui hésite n'est pas le bienvenu. Forcément, une baleine qui vole…

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   (5 chroniques)



- Jo Duplantier (chant, guitare)
- Christian Andreu (guitare)
- Jean-michel Labadie (basse)
- Mario Duplantier (batterie)


1. Ocean Planet
2. Backbone
3. From The Sky
4. Unicorn
5. Where Dragons Dwell
6. The Heaviest Matter Of The Universe
7. Flying Whales
8. In The Wilderness
9. World To Come
10. From Mars
11. To Sirius
12. Global Warming



             



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