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PELICAN - The Fire In Our Throats Will Beckon The Thaw (2005)
Par MOX le 25 Juillet 2006          Consultée 4051 fois

On se sent un peu idiot au départ, hors du coup et esseulé quand on ne partage pas l’enthousiasme dont certains, que l’on respecte pourtant, font preuve. A certaines occasions, apporter son avis négatif déclenche les foudres. On finit en conciliabule entre râleurs et de ce fait, l’échange d’opinion perd grandement de son intérêt. J’ai du m’obliger à laisser les remous s’évanouir afin de réécouter, plus tard, sereinement et avec seul interlocuteur l’avocat du Diable qui squatte ma cervelle, le deuxième album de Pelican qui n’aura, décidément, pas tiré profit d’une jachère semi-annuelle forcée.

Je débuterai par deux parallèles, l’un de bien mauvaise foi, l’autre davantage objectif. « The Fire in our Throats will Beckon the Thaw » n’est pas un titre qu’on pourrait qualifier de court, n’est-ce pas? L’album, en effet, est long comme un cours magistral. La concentration est mise à rude épreuve à chaque écoute où l’on réitère ses efforts pour suivre, comprendre et déceler. Il n’empêche que, sans exception possible, le temps passe lentement. Le deuxième parallèle -et celui-ci devrait être plus utile- concerne la comparaison des pochettes, le passage d’un fond ocre à une teinte bleue, l’oubli de l’élément « terre » au profit du nuage, manque total d’imagination par rapport à l’EP qui l’a précédé. Pelican a quasiment perdu son manteau poussiéreux orangé, respire désormais, et le mammouth d’ « Australasia » qui voyait des ailes pousser sur sa carcasse poilue s’est envolé, est passé chez le tondeur entre temps et sent l’air glacial lui raidir les membres.

Toujours instrumentale, la musique de Pelican bénéficie d’un enregistrement de meilleure qualité. Le côté « garage » subsiste essentiellement par les frappes très crues du batteur (qui, soit dit en passant, tient une place plus importante que son niveau préconise…), les guitares (si ce n’est sur le très chiant « Red Ran Amber » (explications plus bas)) perdent leur saturation enveloppante, l’un des symboles désertiques du stoner, au profit de mélodies claires plus envahissantes, d’introductions paisibles et aériennes et surtout, surtout, de passages expérimentaux atrocement ennuyeux pendant lesquelles ces mêmes guitares s’essaient au bidouillage de sons, de larsens, de suite d’accords sans fil. Cet album (vous me pardonnerez, mais je vais éviter de répéter son titre, hein, c’est insupportable) génère en vérité trop peu de riffs pour occuper l’espace non-négligeable que quatre morceaux tiennent (un volume qui équivaut à une dizaine de minutes chacun).

Votre petit(e) ami(e) vient de repérer une peluche bien mignonne parmi une centaine piégées dans une prison de plexiglas d’une fête foraine quelconque, et c’est celle-là qu’elle (il) veut ! C’est CE riff qui ressort indéniablement, très mélodique, lisse et subtilement triste. Vous empoignez le robot-pince, extrayez sans effort la peluche désirée, et évidemment cette abrutie retombe. Le riff retombe, se noie dans une suite de sons sans mélodie d’où il s’était extirpé quelques minutes avant, non sans mal par contre. L’attention n’est donc retenue que par à-coups. Le reste est de l’expérimentation instrumentale plutôt vide, plutôt vaine même. Pelican ne manque pas d’idées, mais construit des mélodies d’une manière absolument déconcertante, en obtient une sorte d’ectoplasme. Pas vraiment humain mais…pas vraiment un esprit, non plus…

« March to the Sea » reprend le très bon « March into the Sea » en évacuant encore une fois la tonne de graisse et en supprimant la seconde partie du morceau présente sur l’EP pourtant tout à fait satisfaisante. Et tronquer un nombre n’est pas l’outil le plus approprié pour approximer une valeur (je sens que mes métaphores ne sont pas convaincantes…). Heureusement ! L’album se conclut bien, « Aurora Borealis » et « Sirius », quoique courts et quoiqu’ils ne prennent pas de risques inconsidérés, s’articulent sur deux excellents riffs, résonants et froids, conférant -enfin- à ce deuxième essai l’aspect aérien/quiet que la pochette était censée annoncer. Maigre consolation.

Exit le léger groove, exit la douce chaleur d’ « Australasia », bienvenue à l’air, à l’envol, aux mélodies creuses et aux expérimentations à la limite de l’opportunisme bruitiste de ces temps.

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- Laurent Lebec (guitare)
- Trevor De Brauw (guitare)
- Larry Herweg (batterie)
- Bryan Herweg (basse)


1. Last Day Of Winter
2. Autumn Into Summer
3. March To The Sea
4. -
5. Red Ran Amber
6. Aurora Borealis
7. Sirius



             



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